Citations sur Tracy Crosswhite, tome 2 : Son dernier souffle (15)
Le rôle d’agent de relations publiques dans une enquête sur un tueur en série ressemblait un peu aux acrobaties d’un funambule en pleine tempête, un exercice d’équilibrisme délicat où chaque pas risquait d’entraîner une erreur fatale. S’il communiquait trop d’informations, Lee instruirait non seulement les médias mais également le tueur. Trop peu d’informations, et les médias concluraient que la task force n’avançait pas ou bien taisait des détails.
Je ne peux pas vous enseigner le tir, mais vous entraîner à tirer mieux. Lorsque vous déchargez votre arme, vous devez apprendre à dépasser la violence. Vous anticipez le bruit et le recul, ce qui vous fait tressaillir, et dévier votre tir. Le seul moyen de surmonter cela, c’est de tirer, encore et encore.
Elle était venue à Seattle pour un boulot, mais cela n’avait pas marché, et elle n’avait pas réussi à en trouver un autre. La vie ici était plus chère qu’elle ne l’avait pensé, et puis sa voiture était tombée en panne. Elle m’a dit qu’elle s’était mise à la danse érotique pour payer ses factures.
Veronica en a eu marre et s’est enfuie. Elle a vécu dans la rue puis a emménagé avec une crapule du nom de Bradley Taggart. Taggart a dix ans de plus qu’elle, et un dossier long comme le bras de roi des connards. Il aimait la tabasser. Une fois de temps en temps, ils faisaient assez de boucan pour que les voisins appellent les flics, mais Veronica n’a jamais voulu porter plainte. Cette fille est tombée dans les escaliers plus souvent qu’un aveugle.
J’adore le défi physique et psychologique, et j’adore tirer, j’ai toujours adoré cela. Le problème, c’est qu’on bâtit plein de plans pour son avenir et qu’on atterrit complètement par hasard dans ce à quoi on était destiné.
En dépit des points communs aux meurtres des deux danseuses, la hiérarchie policière et la municipalité n’étaient guère enclines à admettre l’existence d’un « serial killer ». Les deux institutions connaissaient par cœur la frénésie médiatique que ces deux mots pouvaient faire naître au sein d’une population qui avait connu plus que sa part de meurtriers tristement célèbres, sans parler des conséquences financières d’une task force sur un budget policier déjà bien éprouvé. Les tueurs en série pouvaient laisser libre cours à leurs activités pendant des années, quelquefois des décennies, pendant que les task forces engloutissaient des heures de personnel, des budgets et bien souvent des carrières.
Chez nous, les Italiens, une fois le repas terminé, la tradition veut qu'on salue le chef et qu'on rende hommage à la personne la plus importante de la pièce. Saluons donc la meilleure cuisinière de Seattle! lança-t-il en regardant sa femme.
Quiconque franchissait cette ligne devait signer le registre et consigner une déposition écrite. La hiérarchie adorait faire une apparition sur les scènes de crime importantes, mais détestait plus que tout se plier aux dépositions écrites.
Ce sont des acteurs. Tu sais bien que ce sont des acteurs, hein ? Ils filent de l’argent à ces gens pour annoncer à la Terre entière qu’ils ne peuvent pas la lever ou qu’ils ont des hémorroïdes. Il y en a qui feraient n’importe quoi pour du fric, hein ?
Le rôle d’agent de relations publiques dans une enquête sur un tueur en série ressemblait un peu aux acrobaties d’un funambule en pleine tempête, un exercice d’équilibrisme délicat où chaque pas risquait d’entraîner une erreur fatale. S’il communiquait trop d’informations, Lee instruirait non seulement les médias mais également le tueur.