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Citations sur Capitale du Nord, tome 1 : Citadins de demain (33)

Quand nous arrivâmes en vue des lumières du canal, je poussai un profond soupir.
« Nous en restons là ?
– Nous en restons là. »
Nous échangeâmes un sourire confus : faire la paix était aussi simple que cela avec Hirion.
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Je ne pouvais pas supporter ces deux bibelots et je me félicitai d’être restée du bon côté de la Déviante. Dire qu’ils allaient passer l’été à voyager par tout le continent ; c’était elle qui me l’avait dit la dernière fois que j’avais eu le malheur de la croiser. Certes, elle serait chaperon- née par son crétin de frère – ou lui serait chaperonné par elle, s’il fallait être tout à fait exact –, mais elle était à peine plus âgée que moi et personne ne trou- vait scandaleux de la laisser courir le monde... C’était une pure injustice.
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Traditionnellement, les fiançailles à Dehaven sont aussi importantes que les noces proprement dites. La célébration dure toute la journée, pendant laquelle les futurs mariés restent assis au milieu d’une salle de réception à la vue de tous, sans trop pouvoir s’exprimer ni se nourrir, comme des pièces de collection. Et comme dans notre cas cela aurait lieu chez les De Wautier, maison de la tristesse infinie où tant de bibelots étaient exposés, la comparaison était tout à fait pertinente. Le matin est réservé à la famille, aux proches et aux gens dont on a un peu honte. L’après-midi, une fois le banquet ouvert, est plus protocolaire et tout Dehaven défile devant les fiancés avant de prendre place aux tables du repas : voisins, partenaires d’affaires, gens en vue, pique-assiette habituels. À la tombée de la nuit, on remballe tout : les restes du repas, les retardataires avinés, la montagne de cadeaux inutiles ; on passe un coup de balai et on autorise les fiancés à rentrer chacun chez soi et à se rouler en boule dans leur lit.
C’était donc une journée que j’attendais, va-t-on dire, sans impatience.
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« Vous êtes préoccupée, Amalia, finit-il par me dire. Et je gage que la mauvaise nouvelle dont nous sommes dépositaires n’est pas la seule raison.
– C’est vrai, père. J’ai mille questions qui me traversent l’esprit et je ne sais comment y trouver des réponses. J’ai l’impression d’être devenue idiote et je regrette la vivacité d’esprit qui était la mienne avant. »
Il ne put s’empêcher de rire.
« Ce sont des pensées tout à fait naturelles, même si elles vous viennent bien précocement. Quand j’avais trente ans, je me figurais être un balourd par rapport au vif jeune homme de vingt ans que j’avais été ; et aujourd’hui, je souhaiterais tellement me montrer aussi perspicace que l’était ce balourd… C’est une illusion. Ce n’est pas votre esprit qui s’engourdit, c’est le monde autour de vous qui vous apparaît progressivement dans toute sa complexité ; un processus qui ne cessera qu’à votre mort. S’en inquiéter est plutôt sain, mais cela ne doit pas vous paralyser.
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Je suis le produit d'une expérience éducative.
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Ton univers entier est un mensonge, Amalia. Et le pire dans tout ça, c’est que tu joueras des pieds et des mains pour le préserver, parce qu’un mensonge confortable vaut mieux qu’une réalité périlleuse, non ?
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Elle était plus âgée que nous, peut-être vingt ou vingt-deux ans, et paraissait animée par une fougue peu commune, dont témoignaient l’élasticité de son pas et les étincelles dans ses yeux.
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L’euphorie de Yonas était évidente : il faisait galoper sa jument autour de nous, chantait à tue-tête sans économiser les fausses notes et trouvait mille sujets de conversation, passant sans cesse du coq à l’âne.
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Nous étions juste de grands enfants qui n’avaient jamais quitté le nid, qui se pensaient capables de tout parce que c’était ce qu’on leur avait mis en tête, mais qui émotionnellement étaient encore des pages blanches.
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Ledit Artier se contenta de m’adresser un vague hochement de tête avant de prendre place à notre table, en me tournant à moitié le dos. J’avais l’habitude d’être complètement ignorée par les amis d’enfance de Yonas. Artier était le plus typique d’entre eux : toute la gouaille et la cuistrerie des Faubourgs réunies en un seul personnage, à savoir le bonisseur d’un tripot situé à la pointe ouest de Dehaven, où l’on jouait et perdait généralement beaucoup d’argent. Autant dire qu’être l’objet de son dédain ne m’attristait pas vraiment. Son compagnon, un jeune homme d’allure rustique un peu plus âgé que nous, se posta derrière la chaise d’Artier, les mains sur son dossier, et me salua d’un « mes hommages » beaucoup trop formel et teinté d’accent du sud.
« Voilà quelque chose que je n’ai jamais compris chez toi, Yonas, dit Artier en montrant le plateau d’un vague geste de la main. Un joueur de ta classe n’a rien à faire dans ce boudoir pour vieilles femmes. Aux Arènes, tu ferais vibrer les cœurs et délier les bourses.
– Ma parole, répondit Yonas, on dirait que tu me promets la place de cocotte en chef dans un bordel de luxe. Tu sais donner envie, pas de doute ! »
Artier parut réfléchir à la plaisanterie, puis, ne l’ayant pas comprise, il enchaîna, tournant la tête vers son camarade :
« Mais figure-toi que depuis que « monsieur Van Russmor » copine avec des aristos, on ne le voit plus pousser le pion aux Arènes ou ailleurs. Bizarre, non ? C’était le plus prometteur des gamins des Faubourgs, et le voilà déjà retiré des affaires.
– Je n’ai jamais cessé de jouer, Artier, protesta Yonas. Et tu le sais bien : tu as eu droit à une véritable correction pas plus tard que la semaine dernière.
– Jouer sans enjeu, ce n’est pas ce que j’appelle jouer, rétorqua l’autre.
– Je sais de quel genre d’enjeu tu parles, et tu sais que je ne jouerai jamais pour de l’argent. Maintenant, si cette conversation est terminée, j’aimerais profiter de ma soirée avec mon amie… »
Yonas – qui ne me nommait pas à dessein – reporta ostensiblement son attention sur moi, mais Artier claqua des doigts à côté de son visage pour la rappeler à lui. Je ricanai intérieurement : c’était une des habitudes détestables de ce rustre, et Yonas ne pouvait pas la supporter. Je voyais bien qu’il luttait pour ne pas lui envoyer son poing dans la figure.
« Minute minute minute, Russmor, avant de te laisser batifoler avec ta bourgeoise, laisse-moi te présenter un champion geminien de passage : Casimux. Tu ne peux pas refuser de te mesurer à lui, non, tu ne peux pas…
– Maintenant ? C’est que j’attends mon lait chaud… Enchanté, Casimux. »
Yonas serra fermement la main que lui offrait le compagnon d’Artier. Il était trop malin pour mettre ce nouveau venu dans le même sac que celui qui le lui présentait. Et la perspective d’un nouveau joueur en ville devait l’intéresser bien plus qu’il ne pouvait se permettre de le montrer.
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