Pic de la Mirandole « n'a rien ignoré », nous dit sou biographe Jean François Pic , « de toul ce touche aux roueries, aux sophistiques chicanes, aux broutilles à la Suiseth, que l'on nomme calculs (captiunculse cavilloeque sophistarum et sulsseticoe quisquilide, quse calculationes vocantur); ce sont des considérations mathématiques que l'on applique à des théories physiques extrêmement subtiles et, dirai-je, extrêmement bizarres (morosiores). Il était fort érudit eu ces matières et il avait lu beaucoup décrits de ce genre, écrits que, peut-être, l'Italie ne connaît pas bien... Toutefois, il semblait haïr et détester ces questions. »
Georges Valla n'avait probablement pas, des calcalaliones de Paris, la connaissance approfondie que Jean Pic avait acquise et qui était, au témoignage de son biographe, fort rare en Italie; mais sans doute, comme Jean Pic, il les détestait, et sa Physique s'en ressent; elle garde soigneusement des erreurs que les Parisiens avaient réfutées depuis longtemps.
Léonard de Vinci, au contraire, ne s'est pas contenté d'admettre les principes généraux de la Dynamique de l'impetus; ces principes, il les a médités sans cesse et retournés en tout sens, les pressant, en quelque sorte, de donner les conséquences qu'ils renfermaient. L'hypothèse essentielle de cette Dynamique était comme une première forme de la loi de la force vive; Léonard y aperçoit l'idée de la conservation de l'énergie, et cette idée, il trouve, pour l'exprimer, des termes d'une prophétique clarté.