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Citations sur Vladivostok Circus (32)

On distingue justement ses mains en gros plan. La peau se plisse et rougit sous la friction de la corde du harnais. Glissement de caméra le long de la barre vers celles des porteurs, larges, posées l'une sur l'autre, doigts resserrés comme deux crabes, mains pinces. Pieds d'Anna ficelés dans les chaussons renforcés. Pieds sabots. Retour vers les porteurs, leurs poignets. Anna. Chevilles. Jambes pattes. Chevilles poignets. La caméra tente de suivre les sauts mais ça devient rapide, difficile de différencier les doigts des pieds, de griffes, palmes ou serres d'oiseaux d'un corps sanglé par le système de protection, mousqueton sur les hanches, coulissement de la corde, claquements, bruits de poulies, borborygme amplifié par le micro qui enregistre aussi le vide sous le plafond.
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Elle me regarde :
- Quand j'étais au trampoline, tout le monde me disait : comme t'es jeune pour faire ce que tu fais ! Maintenant on ne me dit plus rien.
Je lui confie que parfois, j'ai trouvé Anton dur avec elle pendant l'entraînement. Elle hausse les épaules. Il est plus dur avec Nino. Elle se fait du souci pour eux. Anton va avoir soixante-cinq ans. Il s'accroche à la barre alors qu'il ferait mieux d'aider Nino à former un nouveau duo, avec un partenaire plus jeune. Il sait que Nino ne le laissera jamais tomber. Elle ajoute avec fureur :
- Tu sais combien pèse la barre quand j'atterris ?
Anton pourra plus le supporter longtemps. Imagine s'il lâche tout. S'il arrive pas à sentir qu'il a plus de forces. Comment tu sais que tu dois arrêter de faire ce que t'as fait toute ta vie ?
- Il saura, tu ne crois pas ? Avec l'expérience qu'il a ...
- On vieillit qu'une seule fois.
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Depuis la fenêtre, tu verrais tous ces gens qui se hâtent. Il y a du vent. Ils baissent la tête pour se protéger des rafales, trottent dans leurs manteaux pour attraper le tram qui rallie la gare ou la France. Dans ce quadrille, j'ai mis du temps, hier, avant de remarquer les camions. Ils se sont défaits, là, sur la place. Ça a pris tout l'après-midi. Ils ont commencé par remuer depuis le centre, se redresser sur des pattes en acier, ventre ouvert, cocons de câbles déroulés, plantés dans le sol et d'un seul coup, juste avant la tombée de la nuit, le chapiteau était debout, bleu, constellé d'étoiles, Starlight écrit en grand sur les conteneurs de la billetterie.
La dernière fois que je suis allée au cirque, c'était l'année où je suis retournée en Russie. La place était bien différente de celle-ci. En Sibérie orientale, dans les steppes de Bouriatie. Le crottin des chevaux gelait presque aussitôt. Je les revois sur la piste, les amis avec qui j'ai collaboré. Je vois encore leur visage. Leur sourire étrange car au cirque, on s'y accroche quoi qu'il advienne.
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Un bébé apprend plus vite à rester debout qu’un adulte à lâcher prise. p. 89
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Des fois, le temps arrange les choses mais avec elle, j’ai l’impression que plus ça passe, plus c’est difficile de simplement se dire bonjour. On devient plus étrangers que si on ne s’était jamais connus. Enfin, voilà. On vit tous des points de non-retour et ce n’est pas la mort.
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Un bébé apprend plus vite à rester debout qu’un adulte à lâcher prise.
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Moi je pense que le public vient surtout pour voir si ça fonctionne. Jusqu’où on tient. On peut dire qu’on veut du rêve mais en vrai, c’est la faille qu’on espère. En voir chez les autres, ça rassure.
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[...] ce soir, des milliers de pinsons sont arrivés sur la place. Ils tournent autour du public aux ports du chapiteau. C'est la première. Il sont perchés partout, sur les câbles électriques, les arrimages, les guirlandes du cirque comme des lampions sans lumière. Sais-tu qu'il existe une espèce particulière, dont les ailes sont si grandes que les oiseaux ne peuvent pas se propulser tout seuls depuis le sol ? Alors ils restent en vol. Ils arrivent à vivre toute une vie sans se poser. Ils dorment en l'air, à dix kilomètres au-dessus de nos têtes.
Tu sais quand je pense à tous ces petits corps suspendus entre le ciel et la terre, ça me fait sourire de me dire que parmi eux, il y en a pour qui se mettre à voler, c'est d'abord tomber.
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Je me mets à frissonner, et j'en veux au jour, à sa chaleur, de nous avoir trahis.
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Il y a trois ans, le cirque a fait faillite. Il a pu repartir grâce à des dons, mais aujourd’hui il survit avec des locations du chapiteau pour des événements privés, mariages, réceptions de banques.
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