Et je lui contai la vieille histoire qui se chante chez nous dans les rues, par les mendiants aveugles: le roi don Pierre le Cruel et son frère bâtard Henri de Trastamare dans une tente à Montiel, se roulant par terre à qui étranglera l'autre; et le chef des soudards aventuriers, bretons, français, bourguignons et armagnacs, don Bertrand de Claquin, ou du Glaiquin, ou du Guaiclin, qui voyant son suzerain en mauvais point et à un doigt du trépas, maintient le roi par la jambe jusqu'à ce que l'infant l'ait égorgé. "Fi le vilain meurtre, messire Bertrand", lui disait-on par après à la cour de Bretagne. "Plus vilaine encore aurait été la déloyauté du vassal qui aurait laissé tuer son maître sous ses yeux. Plutôt que de faillir à mon seigneur, je veux être compère du fratricide."
A côté, les corps décapités des deux chevaliers de Malte et du père Antonio gisaient à plat ventre, déshonorés par les têtes posées à la naissance des jambes. Mais pourquoi m'en étonner, moi qui ai encore dans le nez l'odeur des bûchers brûlant aux Cigarrales de ma cité natale - en ce siècle qui vit le massacre des huguenots à Paris, et la prise du château de Wittenstein en Finlande, dont le gouverneur fut embroché sur une lance et rôti?
Il fallait faire mon devoir. Je ne voulais ni excès de volupté, ni puissance, ni richesse; rien que la paix, être libre et tranquille.
On entend bien à votre croassement que vous avez commandé dans un combat.
M. de Savoie venait d'épouser Madame, la perle de Valois. Le roi lui fit présent d'une galère qu'on équipait au port de Marseille. C'est là que Vaumorin fut conduit et mis à la cadène.
Un dernier tonnerre et les canonniers s'enfuirent vers les ailes. Les arquebusiers envoyés en enfants perdus revenaient en courant.