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Pourquoi les femmes sont-elles si peu nombreuses dans les métiers médicaux et si nombreuses dans le paramédical ? Déjà, je m'interroge sur ce terme de paramédical pour désigner les infirmières, sages-femmes et aides-soignantes.. Alors même qu'elles sont en plein dans le processus de guérison et de soins en général.
Les auteures reviennent sur l'éviction, aux Etats-Unis, des femmes dans ces professions tout au long du 19è siècle alors même qu'elles étaient détentrices d'un savoir empirique et de techniques qui les rendaient plus efficaces et moins dangereuses que les médecins qui sortaient des facultés et qui n'avaient qu'une formation théorique et religieuse, un peu comme en Europe... Elles font des comparaisons avec le vieux continent, pionner dans l'éviction des femmes du soin, avec les tristement célèbres chasses aux sorcières. Si les Etats-Unis n'ont pas brûlé de sorcières depuis Salem, la chasse a pris une autre forme et prouve une fois encore que pouvoir et argent sont les maîtres mots lorsqu'il s'agit d'imposer quelque chose...
Les conséquences en furent (sont) dramatiques : hausse de la mortalité maternelle et infantile (interdiction des sages-femmes), le corps féminin est tabou même pour les femmes, transformation du métier d'infirmière en métier d'agrément pour les malades puisqu'elles ne peuvent poser de diagnostic ni prescrire les soins.
C'est certes un pamphlet, et non pas réellement une étude, mais il pose des pose des jalons pour des recherches futures, qui ont depuis été menées. On est en droit de se demander quel fut son effet sur la formation des infirmières aux Etats-Unis. C'est un pamphlet mais il n'est pas vindicatif, même s'il est porté par une immense colère : il explique, cherche des causes et des solutions, et demande à ce que les femmes se mobilisent pour faire bouger les lignes, même un peu, même en parallèle de la voie officielle.
Une bonne introduction, moins intimidante, à Caliban et la sorcière de Silvia Federici.
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Texte fondamental du féminisme paru en 1973, cet essai présente certes des inexactitudes sur le plan historique - les auteures, d'ailleurs, le reconnaissent dans leur préface rédigée pour cette nouvelle édition/traduction. Il y a quarante ans, on disposait de moins d'informations sur la chasse aux sorcières ou sur l'histoire de la médecine, et certaines études ont depuis cette époque été contestées, voire démontées de bout en bout. Lesdites erreurs sont donc compréhensibles. Mais le propos de ce "Sorcières, sages-femmes et infirmières" n'en demeure pas moins incisif et important. le long processus de confiscation du domaine médical par les hommes et par la classe dominante est une réalité, et le dire en 1973 demandait un courage certain. Cela manifestait aussi une volonté forte de redonner aux femmes un rôle de premier plan dans l'univers du soin et de la médecine, alors qu'elles avaient, en particulier aux Etats-Unis, été reléguées aux emplois subalternes.
Pour tous ceux qui s'intéressent au féminisme ainsi qu'à l'histoire sociale, cet essai est donc à découvrir absolument.
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Sorcières, sages-femmes et infirmières est présenté comme un incontournable de la réflexion féministe. Et pour cause, il s'agit du premier ouvrage à ouvrir la voie de la recherche historique sur le corps médical, et en particulier sur la manière dont les femmes traditionnellement porteuses de soins ont été évincées de la médecine telle que nous la connaissons aujourd'hui. Ce récit historique est à replacer dans le contexte des chasses aux sorcières qui débutent à la fin du Moyen-Âge et se perpétuent jusqu'au XVIIe siècle. Les sages-femmes et soignantes sont progressivement remplacées au chevet des parturientes et des malades par des médecins soi-disant formés, des hommes imbus de savoirs théoriques et dont les remèdes (saignées et autres usages de sangsues) se sont avérés dans les premiers temps plus nocifs qu'autre chose.
Le pamphlet de Barbara Ehrenreich et Deirdre English, rédigé dans les années 1970, est très court - 120 pages à peine - et accessible à tous. Il a l'intérêt de poser les bases de travaux tels ceux de Silvia Federici - nettement moins digeste mais beaucoup plus complet ! Il permet d'amorcer une réflexion sur l'histoire oubliée des femmes soignantes. Malgré tout, je l'ai trouvé un peu "léger" au regard du prix proposé par l'éditeur et je regrette que la bibliographie originale n'est pas été complétée par des écrits plus récents. J'ai lu dans la foulée Fragiles ou contagieuses : le pouvoir médical et le corps des femmes, également intéressant mais avec les mêmes types de réserve. Je regrette - pour nos pauvres bourses - que Cambourakis n'ai pas pris le parti de publier les deux volumes en un seul.
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Extrait de chronique :
"Postulat. La médecine moderne, masculine et élitiste pose la science en dogme et mystique et sert depuis toujours la classe dirigeante. Elle s'oppose à une médecine empirique, féminine et ancestrale au service du peuple, du voisinage. Histoire. Au fil des siècles, un mythe se créé : la science, religion des hommes, est hors de portée pour les femmes, enclines à la superstition. Aux sorcières puissantes et malveillantes qui forniquent avec le diable succèdent les praticiennes incapables et irresponsables, puis les infirmières maternelles et dociles. Stéréotypes élastiques – condescendance, mépris et répressions fixes. Un écart hors du droit chemin ? Au bûcher ! Au foyer ! A l'usine ! Accès fermé, infantilisation : noyées, la tête dans la cuvette de l'ignorance et de la dépendance. Face à l'erreur, mieux vaut interdire qu'enseigner. En jeu, le monopole politique et économique de la médecine qui a « le pouvoir potentiel de déterminer qui doit vivre et qui doit mourir, qui est fertile et qui est stérile, qui est “fou” et qui est sain d'esprit ». Science critique et critique de la science médicale, de la séparation des fonctions de prescriptions et de soin, du lobbying des médecins contre les pratiques alternatives – qui est proche de l'état pèse sur la loi." (...) suite e la chronique sur le blog.
Lien : https://lesfeuillesvolantes...
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Un livre à 95% féministe, et à peut-être 5% historique, qui nous relate l'histoire des femmes soignantes. D'abord considérées comme sorcières (du XIV au XVIIeme siècle), puis reconnues, mais seulement comme sages-femmes, puis bannies des « écoles officielles de médecine » car de sexe féminin, les femmes ont eu fort à faire pour pouvoir soigner leurs proches !

