Le vieil incendie de
Elisa Shua Dusapin
Editions Zoé
Troublante histoire entre deux soeurs qui autrefois furent fusionnelles, lorsqu'un jour la cadette perdit la voix, l'ainée se fit l'interprète de ses silences, sa protection, sa gardienne. Puis vint le jour de trop, la charge ou la mission devint trop lourde alors l'ainée s'envola vers les états unis, elle avait quinze ans.
Les soeurs se retrouvent bien des années plus tard, le père est mort et il faut vider la maison de famille dans le Périgord terre de mystère, de silence, de bois serrés et de maisons perdus, vides, abandonnées.
Comment rattraper le temps perdu ? Comment reprendre sa place d'ainée tandis que la cadette semble avoir tiré son épingle du jeu, trouvé sa voie dans le silence et la solitude ? Comment ne pas sombrer dans la culpabilité et ignoré ce sentiment d'avoir abandonné sa soeur plus jeune ?
Agathe et Vera se retrouvent, s'apprivoisent, se flairent s'observent, se parlent par écrans interposés et se comprennent par la force du silence.
Une parenthèse qui durera neuf jours, neuf jours pour affronter les souvenirs d'un passé : la mère partie, la maladie du père, Octave le voisin, le pigeonnier,
le vieil incendie et la maison.
Une promenade introspective, sensible et délicate. Il n'y a pas un mot de trop, beaucoup de suggestions. Une écriture toute en nuance. La méthode fonctionne dans ce roman où le silence se ferait volontiers personnage.
Dans une nature périgourdine sauvage, une soeur scénariste et une autre aphasique se retrouvent pour essayer de remonter le temps.
A la fin du roman, j'ai repris le début « A mes soeurs » a écrit
Elisa Shua Dusapin, et si vous aviez un doute sur le sujet de l'histoire, ces trois petits mots permettent de recentrer le sujet du roman.