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EAN : 9782234053656
258 pages
Stock (01/06/2001)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Paris, le 11 juin 1981. Un étudiant japonais de trente-deux ans tue d'une balle dans la tête son amie Renée, une jeune hollandaise de vingt-cinq ans. Après avoir "fait l'amour" avec son cadavre, Issei Sagawa le découpe en morceaux et réalise un fantasme qui le poursuit depuis l'enfance : goûter les fesses d'une Occidentale.

Trois ans à peine après son crime, le "Japonais cannibale" repart libre au Japon, où il est devenu au fil des ans l'expert en can... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le film documentaire « Caniba » de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel, sorti l'année dernière, a remis sous les projecteurs la figure d'Issei Sagawa, surnommé dans les médias français, le japonais cannibale (au Japon, c'était l'étudiant parisien).
Au moment du crime - juin 1981 – Patrick Duval est alors au Japon. Dès lors cette histoire va le poursuivre et pour tenter de la comprendre, il entreprend d'écrire à Issei Sagawa. Nous sommes en juillet 1985. Sagawa lui répond immédiatement. Une correspondance s'en suit, et au début de l'année 1986, Patrick Duval de retour au Japon va le rencontrer.
C'est seulement quelques années plus tard que le journaliste écrira ce livre où il tente donc de décrypter cet acte « cannibal ». On lit donc le portrait d'un homme obsédé depuis sa toute jeune enfance par ce fantasme. Surprenant, (?) il n'a jamais été vraiment soigné : pas de suivi psychiatrique au long cours.
Le livre est fort intéressant – éprouvant aussi dans la description du crime – car Patrick Duval cherche aussi bien dans la culture et la mythologie japonaise, que dans l'expertise psychiatrique les racines du « mal ».
Les longues heures d'entretien permettent de faire la biographie du japonais ; sont citées aussi, de larges extraits du rapport d'expertise des psychiatres pour l'instruction ; de très nombreuses lettres – celles de leur correspondance par exemple ; et pour les férus de psychanalyse, les interprétations de Jean-Claude Jugon, que l'auteur sollicite. le livre permet également de voir les différences entre les système juridiques japonais et français : « considéré comme fou en France (où il a bénéficié d'un non-lieu) mais jugé sain d'esprit au Japon (où il n'est poursuivi, officiellement, pour aucun crime), Sagawa se retrouve dans une situation paradoxale, une sorte de faille juridique inédite, qui lui permet d'échapper à toute poursuite ». le loi japonaise ne reconnaît pas par exemple la perversion sexuelle comme une maladie mentale.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ne pas dire la vérité n'est pas considéré, au Japon, comme une attitude hypocrite. On estime au contraire que c'est faire preuve de faiblesse que de déballer à tout propos son honne (ce que l'on pense au fond de son coeur), la vertu commandant plutôt de s'en tenir au tatemae (la façade) afin de préserver le lien social. Cette duplicité de la pensée peut aller très loin car le tatemae n'est pas réservé aux seuls étrangers : il arrive très souvent qu'on ne dise pas la vérité ( ou toute la vérité) à son épouse ou à un ai si l'on estime que cela pourrait mettre en danger l'harmonie de la relation.

[...} Curieusement, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, les Japonais considèrent la "sincérité" comme la valeur suprême. Celle-ci renvoie, en effet, à l'exigence de pureté du shintoïsme, et cette sorte de candeur avec laquelle Sagawa se justifie touche, au fond, beaucoup plus ses compatriotes que ne les horrifie l'acte commis.

Car, pour les Japonais, la "sincérité" n'est pas synonyme de vérité. Elle ne s'applique pas, comme les Occidentaux, au moi individuel, mais au moi social, au moi dans sa relation au groupe. Pour les samouraïs, la sincérité, c'était d'abord le dévouement au seigneur et donc le respect du code et de l'âme japonais bien plus que la vérité des sentiments. Mais ceux qui, comme Sagawa, n'appartiennent à aucun groupe, à aucun clan, ne sont pas tenus d'en respecter les codes. Ce sont les ronin des temps modernes : ces soldats sans maître, condamnés à errer indéfiniment jusqu'à la mort.
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