« La répression des sorcières et l'élimination, plus tardive et moins violente, des sages-femmes et des femmes qui aspiraient à devenir docteures aux États-Unis sont quasiment les seuls exemples dans l'histoire d'un gaspillage délibéré de talent, d'éducation et d'expérience. »

J'espérais et je m'attendais à lire un livre traitant de l'histoire des sorcières, des sages-femmes et des infirmières au fil des âges, et pas à un pamphlet étalant tout ce que les femmes « instruites » ont pu subir au fil des temps. Bien sûr que c'était et que c'est toujours tout à fait injuste ! Encore aujourd'hui, l'égalité homme-femme est loin d'être parfaite, mais ruminer les problèmes du passé ne nous fera pas avancer...

« Nommer sorcière celle qui revendique l'accès aux ressources naturelles, celle dont la survie ne dépend pas d'un mari, d'un père ou d'un frère, celle qui ne se reproduit pas, celle qui soigne, celle qui sait ce que les autres ne savent pas ou encore celle qui s'instruit, pense, vit et agit autrement, c'est vouloir activement éliminer les différences, tout signe d'insoumission et tout potentiel de révolte. C'est protéger coûte que coûte les relations patriarcales brutalement établies lors du passage du féodalisme au capitalisme. »

Au moyen âge : « L'Église associait les femmes au sexe, et tout plaisir sexuel était condamné parce qu'il ne pouvait venir que du diable. On prétendait que les sorcières avaient pris du plaisir à copuler avec le diable (en dépit de l'organe glacé qu'il était censé posséder) et qu'à leur tour elles contaminaient les hommes. »

« Les méthodes des sorcières-guérisseuses étaient une menace aussi grande (pour l'Église catholique, sinon pour l'Église protestante) que leurs résultats, car la sorcière était une empiriste : elle se fiait à ses sens plutôt qu'à la foi ou à une doctrine, elle procédait par essai-erreur, observant les causes et les effets. Elle n'avait pas une attitude de passivité religieuse mais de recherche active. (...) En résumé, sa magie était la science de son temps. »

