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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est vrai que le titre pourrait faire penser à un roman feel-good ou de développement personnel, comme certains l'ont perçu, mais ce n'est pas du tout cela, selon moi! C'est bien mieux! Et sûrement pas un petit livre sucré, plein de bons sentiments, sans profondeur.

Jacky Durand est journaliste et écrivain et rédige des chroniques culinaires pour" Libération ". Il connait donc bien la cuisine. Et il l'aime. Ce roman en témoigne.

On s'attache immédiatement à Julien, le narrateur, au chevet de son père . Il entremêle son présent d'étudiant aux souvenirs d'enfance liés au bistrot paternel, à la bonne cuisine de terroir, quelque part dans l'Est de la France. Des senteurs de terrines de lapin, d'omelettes aux herbes, de pêches rôties l'accompagnent, le bercent aussi, le réconfortent. Car il y a les chagrins, les manques, les pertes non élucidées. Celle d'Hélène surtout, qui a veillé sur ses jeunes années. Il y a aussi les sautes d'humeur , l'entêtement d'un père tant aimé, qui veut que son fils fasse des études, qu'il ne soit pas " mangé" par un métier exigeant, prenant, alors que celui-ci ne rêve que de cuisine. Et ce carnet de recettes disparu, que Julien voudrait tant retrouver.

Voilà un livre tout en arômes, en générosité de coeur, en émotions contenues mais palpables. Les personnages ont du mal à communiquer, sont pudiques, cependant quel beau lien entre un père et son fils, au-delà des incompréhensions! Et c'est la transmission d'une passion, d'un savoir qui continuera à les réunir, indéfiniment. Un partage de vie savoureux et délicat . A lire!
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Autre roman découvert grâce aux éditions Stock : le cahier de recettes de Jacky Durand.
Monsieur Henri, le charismatique patron du restaurant le Relais fleuri, s'est toujours opposé sans explication à ce que son fils Julien devienne cuisinier. Quand il sombre dans le coma, Julien n'a plus qu'une obsession : retrouver le cahier où, depuis son enfance, il a vu son père consigner ses recettes et ses tours de main. Il découvre alors d'autres secrets et comprend pourquoi Henri a laissé partir sa femme sans un mot....
Le cahier de recettes est un joli petit roman parsemé de recettes que j'ai pris plaisir à dévorer.
J'ai découvert avec plaisir cet homme dont la cuisine est plus qu'une passion, c'est toute sa vie.
Ce roman, c'est aussi une jolie histoire de famille, l'amour d'un père pour son fils... et d'un fils pour son père. Il y a des secrets de famille, des non-dits, là encore tout ce que j'aime lire.
L'écriture est agréable et l'ensemble donne un petit roman à découvrir :)
Pas un coup de coeur certes, mais j'ai apprécié ma lecture, c'est déjà pas mal ;)
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Après le remarqué «Marguerite» Jacky Durand nous revient avec un roman aux forts accents autobiographiques qui rend hommage à un père disparu. Un cuisinier qui lui aura laissé «Le cahier de recettes».

