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Ce livre donne faim par ses innombrables descriptions de recettes et de plats cuisinés avec brio, et son concentré de saveurs : doux et sucré, amer parfois, salé par le chagrin, pimenté par la passion et la colère...

Le narrateur s'adresse à son père, malade, mourant, et ce "tu" puissant et intimiste nous entraîne dans la vie de ce petit garçon qui grandit au sein d'une petite famille, une mère professeure, un père cuisinier, et le restaurant le Relais Fleuri, que j'assimile à un membre de la famille, pour toute la place qu'il tient au coeur de la vie de chacun.

Julien grandit dans la cuisine de son père, chef cuisinier qu'il admire et dont il suit le moindre mouvement, dont il écoute chaque mot, il apprend le langage de la cuisine et l'art de cuisiner très tôt et naturellement auprès de cet homme passionné au passé troublé en Algérie, amoureux fou de sa femme, mais plus encore de sa cuisine.

Ce récit est saupoudré de poésie et d'émotions, et pétri d'amour, d'amitié. Les liens sont très forts, paternels, amicaux, amoureux. Il y a Lucien, le meilleur ami de Henri, Gaby son frère, et d'autres personnages qui auront chacun une place essentielle dans la vie de Julien.
Son histoire est vraiment touchante, c'est l'histoire d'un fils et d'un père, une histoire de frustrations, de rêves inachevés, de trahisons, et de regrets, d'espoir et de détermination. C'est le récit d'une époque aussi, qui parait plus simple et vraie que celle d'aujourd'hui, plus intense en goûts.
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Julien est au chevet de son père mourant, aux soins palliatifs. le cuisinier, qui est déjà ailleurs, continue à faire dans le vide les gestes de toujours, fraiser la pâte sablée ou enfourner le pain avec ses mains qui portent les stigmates de ce métier difficile et exigeant…
***
Julien va nous raconter sa vie, son enfance, heureuse puis marquée par le départ d'Hélène. On assistera au développement de sa passion pour la cuisine qui passe par l'admiration et l'imitation de ce père taiseux, avare de compliments et de gestes d'affection, tout entier pris par son travail, et qui cache à son fils les motifs d'une douleur profonde. On assistera à la rencontre entre son père et Hélène, au sentiment d'infériorité dont ce dernier ne se départira jamais face à elle, agrégée de lettres, au point qu'il tient à ce que son fils fasse des études pour s'élever dans l'échelle sociale et ne pas avoir à travailler autant que lui, dans des conditions difficiles. Dès l'école, Julien souffrira de ce sentiment de transfuge de classe. Il adore la cuisine : la faire, la goûter, la lire, l'écrire… D'ailleurs, où est le cahier de recettes que sa mère et son père écrivaient ensemble ?
***
J'ai été touchée par ce roman simple et bref, assurément en partie autobiographique. Les savoureux personnages secondaires, le traumatisme de l'Algérie (20 mois !), le secret obligatoire sur l'homosexualité, le sens de la répartie, l'apprentissage par la pratique, autant de passages obligés, souvent douloureux, mais formateurs. J'ai retrouvé dans cette histoire une part de mon enfance et de mon adolescence dans la pâtisserie de mes parents et le bar attenant : la même vision du travail, la même pudeur de sentiments, la générosité, le respect, et le désir d'une vie meilleure que la leur pour les enfants… Et toute la place donnée au plaisir d'apprendre, de découvrir, de rire, d'aimer et de savourer !
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Une lecture agréable qui mêle cuisine et leçon de vie.
On a envie de se battre au côté de Julien pour l'aider réaliser son rêve; envie de prendre Henri dans les bras pour lui apprendre à aimer; envie d'interroger Hélène pour comprendre quel rôle elle a vraiment joué. Des personnages réalistes et touchants avec lesquels on passe un bon moment.
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« Les recettes de la vie » traînait depuis plusieurs mois dans ma PAL. Je me suis promis en janvier dernier d'en sortir 22 pour cette année 2022, projet ambitieux s'il en est quand on sait toutes les tentations existantes capables de détourner le plus déterminé des « challengers » de son objectif.

