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Citations sur Les Mohicans de Paris, tome 1 (27)

M. Jackal ne croyait pas au bien : le mal pour lui dominait toute la création. Réprimer le mal lui semblait le seul but de la vie ; il ne comprenait point un monde à d’autres fins.
C’était une espèce d’archange Michel des régions basses ; le jugement dernier avait déjà commencé pour lui, et il usait des pouvoirs que la société lui avait confiés comme l’ange exterminateur se sert de son glaive.
Les hommes lui paraissaient une grande collection de marionnettes et de pantins exerçant toutes sortes de professions : de ces marionnettes
et de ces pantins, les femmes faisaient, suivant lui, mouvoir les fils ; aussi avait-il une monomanie dont nous avons vu un échantillon dans les premiers mots qu’il avait prononcés en ouvrant la porte de son cabinet, monomanie qui l’amenait presque infailliblement à la découverte du crime dont il voulait connaître l’auteur.
Toutes les fois que l’on venait lui dénoncer une conspiration, un assassinat, un vol, un enlèvement, une escalade, un sacrilège, un suicide, il ne faisait qu’une réponse : « Cherchez la femme ! »
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En effet, Jean Robert, cœur naïf, tendre et bon, ne croyait pas, dans son orgueil, que ce fût pour les hommes seuls que Dieu eût fait la dépense d’une âme : comme les poètes de l’Orient, comme les brahmanes de l’Inde, il était tout près de penser que l’animal était une âme endormie ou enchantée, subissant, aux bords du Gange, la fascination de la nature, chez les Occidentaux, la magie de la grande Circé. Souvent il s’était représenté l’homme à l’enfance du monde, précédé dans la création par les animaux, ses frères inférieurs, et il lui avait semblé que c’étaient alors les animaux et même les plantes, ces sœurs inférieures des animaux, qui avaient servi de guides et de précepteurs à l’humanité.
Selon le rêve reconnaissant de sa pensée, c’étaient les êtres que nous dirigeons aujourd’hui qui nous conduisaient alors, qui guidaient notre raison chancelante avec leur instinct déjà affermi, qui nous conseillaient enfin, eux, ces petits et ces simples que nous méprisons aujourd’hui ! Et, en effet, se disait le poète, quand il se parlait à lui-même, le baobab, qui a commencé par être un arbre, qui est devenu une forêt, qui a vu passer les siècles comme une chaîne de grands vieillards se tenant par la main ; l’oiseau voyageur, qui fait, de chaque coup d’aile, une lieue, qui a vu tous les pays ; l’aigle, qui regarde en face le soleil, devant lequel nous baissons les regards ; l’oiseau de nuit aux yeux de braise, qui vole dans l’obscurité où nous trébuchons ; les grands bœufs, ruminant sous les chênes verts ou sous les pins sombres, foulant une civilisation détruite dans ces vastes campagnes de Rome, aux larges et fauves horizons ; tous ces animaux n’auraient-ils pas quelque chose d’inconnu à dire à l’homme, si l’homme parvenait à comprendre leur langage, et s’il daignait les interroger?
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– Bâille et moque-toi tant que tu voudras ; fais flamberge de tes vices imaginaires, pour éblouir la galerie, parce que tu as entendu dire que tous
les grands hommes avaient des vices, qu’André del Sarto était voleur, et Rembrandt crapuleux ; fais poser le bourgeois, comme tu dis, puisque c’est ton état et ta nature de faire poser ; mais, devant nous qui te savons bon, mais devant moi qui t’aime comme un frère plus jeune que moi, reste ce que tu es, Pétrus : franc et naïf, impressionnable et enthousiaste. Eh ! mon cher,s’il est permis d’être blasé – à mon avis, ce n’est jamais permis –, c’est lorsqu’on a été proscrit comme Dante, méconnu comme Machiavel, ou trahi comme Byron. As-tu été trahi, méconnu ou proscrit ? regardes-tu la vie du côté de l’horizon triste et aride ? Des millions ont-ils fondu dans tes mains en y laissant, pour trace unique, la crasse de l’ingratitude ou la cicatrice de la désillusion ? Non ! tu es jeune, tu vends tes tableaux, ta maîtresse t’aime, le gouvernement t’a commandé une Mort de Socrate : il est convenu que Ludovic posera pour Phédon, et que je poserai, moi, pour Alcibiade ; que diable veux-tu de plus ?... Souper dans un tapis-franc ? Soupons, mon cher ! Cela aura, du moins, un résultat : c’est de t’en dégoûter à ce point que, de ta vie, tu n’y voudras revenir !
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Un pays sans police est un grand navire sans boussole et sans gouvernail.
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Chacun de nos personnages, que l’on en soit bien certain, n’est pas seulement une création imaginaire, un être de convention ou de fantaisie n’ayant pour but que de faire rire ou pleurer par tel ou tel moyen plus ou moins habile ; non, chaque héros, peint d’après nature, représente une idée : il est l’incarnation d’une vertu ou d’un vice, d’une faiblesse ou d’une passion ; et ces vices, ces vertus, ces passions, ces faiblesses, reproduiront collectivement la société, comme, isolément, chacun de nos héros représentera un de ses membres.
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En outre, on l’a vu, les diverses histoires que nous venons de raconter, et qui ont peut-être paru incohérentes entre elles, ont fini par se réunir et par composer un tout homogène ; les fils, divergents en apparence et sans rapport visible les uns avec les autres, ont, peu à peu, et au fur et à mesure que nous avons avancé dans notre sujet, formé, sous notre main, une trame souvent imprégnée de larmes, parfois même rougie de sang ; canevas tantôt radieux, tantôt sombre, auquel nous avons essayé de donner la gigantesque dimension que comporte l’immense tâche que nous nous sommes imposée en entreprenant de peindre la société de la Restauration depuis ses plus hauts sommets jusqu’à ses plus profonds abîmes.
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Quartiers, places, squares, rues, la baguette de cette fée qu’on appelle l’Industrie les a tous fait jaillir de terre, pour servir de cortège à ces princes du commerce qu’on appelle les chemins de fer de Lyon, de Strasbourg, de Bruxelles et du Havre.
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