Ce joli roman, dans lequel on retrouve l'écriture sensible qui avait déjà fait merveille dans Marguerite, pourrait être sous-titré «ce que je dois à mes parents» ou encore «naissance d'une vocation». Car l'histoire de Julien, un jeune garçon qui rêve de suivre les traces de son père cuisinier et qui décide de suivre des études de lettres pour se rapprocher de sa mère, a tout du récit autobiographique. Rappelons que Jacky Durand est aujourd'hui chroniqueur pour Libération («Tu mitonnes») et France-Culture («Les mitonnages de Jacky»), qu'il marie à merveille son expérience en cuisine, sa connaissance des produits et des petits plats à un style qui met en éveil tous les sens, à commencer par le goût et l'odorat qui ont accompagné son enfance et son adolescence.
Au moment où il fait ses adieux à son père, emporté par une longue maladie, Julien se souvient de ses années durant lesquelles il s'immisçait dans la cuisine du restaurant, observant son père aux fourneaux puis tentant de lui apporter son aide, fasciné par son savoir-faire: «Pour moi, tu es le maître du feu; un magicien quand tu fais gonfler la brioche; un perceur de coffre-fort quand tu ouvres les huîtres; un roi mage quand tu fouettes la crème Chantilly et que tu fais fondre pour moi du chocolat noir. La cuisine embaume la brioche qui dore et l'orange pressée. C'est la saison des sanguines. Tu les pèles à vif et me laisses placer les tranches sur une assiette. Tu ajoutes quelques gouttes d'eau de fleur d'oranger. Tu dis que ça te rappelle l'Algérie.» 
L'Algérie, c'est l'autre part – mystérieuse – de cet homme qui se livre peu. On comprend entre les lignes combien cette expérience l'a changé. Il y aura beaucoup appris sur l'âme humaine, y aura découvert des villages «où personne ne savait ni lire ni écrire», mais aussi la fraternité. Lucien, l'ami inséparable, l'accompagnera du reste à son retour et le secondera dans son restaurant du Relais fleuri.
C'est là, du côté du Jura, qu'un jour s'installe Hélène. Elle sera séduite par la cuisine du patron avant de l'être par le chef venu lui expliquer que chez lui «on aime beaucoup ou pas du tout». La prof de français, «l'intello bourgeoise», et l'artisan s'apprivoisent et offrent chacun au petit Julien de partager leur passion. Cuisine et littérature, tendresse et tours de main. On suit Cinq colonnes à la Une ou Les Animaux du monde de Frédéric Rossif à la télé. La vie suit son cours paisible, aux effluves de paupiettes de veau, d'un fromage de tête à nul autre pareil, de vol-au-vent ou encore de cette brioche à la fleur d'oranger. Jusqu'au jour où Julien est envoyé quelques jours à Dijon, chez Gaby et Maria.
À son retour, Hélène a disparu. «Pour étouffer la douleur, je sors ton cahier de recettes. Je l'ai récupéré dans le tiroir de la table de nuit de maman avant que Nicole s'installe dans votre chambre. Je le feuillette souvent sous les draps. Pas tant pour lire les recettes que pour retrouver maman à travers son écriture. Je m'attarde sur chacune des lettres, imaginant le grain de beauté sur son doigt alors qu'elle tient son crayon. Elle a une façon bien à elle de former les "e". Elle les termine par un trait qui se jette dans le vide au lieu de s'arrondir. "C'est mon côté rebelle", m'avait-elle dit en riant.»
Ce cahier de recettes est en quelque sorte le condensé de toute l'histoire de Julien. Derrière les ingrédients et l'explication de la préparation des plats sont rassemblés la savoir-faire de l'un et l'écriture de l'autre, l'idée de transmission tout autant que celle du changement de statut social et les deux pôles qui vont présider à la vie du jeune homme un fois son bac en poche.
Jacky Durand nous a mitonné un roman émouvant, fleurant la nostalgie. Une déclaration d'amour et quelques recettes… de vie.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Julien est au chevet de son père mourant, aux soins palliatifs. le cuisinier, qui est déjà ailleurs, continue à faire dans le vide les gestes de toujours, fraiser la pâte sablée ou enfourner le pain avec ses mains qui portent les stigmates de ce métier difficile et exigeant…
***
Julien va nous raconter sa vie, son enfance, heureuse puis marquée par le départ d'Hélène. On assistera au développement de sa passion pour la cuisine qui passe par l'admiration et l'imitation de ce père taiseux, avare de compliments et de gestes d'affection, tout entier pris par son travail, et qui cache à son fils les motifs d'une douleur profonde. On assistera à la rencontre entre son père et Hélène, au sentiment d'infériorité dont ce dernier ne se départira jamais face à elle, agrégée de lettres, au point qu'il tient à ce que son fils fasse des études pour s'élever dans l'échelle sociale et ne pas avoir à travailler autant que lui, dans des conditions difficiles. Dès l'école, Julien souffrira de ce sentiment de transfuge de classe. Il adore la cuisine : la faire, la goûter, la lire, l'écrire… D'ailleurs, où est le cahier de recettes que sa mère et son père écrivaient ensemble ?
***
J'ai été touchée par ce roman simple et bref, assurément en partie autobiographique. Les savoureux personnages secondaires, le traumatisme de l'Algérie (20 mois !), le secret obligatoire sur l'homosexualité, le sens de la répartie, l'apprentissage par la pratique, autant de passages obligés, souvent douloureux, mais formateurs. J'ai retrouvé dans cette histoire une part de mon enfance et de mon adolescence dans la pâtisserie de mes parents et le bar attenant : la même vision du travail, la même pudeur de sentiments, la générosité, le respect, et le désir d'une vie meilleure que la leur pour les enfants… Et toute la place donnée au plaisir d'apprendre, de découvrir, de rire, d'aimer et de savourer !
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Emincer, hacher, émonder, rissoler, réduire, tamiser, chemiser...
Vous vous y voyez, là, près des fourneaux ? Vous entendez les casseroles, les couverts, l'eau frémir, la graisse rissoler, vous sentez l'ail, l'échalote, le poivre. Les cuisiniers s'activent, passent les plats aux serveurs...
Voilà, vous êtes chez Julien et son père Henri, le Chef du 'Relais fleuri' dans les années 70-80. On s'y régale de bonne grosse cuisine traditionnelle, généreuse : charcuterie, viande & poisson en sauce avec dose copieuse de légumes, pommes de terre, frites...

