Ceux d'à côté

C’est toujours un plaisir d’accueillir de nouveaux voisins dans Bråkmakargatan.

On ne peut jamais sauver quelqu’un avec seulement de l’amour.

Pour toujours, c’est pour tous les jours.

C'est comme ça que ça marche, ici : du début de l'automne à la fin du printemps, tout le monde s'enferme et disparaît. ce n'est que fin avril qu'il commence à se passer quelque chose. Quand le givre disparaît et que l'air se charge de pollens, des enfants coiffés de casquettes et tartinés de crème solaire prennent possession du quartier avec leurs trottinettes et leurs ballons.

Moi qui avais toujours habité en appartement, j'avais du mal à comprendre ce besoin de tout connaître sur ses voisins, mais selon Bianca, c'était tout à fait un autre truc dans les zones résidentielles. Ici, impossible d'éviter ses voisins comme en ville.

Ce n'était pas une nouveauté, mais tant qu'on n'a pas habillé de mots son malheur, on peut faire comme s'il n'existait pas.

P197 : "J'ai eu la désagréable impression qu'on avait commencé à nous mentir. Pas seulement aaux autres, mais à nous mêmes.
P287 : "En quittant l'agence pour l'emploi, j'ai poussé ma Clio à fond. Ma vue s'est rétrécie et un sentiment familier s'est emparé de moi. l'impuissance. L'impuissance totale et invincible. Je n'allais pas être une victime. pas encore une fois. je me suis arrêvée au bord de la route et j'ai cherché Bianca parmi les contacts de mon téléphone."
P323 : "Nous étions si proches que je pouvais sentir les bâttements de son coeur et son souffle contre mon menton. Et pourtant nous n'avions jamais été aussi distants qu'en cet instant"

(...) : je sais ce que c'est que de déménager dans un lieu nouveau.
Je sais aussi que ça cache souvent quelque chose. Quelque chose que l'on fuit.

Fabian est revenu. Il revenait toujours.
Sans arrêt, il se pointait dans notre jardin, dans l'allée, dans le garage, sur notre véranda. Fabian était le diable en boîte.

" Avant Noël, nous [professeurs ] avons eu un cours sur l'approche à faible excitation", ai-je dit. ( ...)
Dans des situations conflictuelles, en tant qu'adulte, il faut reculer en réprimant l'expression de ses émotions plutôt que gronder, et agir de façon autoritaire, ai-je expliqué. Plus facile à dire qu'à faire. Et puis, avec une méthode pareille, difficile de maintenir la moindre discipline.