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Critique de moravia


"Je vois que la séquence des boules puantes est ouverte". C'est à cette phrase de François Fillon que j'ai songé en ouvrant ce livre Folio.
Je n'ai qu'un cri du coeur pour l'éditeur et l'imprimeur. Messieurs payez-vous un nez ! un nez indemne de longues années de tabagie. Un nez qui n'a pas subi des décennies de pollution urbaine.
Il vous dira que vos livres sentent la mort. Que la chimie de vos encres (et de vos papiers ?) empoisonne nos bibliothèques.
Qu'il n'est plus possible d'accueillir vos ouvrages dans nos chambres à coucher sans suffoquer. C'est devenu une horreur !
À l'instar des paquets de cigarettes, allons-nous voir sur vos couvertures cette inscription : bouquiner tue ?
Le plaisir que j'aurais pu avoir avec ce roman a été gâché par l'impression d'en faire la lecture aux abords d'une usine pétrochimique. Mais pas que.
N'avez vous plus d'argent pour salarier un correcteur ?
C'est mieux quand il y a un point à la fin d'une phrase (il en manque un certain nombre ici). C'est mieux quand il n'y a pas d'espace blanc à la place d'une lettre (forcer devient for er) et surtout c'est mieux sans fautes d'orthographe (tocards ne s'écrie pas toquards (page 29).
Parlons maintenant du roman.
Ceux qui auront lu son premier ouvrage, La Chambre des Officiers, ne vont pas retrouver son style sobre et direct. Ici il emploie parfois une langue beaucoup plus baroque, symbolistes même, qui ne manque pas de surprendre par son incongruité.
Heureusement que Marc Dugain n'est pas dénué d'humour et qu'il trouve souvent les mots pour faire sourire le lecteur.
Si le récit est cohérent dans son ensemble, j'ai trouvé trois passages qui me dérangent par leur manque de réalisme.
Comment le personnage principal peut-il s'interroger sur l'accent d'une résistante qui après la guerre d'Espagne continue la lutte en France ? Il me semble que c'est assez facile de reconnaître une espagnole qui parle français d'une allemande ou d'une citoyenne de l'Est.
La deuxième interrogation concerne un passage où il est question de victimes qui sont pendues par les pieds et égorgées par des soldats nazis. Dans aucun document historique je n'ai entendu parler de telles pratiques.
La troisième bizarrerie montre deux jeunes français en train de crever les pneus de la voiture d'un officier nazi qui les surprend et les exécute sur place, alors que la logique devrait le conduire à les livrer à la Gestapo pour savoir s'ils font partie d'un réseau de résistance.
Pour conclure, à cause des multiples imperfections, ce roman se situe dans la zone où je range tous ces ouvrages qui se lisent facilement, sans ennui, mais sans être des chefs-d'oeuvre de la littérature. Une note entre trois et quatre étoiles me semble correspondre parfaitement.
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