Pour moi, ça a manqué de dessert, j'avais préféré l'ambiance de 'Chocolat' de Joanne Harris, lu en salivant, langue pendante de convoitise 😋.
Dans ce décor un peu trop culinaire, Jacky Durand nous raconte une belle (et triste) histoire de famille et d'amitiés solides, qui m'a autant séduite et touchée que la couverture douce, colorée et pleine d'amour de cette édition Folio. Plus que tout, j'ai aimé les escapades chez Gaby & Maria, parenthèses enchantées loin de l'univers familial tristounet de Julien, avec ce père taiseux et bourru.

Bon moment de lecture, mais j'ai eu ma dose, ces derniers temps, de souvenirs d'enfance. Vite, un polar !
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En fidèle abonné de Libération, je ne manque pas chaque vendredi "Tu mitonnes", la rubrique culinaire de Jacky Durand .Si vous êtes comme moi un lecteur de Libération du vendredi, vous connaissez alors cette chronique à la fois littéraire et gourmande.

Assurément, Jacky Durand fait partie de ces journalistes, gourmands et curieux, qui nous mettent chaque semaine l'eau à la bouche.

Dans son joli roman "Les recettes de la vie" - qui s'appelait le cahier de recettes à sa sortie en grand format et qui vient juste de sortir en poche chez Folio- Durand prouve une nouvelle fois d'une joli facon en racontant une histoire à la forte fibre autobiographique.

MON FROMAGE DE TÊTE - La Table Des PlaisirsUn joli récit simple généreux et tendre sur la relation parfois difficile parfois savoureuse entre un père et son fils et de leur passion pour la cuisine qui parle de sujets aussi universels que fondamentaux tels que la transmission, la nostalgie la gastronomie, le respect envers les aînés, l'amitié.

On fond devant ces recettes de la vie, cette véritable ode à la cuisine, au terroir, aux saveurs multiples portée par une écriture simple et accessible, mais jamais maladroite.

Et histoire de nous faire encore plus saliver, Jacky Durand agrémente son récit sans presque y toucher de jolies recettes, comme celle du fromage de tête au civet de lapin à la « mloukhiya ».

