Laissez moi vous attendre

Une histoire d'amour entre Nina et Paul... dont on ne révèlera pas la particularité physique puisqu'elle est au coeur de la romance. En tout cas, il est beau, très beau. Elle est belle, très belle. Voilà. Et c'est un peu agaçant tous ces gentils romans emplis de gens lisses de visage et de tempérament. Les personnages manquent de caractère, tout comme le récit. La lecture est agréable mais cet univers gentillet bascule surtout du côté de Plus belle la vie. Même le resto où trime Nina ressemble à un décor de sitcom. Pourtant l'auteur tenait un sujet fort qui méritait plus d'audace, ou peut-être simplement d'humanité brute. le récit n'est qu'un descriptif d'actions garni de dialogues un peu convenus. L'approche des deux futurs amants, les retrouvailles hasardeuses (ah bah tiens, comme ça s'trouve), les premier contacts un peu méfiants, l'amadouage réciproque, etc. du vu-lu-revu-relu, dans la veine des comédies sentimentales américaines. Ces amants-là nous lassent vite. Dommage qu'il n'y ait pas d'évocations urbaines pour charpenter le tout, mettre de la chair à cette ville qui voit naître cet amour pourtant si fascinant. Oui, ça manque de "chair", de ressenti, et par là-même d'âme. Quand arrive la scène physico-torride (il fallait bien qu'elle arrive), l'auteur se lâche enfin : c'est réussi, émoustillant, un peu émouvant même. Il y a enfin du corps, y compris dans le style. Mais flûte, c'est la fin du roman. Happy end. Comme d'hab'.