Au XIXeme siècle : « Les femmes travaillaient fréquemment avec leur mari. le mari s'occupait de la chirurgie, l'épouse de l'obstétrique et de la gynécologie, et tout le reste était partagé. »

Puis est apparue la scission entre les empiristes et les « réguliers » qui avaient fait des « études de médecine ». Vu que les « réguliers » appartenaient à la classe supérieure et les empiristes plutôt de la classe moyenne, une loi mettant les empiristes hors-la-loi ne tarda pas à arriver. Nous sommes alors en 1830 et ces nouvelles lois provoquèrent l'indignation massive et radicale du peuple avec l'apparition d'un Mouvement populaire pour la santé.

Fin XIX, début du XXeme siècle : « Quelle qu'en soit l'explication exacte, le résultat fut que les femmes de la classe moyenne abandonnèrent le combat contre la médecine masculine et acceptèrent les conditions imposées par la profession médicale masculine naissante. »

Puis l'infirmière est arrivée... « pour les docteurs du XIX siècle attaqués de toute part, le métier d'infirmière était un don du Ciel : enfin un groupe de travailleuses de la santé qui ne cherchait pas à concurrencer les « réguliers », qui n'avait aucune doctrine médicale à promouvoir et qui ne semblait pas avoir d'autre mission dans la vie que de servir. »

Du moyen âge à aujourd'hui, la seule grande réussite aura été de séparer le diagnostic / le traitement et les soins... et ce n'était pas vraiment souhaitable !

« Soigner, dans son sens le plus plein, consiste à apporter à la fois des remèdes et des soins, à être docteur « et » infirmière. Les guérisseuses empiriques des temps anciens avaient combiné les deux fonctions et étaient estimées pour les deux. (...) Mais avec le développement de la médecine scientifique et avec la profession médicale moderne, les deux fonctions furent irrémédiablement séparées. La prescription du remède devint le domaine exclusif du docteur ; les soins furent relégués à l'infirmière. »
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Ce pamphlet date du début des années 1970, décennie où l'on voit le féminisme américain de la « deuxième vague » s'approprier l'histoire, la mythologie et même le symbolisme de la sorcière comme emblème de l'exclusion des femmes d'une société et d'une économie en mutation, expulsion perpétrée par des massacres de proportions inouïes. Cette réappropriation concerne souvent un aspect spécifique d'une telle exclusion, ainsi qu'un côté particulier de l'oppression qui de toute évidence ne recouvre pas la réalité historique de la chasse aux sorcières, qui s'est étendue sur plus de quatre siècles (du XIVe au XVIIe) et sur un territoire très vaste. Silvia Federici, par ex. (dès 1984), dans sa lecture du mythe de la sorcière, se penchera sur l'expulsion de la paysannerie des terres communales dans l'optique de la relégation de la femme dans l'économie du travail domestique non rémunéré.
Par contre ici, malgré un petit aveux d'incomplétude, les autrices s'intéressent à l'expulsion des femmes du système de la santé – administration des soins et obstétrique – par leur accusation de sorcellerie dans l'Europe de la Renaissance, et, avec une répétition tout à fait analogue, par leur interdiction d'exercer la médecine aux États-Unis à partir des années 1830-1840. Naturellement ce rapprochement analogique a tous les défauts de l'anachronisme mais il possède aussi tout le charme de l'analyse diachronique. La situation de départ, à la veille de la « guerre » patriarcale, semble être une très considérable prévalence en nombre des femmes guérisseuses sur les hommes médecins, et surtout leur appartenance à et leur exercice au sein des classes dominées – paysannerie médiévale et classe populaire préindustrielle – contrairement à eux ; le déroulement des conflits présente aussi des analogies : de s'inscrire dans le cadre d'une métamorphose économique plus vaste – urbanisation/réaménagement des espaces productifs tard-médiévaux, industrialisation naissante – ainsi que dans une « convergence des luttes » de plus grande envergure que l'on pourrait définir de « féministe » autant que de « lutte des classes » par simplicité mais sans caricature. Enfin, l'analogie la plus intéressante est sans doute l'appareil idéologique mobilisé dans le déroulement de l'éviction des femmes pourvoyeuses de soins : respectivement la religion et le positivisme « scientifique », qui s'opposent dans les deux cas à un savoir empirique et à une transmission non maîtrisée de celui-ci. L'issue est différente : le massacre des sorcières et l'enfermement déclassant des soignantes dans le statut subordonné voire servile d'infirmières qui, à l'époque de Florence Nightingale, relevait totalement de la domesticité et ne supposait aucune compétence.
Il faut ajouter que l'histoire du Mouvement populaire pour la santé, emblème de la résistance des femmes soignantes américaines du XIXe siècle, « qui fut un mouvement massif aux États-Unis » comme le rappelle la traductrice en note (p. 70), est totalement ignorée en France ; la situation sanitaire européenne étant par ailleurs très différente à l'époque. Ainsi, les manques de l'exposé sur les chasses aux sorcières historiques sont palliés par ce pan-là de l'Histoire.
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Voilà un essentiel !
Parmi tant d'autres, c'est indéniable
aux côtés de l'exceptionnel Sorcières, la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet et des Grandes oubliées, pourquoi L Histoire a effacé les femmes de Titiou Lecoq.
Sorcières, sages-femmes et infirmières est un essai aussi concis qu'incisif ayant, depuis sa parution aux Etats-Unis en 1973, ouvert la voie à de très nombreux travaux de recherche.

