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Citations sur Sorcières, sages-femmes et infirmières : Une histoire des.. (13)

La répression des femmes soignantes par l’institution
médicale fut une lutte politique, d’abord parce
qu’elle s’inscrit dans l’histoire de la guerre des sexes en
général. Le statut des femmes soignantes s’est amélioré
et a décliné parallèlement au statut des femmes.
Lorsque les femmes soignantes étaient attaquées, elles
l’étaient en tant que femmes ; lorsqu’elles se défendaient,
elles se défendaient au nom de toutes les femmes.
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On prétendait que les sorcières avaient pris
du plaisir à copuler avec le diable (en dépit de l’organe
glacé qu’il était réputé posséder) et qu’à leur tour elles
contaminaient les hommes. La luxure chez l’homme
comme chez la femme était toujours imputée à la femme.
D’un autre côté, les sorcières étaient accusées
de rendre les hommes impuissants et de provoquer la
disparition de leur pénis. Pour ce qui est de la sexualité
féminine, on les accusait de fournir une aide contraceptive
et de pratiquer des avortements.
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La profession médicale telle que nous la connaissions (avec 90% d'hommes) avait remplacé et chassé une tradition de médecine empirique féminine bien plus ancienne, comprenant à la fois la pratique de sage-femme et une gamme de savoir-faire de soignantes, cependant que l'on fermait aux femmes l'accès aux études de médecine.
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Nommer sorcière celle qui revendique l'accès aux ressources naturelles, celle dont la survie ne dépend pas d'un mari, d'un père ou d'un frère, celle qui ne se reproduit pas, celle qui soigne, celle qui sait ce que les autres ne savent pas ou encore celle qui s'instruit, pense, vit et agit autrement, c'est vouloir activement éliminer les différences, tout signe d'insoumission et tout potentiel de révolte. C'est protéger coûte que coûte les relations patriarcales brutalement établies lors du passage du féodalisme au capitalisme.
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Connaître notre histoire, c’est commencer à entrevoir le moyen de reprendre la lutte.
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Francis Bacon (1561-1626) lui-même, pionnier de la pensée scientifique, estimait que « les empiriques et les vieilles femmes » étaient « souvent plus efficaces avec leurs remèdes que les médecins instruits ».
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Les chasses aux sorcières n'éliminèrent pas totalement les femmes guérisseuses des classes populaires, mais elle les étiquetèrent à jamais comme superstitieuses et malveillantes. Elles furent si profondément discréditées parmi la classe moyenne émergente qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles, les praticiens masculins purent effectuer de sérieuses incursions dans le dernier domaine réservé de la médecine féminine, l'obstétrique. Des praticiens masculins non-professionnels, les « barbiers-chirurgiens », menèrent l'assaut en Angleterre, revendiquant une supériorité technique sur la base de leur utilisation du forceps obstétrical. (Le forceps fut classé légalement comme instrument chirurgical, et la loi interdisait aux femmes la pratique de la chirurgie.) Entre les mains des barbiers-chirurgiens, la pratique de l'obstétrique parmi la classe moyenne se transforma rapidement d'un service de voisinage en une activité lucrative, que les « vrais » médecins ne tardèrent pas à investir en force au XVIIIe siècle. Les sages-femmes anglaises s'organisèrent et accusèrent les intrus masculins de mercantilisme et d'utilisation dangereuse du forceps. Mais il était trop tard – ces femmes purent facilement être dénigrées comme de « vieilles bonnes femmes » ignorantes s'accrochant aux superstitions du passé.
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A une époque que nous associons aujourd'hui à la Renaissance en Europe et aux premiers signes de la révolutions scientifique, les chasses aux sorcières furent un pas en arrière vers l'ignorance et l'impuissance et pas seulement pour les gens de la classe populaire qui perdirent un si grand nombre de leurs soignantes traditionnelles.
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5. [Anna Colin in : « Postface »] : « Nommer sorcière celle qui revendique l'accès aux ressources naturelles, celle dont la survie ne dépend pas d'un mari, d'un père ou d'un frère, celle qui ne se reproduit pas, celle qui soigne, celle qui sait ce que les autres ne savent pas, ou encore celle qui s'instruit, pense, vit et agit autrement, c'est vouloir activement éliminer les différences, tout signe d'insoumission et tout potentiel de révolte. C'est protéger coûte que coûte les relations patriarcales brutalement établies lors du passage du féodalisme au capitalisme.
"Comment, de notre position ancienne de prééminence, en sommes-nous arrivées à notre position actuelle de soumission ?", demandent Barbara Ehrenreich et Deirdre English dans leur texte fondateur de 1973. » (p. 116)
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4. « La médecine était devenue une activité pour les hommes blancs de la classe moyenne. Mais c'était plus qu'une activité. C'était devenu, enfin, une profession. Plus précisément, un groupe particulier de soignants, les docteurs "réguliers", constituaient désormais 'la' profession médicale. Leur victoire ne reposait pas sur une quelconque compétence de leur part : le docteur "régulier" moyen n'avait pas acquis soudainement une connaissance de la science médicale avec la publication du rapport Flexner. Mais il avait acquis la "mystique" de la science. » (pp. 86-87)
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