- Qu'appelez-vous la liberté, monsieur ? demanda le prisonnier avec l'accent d'un homme qui se prépare à une lutte.
- J'appelle la liberté, les fleurs, l'air, le jour, les étoiles, le bonheur de courir où vous portent vos jambes nerveuses de vingt ans.
Il n’y a jamais eu de vérité sur le Masque de fer. Au moment où Dumas rédige Le Vicomte de Bragelonne, le dernier tome de la trilogie des Trois Mousquetaires, quelque quatorze versions existent déjà sur l’identité du mystérieux prisonnier. Dumas en retiendra neuf, qu’il nomme « les systèmes » et qu’il développera dès 1840 dans ses Impressions de voyage.
“ Vous allez voir. Regardez. Le prisonnier revient de la chapelle.
Et l’on vit, à la lueur des rouges éclairs, dans la brume violette qu’estompait le vent sur le fond du ciel, on vit passer gravement, à six pas derrière le gouverneur, un homme vêtu de noir et masqué par une visière d’acier bruni, soudé e à un casque de même nature, et qui lui enveloppait toute la tête. Le feu du ciel je tait de fauves reflets sur la surface polie, et ces reflets, voltigeant capricieusement, semblaient être les regards courroucés que lançait ce malheureux, à défaut d’imprécations.
Au milieu de la galerie, le prisonnier s’arrêta un moment à contempler l’horizon infini, à respirer les parfums sulfureux de la tempête, à boire avidement la pluie chaude, et il poussa un soupir, semblable à un rugissement.