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Critique de oiseaulire


"Le seigneur des porcheries" est un roman de l'américain Tristan Egolf qui, comme John Kennedy Toole, auteur de "La conjuration des imbéciles" se suicida jeune : le premier à 33 ans en 2005, le second à 31 ans en 1969.

Leur livre connut les mêmes difficultés d'édition et leur thème est assez voisin, même si l'approche n'est pas semblable : un individu différent des autres se démarque de la société américaine faussement tolérante, n'acceptant que les individus qui se coulent dans le conformisme de masse et dont la tête ne dépasse pas, alors qu'elle recèle dans son manteau pouilleux les vices les plus sordides : lubricité, alcoolisme, violence, bêtise, et un appétit extraordinaire pour le lynchage.

John Kaltenbrunner, né dans les Midslands (l'Amérique profonde dite "la ceinture de maïs"), n'est pas un garçon comme les autres, et ça se voit. Orphelin de père, sans doute légèrement autiste (pas tourné en tous cas vers les relations sociales), très doué et actif (il relève la ferme maternelle dès l'âge de huit ans par ses seuls talents mulitiformes), il est couronné de nombreux succès dans son entreprise ( mais persécuté et affligé de désastreux bulletins de notes à l'école). Trois mois avant la fin de sa scolarité obligatoire (seize ans) se déchaîne la tempête et tout s'effondre sur sa tête à cause d'un monstrueux enchaînement de circonstances...

Que va denenir John Kaltenbrunner ? Va-t-il surnager ?

Ce qui fait le charme envoûtant du livre est la même chose que ce qui peut en détourner certains : le style. Il est énorme : tonitruant, excessif, plein d'images hilarantes ou sombres, plein d'une infernale ingéniosité, comme le monde qu'il dépeint, et qui n'est pas rose. On croit entendre l'empoignade d'un Dieu fou et d'un Satan ricanant.

"Le seigneur des porcheries" et "La conjuration des imbéciles" sont des oeuvres bien à part. Deux réquisitoires contre l'hypocrisie, l'instinct grégaire et la connerie.

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