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Citations sur Les Borgia (21)

L'archevêque de Cosenza connaissait les hommes auxquels il avait affaire : il savait qu'ils ne reculaient devant aucun moyen d'arriver à leur but ; il savait qu'ils avaient une poudre qui avait le goût et l'odeur du sucre, dont il était impossible de distinguer la mixtion dans les aliments, et qui faisait mourir d'une mort lente ou prompte, selon qu'ils le désiraient, et sans laisser de trace : il connaissait le secret d'une clef empoisonnée qui était toujours sur la cheminée du pape, de sorte que, lorsque sa sainteté voulait se défaire de quelqu'un de ses familiers, il lui ordonnait d'aller ouvrir certaine armoire : or la poignée de cette clef avait une petite pointe, et comme la serrure de l'armoire jouait mal, on serrait la main, alors la serrure cédait, et l'on en était quitte pour une légère écorchure ; cette écorchure était mortelle. Il savait enfin que César portait une bague qui se composait de deux têtes de lion, et dont il tournait le chaton en dedans lorsqu'il voulait serrer la main d'un ami. Alors les dents du lion devenaient des dents de vipère, et l'ami mourait en maudissant Borgia.
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…il serait bon que notre dit frère Djem, qui, en sa qualité d’homme, est sujet à la mort, et qui est entre les mains de votre grandeur, trépassât le plus tôt possible, attendu que ce trépas, qui dans sa position, serait un bonheur, deviendrait très utile à votre puissance, très commode à votre repos, en même temps que très agréable à moi, qui suis votre ami…
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La nouvelle de cette nomination fut accueillie avec une joie étrange. Roderic Borgia avait la réputation d’un homme dissolu, il est vrai, mais le libertinage était monté sur le trône avec Sixte IV et Innocent VIII ; de sorte qu’il n’y avait rien de nouveau pour les Romains dans cette singulière position d’un pape ayant une maîtresse et cinq enfants.
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-Tes péchés et tes crimes, Dieu te pardonnera tout, répondit Savonarole. Dieu te pardonnera tes plaisirs frivoles, tes voluptés adultères, tes fêtes obscènes…Dieu te pardonnera d’avoir fait mourir sur l’échafaud ou sur le gibet le fils de Papi Orlandi, Francesco de Brisighella, Bernardo Nardi, Jacob Frescobaldi, Amoretto Baldovinetti, Pierre Balducci, Bernardo de Baudino, Francesco Frescobaldi, et plus de trois cents autres dont les noms, pour être moins célèbres que ceux-ci, n’en étaient pas moins des noms chers à Florence ; voilà pour les crimes.
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Alphonse devenait donc non seulement dangereux, mais encore inutile; ce qui avec le caractère des Borgia, était bien pis peut-être.
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-Et bien! Francesco, quelles nouvelles?
-Bonnes, ma mère, bonnes, ma sœur répondit le jeune homme en embrassant l'une et en tendant la main à l'autre: notre père a gagne trois voix aujourd'hui; mais il lui en manque encore six pour avoir la majorité.
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Le lendemain, on trouva cette épitaphe écrite sur la pierre :
VENDIT ALEXANDER CLAVES, ALTARIA, CHRISTUM:
EMERAT ILLE PRIUS, VENDERE JURE POTEST.
C'est à dire : "Alexandre vendit les clefs, l'autel et le Christ: Au reste il pouvait les vendre, les ayant achetés auparavant."
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NOTE

Le poison des Borgia, disent les auteurs contemporains, était de deux sortes : en poudre et liquide.
Le poison en poudre était une espèce de farine blanche presque impalpable, ayant le goût de sucre, et que l'on nommait "Cantarelle". On ignorait sa composition.
Quant au poison liquide, il se préparait, à ce qu'on assure, d'une façon assez étrange pour ne la point passer sous silence. Nous rapportons, au reste, ce que nous lisons, et ne prenons rien sur nous, de peur que la science ne nous donne un démenti.
"On faisait avaler à un sanglier une forte dose d'arsenic ; puis, au moment où le poison commençait à agir, on pendait l'animal par les pieds ; bientôt les convulsions se déclaraient, et une bave mortelle et abondante coulait dans sa gueule ; c'était cette bave recueillie dans un plat d'argent, et transvasée dans un flacon hermétiquement bouché qui formait le poison liquide."
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Libertine par imagination, impie par tempérament, ambitieuse par calcul, Lucrèce avait un âpre besoin de plaisirs, de louanges, d'honneurs, d'or, de pierreries, d'étoffes soyeuses et de palais magnifiques.
Espagnole sous ses cheveux blonds, courtisane sous son air candide, elle avait la tête d'une madone de Raphaël et le cœur de Messaline ; aussi était-elle chère et comme fille et comme maîtresse à Roderic, qui voyait se réfléchir en elle, comme en un miroir magique, toutes ses passions et tous ses vices. Lucrèce et César étaient donc les bien-aimés de son coeur, et composaient la trinité diabolique qui demeura onze ans sur le trône pontifical, comme une sacrilège parodie de la Trinité céleste.
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[...] Jean fut fort désolé lorsqu'il entendit ces paroles ; car il se dit alors tristement à lui-même : "Voilà que j'ai perdu le temps et la peine que je croyais avoir si bien employés lorsque j'espérais avoir converti ce malheureux Abraham ; car s'il a le malheur d'aller comme il le dit, à la cour de Rome, et d'y voir la vie scélérate qu'y mènent les gens d'Eglise, au lieu de se faire chrétien, de juif qu'il est, il se ferait bien plutôt juif s'il était chrétien."

[...]

[...] Cependant Abraham monta à cheval, et, du meilleur train qu'il put, s'achemina vers Rome, où étant enfin arrivé il fut merveilleusement reçu par ses coreligionnaires : et là, s'étant arrêté un assez long temps, il commença d'étudier les façons de faire du pape, des cardinaux, des autres prélats et de toute la cour. Mais, à son grand étonnement, tant par ce qui se passa sous ses yeux que par ce qu'on lui raconta, il trouva que, depuis le pape jusqu'au dernier sacristain de Saint-Pierre, tous commettaient de la manière la plus déshonnête du monde le pêché de la luxure ; et cela sans aucun frein, remords, ni honte : de sorte que les belles filles et les beaux jeunes gens avaient pouvoir d'obtenir toutes les grâces et toutes les faveurs. Et, en outre de cette luxure à laquelle ils s'adonnaient si publiquement, il vit qu'ils étaient gourmands et buveurs ; et cela à tel point, qu'ils se faisaient plus esclaves de leur ventre que ne le sont les animaux les plus gloutons. Et lorsqu'il regarda encore plus avant, il découvrit qu'ils étaient si avares et si cupides d'argent, qu'ils vendaient et achetaient à deniers comptant le sang humain et les choses divines, et cela moins consciencieusement encore qu'on ne faisait à Paris des draps et d'autres marchandises.

Pages 365-367
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