Toute ma jeunesse à été bercée par l'accent percheron, voir le patois pour certains anciens. Je passais presque toutes mes vacances scolaires chez mes lointains cousins près de Nogent le Rotrou.
Ce dictionnaire est une tentative de consigner ce qui reste de ce langage savoureux et imagé, exemple rêvé de la France rurale. La partie dictionnaire, la plus importante, est à lire tout haut avec la phonétique du cru (il manque justement pour chaque mot, la prononciation), avec un exemple d'expression, fourni avec la définition, agrémenté de quelques illustrations d'objet traditionnels.
Suivent également quelques notes de grammaire et surtout quelques textes et poèmes à lire à voix haute.
Ce témoignage est important pour se souvenir de nos racines (en tant que francilien depuis 4 générations, il faudrait que je fasse tout le tour du bassin parisien) et avec de l'humour, valoriser ce que ce langage populaire perdu peut représenter dans l'histoire de langue française (et peut être bien du québécois).
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Ls veille du joû d'Nouelle d'l'année passée, qu'été dont l'24 de décembe, l'curé d'noute parouêsse, un bon bonhomme, été, comme tous l'z'ans, ben occupé à fabriquer eune belle crèche avec du grous pépier à chandelles et des pots d'fleux. Ataniment ça, Lacloche son vieux sacriste, transporté dans ses bras les personnaiges et l'z'animaux d'la sacristie dans l'église. Il avé ben déménagé les rouès maiges et saint José et pis y s'ram'nait avé l'petit Jésus quand qu'tout d'un coup, en v'lant faire eune genie-fluxion d'vant la maîtresse hôtel, y s'empêtre dans ses guibolles et pis v'la l'pauve bonhomme berdé à l'envais en plein mitan d'la grande nèfle avec l'petit Jésus berzillé en mille mourciaux.