Une agréable lecture plus que jamais nécessaire à lire en ce moment car comme le dit l'auteur dans son "Tu mitonnes" du jour " toujours où la vie tangue, c'est toujours par la bouffe qu'il renait de ses cendres".
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une histoire pleine de nostalgie, qui donne envie de s'installer derrière les fourneaux, avec ceux qu'on aime, de faire les marchés pour dégotter des légumes et des fruits gorgés de soleil, des épices dorées et des produits frais à partager...

Jacky Durand égraine au fil des pages, les souvenirs de Julien, enfant unique élevé dans les tabliers de son père, cuisinier en chef du Relais fleuri. Ce petit bistrot de campagne a plus qu'une histoire, il a une âme. En accompagnant son père dans ses derniers instants, Julien se souvient : de sa mère, de la brioche dorée encore chaude du dimanche matin, de son parcours chaotique d'étudiant, de cette vie rythmée par les services et les gitanes qui se grillent plus vite que le pain...

"J'irai me coucher sur le lit où tu dormais, près de tes fourneaux. Plus les soirs passent, plus je reste longtemps. tu es comme ces enfants qui ont peur d'être seuls dans le noir et qui n'en finissent pas de vous enlacer au moment du coucher. La morphine t'emporte parfois dans des voyages solitaires où tu râles des songes douloureux. Mais quand revient le jour et que tu en as la force, tu veux que je t'emmène pour faire encore quelques pas".

Il en est de la vie, comme de la cuisine : les bonnes recettes ne nous sauveront pas toujours, mais la plupart du temps, elles suffisent amplement à faire notre bonheur...
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Le cahier de recettes de Jacky Durand chez Stock
#LeCahierDeRecettes #NetGalleyFrance

Il est certains livres dont le titre se susurre à l'oreille, le cahier de recettes en fait partie. Pas de grands falbalas, pas d'envolées lyriques au détour d'une page. Non mais de la tendresse, de l'amour , du respect...
Un fils raconte son père.
Un fils raconte son père en cuisine.
Un fils nous parle de l'amour et de l'admiration qu'il porte à son père.
Un fils nous raconte comment, pourquoi il a voulu devenir cuisinier comme son père.
Julien merci. Pas facile ces pères taiseux , pas facile de leur dire qu'on les aime qu'on les admire même si les routes nous en éloignent même si la faucheuse est déjà passée.
Merci pour tout Julien.
Un fort beau texte à mettre entre toutes les mains ...
Merci aux éditions Stock pour ce partage.
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C'est le premier roman de Jacky Durand que je découvre. Celui-ci commence et finit par la mort du père du narrateur, auquel celui-ci s'adresse à la deuxième personne. Et c'est, tout au long des pages, une déclaration d'amour d'un fils à son père, qui ne se sont pourtant pas toujours bien compris et dans la vie desquels rôde un non dit pesant. C'est aussi un hymne au métier de cuisinier, et c'est un délice de se plonger dans les coulisses de ce restaurant, avec images et odeurs tellement présentes. Un grand merci pour cette découverte à l'amie qui m'a offert ce livre.
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La bonne cuisine, c'est le souvenir (Georges Simenon) cite Jacky Durand à la fin de son roman . Et après lecture de son roman, on ne peut qu'être d'accord avec le choix de cette citation. Roman où l'on découvre près des fourneaux et de casseroles qui chantent, à l'occasion de pique-niques et petits déjeuners au lit savoureux, l'amour mais aussi les chocs et les heurts d'un père et de son fils. Leur histoire familiale s'inscrit dans ce cahier de recettes que ce père refuse de léguer à son fils, comme un bagage trop lourd. Un beau roman sur l'héritage familial qui vous fera chérir ces moments passés avec vos parents, grands-parents, enfants en cuisine et autour d'une table. Ah toutes ces madeleines de Proust qui nous raccrochent à notre histoire….
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