Tout cela pour dire que ce roman, aux apparences légères, est un petit bijou.

C'est l'histoire d'un père, cabossé par la vie, passant sa vie autour de ses fourneaux, chef cuisinier du « Relais fleuri » dans une petite ville de l'est de la France. Il élabore, sous le regard admiratif et joyeux de son fils Julien, des recettes généreuses, pour le plus grand plaisir des palais de ses clients.

Henri, bougon au grand coeur, aime apporter à Hélène, la belle Hélène prof agrégée de Lettres, le dimanche, ses huîtres au champagne, confectionner la brioche dorée avec son fils à qui il apprend à maîtriser le B.A.ba de la cuisine traditionnelle.

Il y a aussi Lucien, le pote connu pendant la guerre d'Algérie, celle qui a anéanti, dans le plus grand silence, de nombreux appelés en saccageant leurs rêves. Nicole, la serveuse, maquillée comme une voiture volée, adorable femme à la répartie toujours bien ciblée. Enfin, Gabriel et Maria, les amants éternels, vivant dans une isba en lisière de forêt, les anticonformistes qui aideront Julien à grandir.

La vie suit le rythme des préparations et des coups de feu en cuisine, immuables jusqu'au jour où Hélène quitte la maison sans que Henri fasse quoi que ce soit pour la retenir … pourquoi ? C'est ce que se demandera longtemps Julien.

Julien grandit, seul avec son père, Lulu, Nicole, Gaby et Maria, avec un rêve : devenir cuisinier comme Henri au grand désespoir de ce dernier.

« Les recettes de la vie » relate, aussi, la confrontation entre un père et un fils, entre deux êtres que la ligne de partage des eaux qu'est le savoir séparent. Ce roman est également l'histoire de la transmission d'un héritage composé d'un cahier de recettes disparu de la circulation et de la geste de la cuisine. Julien ne peut s'empêcher de cuisiner, de vouloir que son père soit fier de lui et ses compétences. Sauf que Henri ne jure que pas l'obtention du bac afin que son fils accède à une meilleure vie que la sienne, celle du forçat des fourneaux, de la violence exercée sur les commis, la rude réalité du travail en cuisine usant les corps sans merci.

De désobéissance en rébellion Julien tracera sa route jusqu'en fac, lèvera le voile sur quelques secrets de famille jusqu'au dernier adieu à Henri, rongé par la maladie.



« Les recettes de la vie » est le sel des rencontres épicées entre les cuisines du monde que s'appropriera Julien, est fait de tous ces petits riens qui en composent le socle et la mémoire. « Avec Amar, j'apprends que la cuisine peut être à la croisée de tous les chemins. Il me fait cuisiner la saucisse de Morteau en cassoulet avec les épices de sa mère ; m'apprend à préparer la graine de couscous pour accompagner le boeuf bourguignon ; me fait découvrir sa recette de pastilla de canard à l'orange. »

L'auteur, Jacky Durand, porte un regard tendre sur tous ses personnages pour lesquels on ne peut qu'éprouver de l'affection. Rien n'est surfait, la nostalgie est présente sans ostentation, l'émotion affleure à chaque chapitre, on le sait, on l'accepte et on s'y abandonne ou pas.

« Les recettes de la vie » est loin d'être un roman « feel good » littérature, absolument pas d'ailleurs, c'est bien mieux, c'est un merveilleux partage de saveurs, de fragrances, de coups de sang, d'amour et d'amitié …. de la transmission d'une passion pour les belles et bonnes choses que l'on cuisine pour les autres et aussi pour soi.
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Dans la famille, le bien manger est érigé en art de vivre, avec une belle-mère excellente cuisinière et fabuleuse pâtissière, un beau-frère cuisinier, il ne pouvait en être autrement. C'est vous dire que ce roman, le cahier de recettes écrit par le chroniqueur culinaire de Libération et France Culture, je l'ai dégusté avec bonheur... Car de saveurs il est question ici, de cuisine, de passion, de transmission, mais d'hommes avant tout.

