Quel livre étrange que "
l'étrangère" : paradoxe. Il pourrait aussi s'appeler "L'intranquille"comme la mère de Claudia et comme Claudia elle même. La couverture est très belle : un visage d'une jeune femme partiellement masqué par de la peinture rose pâle.
Merci au
Editions Buchet Chastel et à Babelio pour ce texte inclassable.
L'histoire débute en Italie, par la rencontre de deux jeunes gens, sourds profonds, nés dans les années 50,. Ils vont s'aimer, de leur amour, naîtra leur fille, Claudia et son frère. Leur relation a un côté "ni avec toi, ni sans toi", excessif, violent des deux côtés.Le couple se séparera : le père deviendra un abonné absent, surgissant parfois comme le diable de Tasmanie dans les Looney Tunes.
Au milieu, il y a Claudia, pas sourde du tout, qui va vivre dans deux mondes celui des sourds qui ne veulent pas nécessairement communiquer et celui des entendants, qui sont parfois "sourds" aux autres. Claudia vit dans différents pays sans vraiment se sentir liée à aucun : USA, Italie, Grande Bretagne. Claudia ne semble pas faire lien avec le monde extérieur : elle manque de codes. Elle va aller à l'université, mais malgré sa culture, ses connaissances, on sent un manque : une aptitude au bonheur absente.
Le livre est très intéressant, mais aussi complexe. Je me suis sentie plus d'une fois désarçonnée par les réflexions de l'auteur, son schéma de pensée. J'ai aussi été troublé de ne pas voir nommé ni son frère, ni ses parents (je me trompe peut être). Tout m'a semblé trop analysé, décortiqué. L'auteur semble en quête de l'imperfection, de la faille, de la déception. Ce roman me laisse une impression en demi-teinte : Claudia m'inquiète. J'espère qu'elle trouvera une forme de paix, un lâcher prise quel qu'il soit.