Quoi de plus classique, pour thème de roman, que ce
lui de la jeune fille sans famille et pauvre, confrontée à la violence de l'existence, à la mesquinerie de ses patrons, à la dure condition ouvrière, aux grossiers appétits sexuels d'hommes sans scrupule? Après tant d'autres, J.Duquesne s'y est essayé, - il y a 40 ans -, et ceci avec un certain succès, puisque son livre a eu droit à une sorte de consécration, la série télévisée. On disait: le feuilleton.
On y rencontre un bon travail de documentation, sur la vie des pauvres dans le Nord au milieu du XIX° siècle, sur la mine, et, pour finir, sur le
Paris de la Commune. le personnage de Maria, pauvrette victime qui va s'émanciper, apprendre à lire, et aussi à se défendre, est attachant. Convoitée par les hommes, et aimée par trois d'entre eux, elle sera un peu perdue. Et nous aussi: l'auteur court plusieurs lièvres, en terme de personnages, d'action, de lieu, de temps: il a rempli son texte d'ingrédients multiples, qui, pris isolément, ne sont pas sans intérêt, mais qui ici se bousculent dans un certain désordre. La rigueur de la construction romanesque en souffre. Tout le monde n'est pas
Zola, ni
Maupassant: cela, on ne peut pas le
lui reprocher.