Julien veut être cuisinier, son père s'y oppose sans explication. Or la cuisine , c'est toute la vie d'Henri, chef du Relais fleuri en Bourgogne, où les habitués viennent se régaler d'une cuisine simple et savoureuse. Il l'aurait voulu professeur, ingénieur... tout sauf cuisinier! Alors qu'Henri est plongé dans le coma à l'hôpital, Julien se remémore tous les moments passés à l'observer et à essayer ses recettes, et il se demande où est passé le fameux cahier où celui-ci avait commencé à consigner ses recettes, lui qui faisait tout à l'oeil et se fiait seulement à sa mémoire. Il le retrouvera et aura enfin des réponses sur certains silences et absences qu'il ne comprenait pas et que son père n'avait jamais expliqués...

J'ai beaucoup aimé cette écriture fluide et savoureuse comme les plats décrits, des plats mitonnés, avec un vrai savoir faire dans les gestes et surtout beaucoup d'amour. Si vous êtes gourmands, vous aurez comme moi l'eau à la bouche et sans vous en rendre compte, vous vous serez complètement laissés embarquer dans cette histoire et ses personnages attachants, de fortes personnalités, mais de vraies sensibilités...

Un roman émouvant, à goûter sans modération qui m'a donné envie de découvrir le premier roman de l'auteur" Marguerite" sélectionné dans les "68premieresfois" en 2017 ...
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Le cahier de recettes, c'est l'histoire de Julien amoureux de cuisine et de livres. C'est l'histoire d'un cahier de recettes...Perdu ? Disparu? Détruit ?
Julien écrit à son père disparu dans ce cahier et il remonte jusqu'à sa petite enfance.
Julien a grandi dans un restaurant. de fait, son père était le propriétaire et le chef de ce restaurant...La cuisine, c'est sa vie, la cuisine, c'est son rêve. Pourtant, son père a toujours refusé qu'il se dirige vers ce métier...
Le cahier de recettes, c'est une histoire de transmission, de partage, d'héritage, d'amour...Pourtant, le père de Julien est bourru et c'est un taiseux.
Dans ce livre, il y a des silences et non-dits qui sont plus criants que des paroles ou des écrits.
Et il y a cet amour débordant pour ce fils.
Et il y a ce fils si admiratif de ce père. Ce père perçu comme un héros.
Mes sentiments :
Ce livre est une petite délectation. On est partagé entre l'envie de la savourer comme les bonnes recettes qui y figurent et qui nous mettent l'eau à la bouche, et l'envie de le de dévorer pour connaître la fin. J'ai beaucoup aimé Julien, j'ai aimé remonter avec lui dans ses souvenirs d'enfance et j'ai adoré les personnages secondaires qui gravitaient autour de lui : Lulu, Gaby, Maria...et la mystérieuse Hélène.

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Une histoire mémorable au douce saveurs culinaires. Un roman rempli d'amour paternel et d'amour pour la cuisine. C'est à travers son enfance et puis son adolescence que nous allons suivre ici Julien, une enfance baignée dans les fourneaux du restaurant de son père où il apprend, il admire et il s'émerveille. Des épices, des sauces, des cuissons tout devient pour lui concret dans sa tête : Devenir cuisinier !
Son père n'est pas pour , il ne deviendra pas un larbin de cuisine comme lui , il lui faut un bon métier, il faut étudier et devenir professeur, ouvrier qualifié ou tout un tas de choses perçue comme étant des métiers de très bonne classe sociale. Il est ici question de morale autour des sous métiers car après tout si ce que nous souhaitons faire nous plaît, ce n'est pas un sous métiers. Voilà un des message qui est ici évoqué par l'auteur.
C'est sans mère biologique et adoptive que Julien va apprendre à grandir au détriment de son père et de sa cuisine, avec une admiration, de l'amour, de la volonté et de la transmission.
Un roman doux, chaleureux très bien écrie.
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Critique difficile pour ce livre de Jacky Durand.
À la fois mitigée et encore un peu chamboulée par l'émotion des dernières pages, mon ressenti n'est pas simple.

Lorsque j'ai vu ce livre, avec sa jolie couverture colorée représentant le dessin d'un papa souriant en train de cuisiner avec son fils tout aussi souriant, j'ai pensé avoir affaire à un livre catégorie "feel-good" avec des petites recettes par-ci par-là, de la bonne humeur, des bonnes nouvelles (ou de fausses mauvaises nouvelles au choix), des personnages gais, bref toute la panoplie.
Bon...Non.

Nous sommes dans les années 70.
Henri, le père, est restaurateur. Un père taiseux, dont le métier et sa passion pour celui-ci lui vaudra le départ d'Hélène. Cette figure paternelle, directive, mystérieuse, imprévisible, passionnée, et dévouée nous accompagne tout au long du roman. On le comprend, on hésite, on souffre avec lui, on se réjouit...et on pleure pour lui.
Cuisiner est son seul bagage, son seul repère. C'est en cuisinant qu'il s'est construit et qu'il a également "façonné" son fils Julien.

Julien, c'est aussi le narrateur du livre qui s'adresse à son père.
Nous suivrons son enfance, troublée par le départ d'une figure maternelle, son adolescence, à la recherche de l'approbation paternelle, ses colères, ses doutes, son cheminement et ses ambivalences constantes entre 2 choix : faires de grandes études ou devenir cuisinier ?

Ce lien père-fils, omniprésent à chaque page, se distend puis se resserre continuellement, apportant sa vague d'émotions tellement personnelles lorsque l'on a eu soi-même un père dur et absent, avec qui l'apaisement d'une vraie relation ne se retrouvera que lorsqu'il est quasiment trop tard.
Ce père, dans le livre, que la vie n'a pas épargné donnera et voudra le meilleur pour son fils, quitte à se sacrifier.

Autour de ce duo gravitent d'autres beaux personnages non moins charismatiques : Lulu, le commis. Loyal, fidèle à son poste et à ses habitudes.
Gaby & Maria, le couple improbable de la guerre. L'équilibre temporaire d'un foyer chaleureux pour notre Julien.
Hélène, la figure maternelle...

Mais que penser de tout cela ?
Ce livre m'a à la fois bouleversée et laissée sur ma faim.
Bouleversée par cette relation, ces émotions. Colère du fils, persuasion du père. Conflit. Souffrance.
Ils s'aiment plus que tout et veulent chacun le meilleur pour l'autre.
Pour autant, tous les liens entre chaque personnage sont forts, puissants même. Ils ne laissent pas indemne. Et c'est très certainement là qu'est la beauté du livre.

Laissée sur ma faim parce que le sujet aurait été la peinture ou l'haltérophilie, j'aurai réagi et aimé de la même manière.
En l'occurrence ici, c'est la cuisine. Une cuisine à l'ancienne, sans poids ni mesures, au charbon et avec des outils faits pour durer. On y retrouve bien des odeurs, des bruits de crépitement, quelques textures, mais rien qui ne m' a vraiment fait saliver ou transcendée. Il m'a clairement manqué quelque chose...Peut-être de l'exaltation pour exacerber un récit si pudique ? Un soupçon de piment qui réhausserait le plat du dimanche ?

C'est donc un petit bémol pour ce point, qui ne m'empêche pas d'avoir été très émue par ce livre qui, de par son récit d'antan et ce fameux lien père-fils m'a étrangement rappelé les émotions ressenties avec du Pagnol. Merci l'auteur. Vraiment.
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C'est l'histoire d'un père et son fils. On parle de famille, d'amitiés, de transmission, de sentiments ... Un livre "salé-sucré" que l'on goûte avec plaisir. Que d'émotions en parcourant ce court roman... Une écriture fine, simple que l'on déguste sans modération !
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Ce livre est un bel hommage d'un fils pour son père et à son amour de la cuisine.
J'ai eu un peu de mal au début puis le récit de ce fils m'a touché, la passion de cet enfant pour la cuisine est émouvant.
Une lecture facile et agréable qui fait tantôt saliver tantôt rire: un bon divertissement.
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