*

Je n'ai qu'un seul mot à la bouche en terminant ce brillant essai :
Révolte.
Et non loin derrière, ses cousines : Lutte, courage et ténacité.
Parce qu'il en faut pour publier un tel texte, pour le lire, et en échafauder une pensée, un plan, une volonté.

Oui, la profession médicale est une forteresse conçue et érigée pour exclure les femmes. le sexisme du système de santé n'est pas accidentel. Il n'est pas « simplement » le reflet du sexisme de la société dans son ensemble ou de celui de certains médecins à titre individuel. Il est historiquement plus ancien que la science médicale elle-même ; il s'agit d'un sexisme profond et institutionnel.

Dans ce contexte, l'ennemi premier des femmes est le système de classes dans sa globalité qui a permis aux soignants masculins de la classe dominante de l'emporter.
Car il n'existe aucun justification historiquement cohérente à l'exclusion des femmes des rôles de soignantes. Rien, dans leur « nature féminine innée » ne justifie leur soumission actuelle.
Si les hommes maintiennent leur pouvoir dans ce système de pensée, c'est grâce à leur monopole sur les connaissances scientifiques. Les femmes, elles, ont appris à croire que ces connaissances étaient hors de leur portée (je rappelle ici que Sorcières, sages-femmes et infirmières, Une HistoirE des femmes soignantes a été écrite dans les années 70 - les choses bougent!). Dans leur frustration, elles ont souvent été tentées de rejeter la science plutôt que de défier les hommes qui se l'étaient appropriée.
Pourtant, la science médicale peut être une force libératrice!

Jamais nous ne devons confondre professionnalisme et compétence.
Les hommes qui se sont peu à peu approprié la compétence médicale étaient au combien moins compétents que les « empiriques », sorcières et sages-femmes qui exerçaient alors. Pourtant, et parce qu'ils disposaient du pouvoir politique, économique et social, ils ont eu le dessus (bûchers, interdiction d'exercer, d'accéder aux Universités, aux postes dans les hôpitaux...).

L'oppression des femmes en tant que travailleuses de la santé est inextricablement lié à leur oppression en tant que femmes.
Le métier d'infirmière - leur rôle principal dans le système de santé - n'est rien d'autre que le prolongement, dans le monde du travail, de leurs rôles d'épouses et de mères. Les médecins sont les patrons, dans une industrie dont les travailleuses sont principalement des femmes.
De fait, et pratiquement, il est impossible, dans le système de santé actuel, de séparer l'organisation de la lutte des travailleuses et travailleurs de l'organisation de la lutte féministe.

Vous l'avez compris, Sorcières, sages-femmes et infirmières, une HistoirE des femmes soignantes est un essai brillant, remuant, révoltant et vivifiant.
Soignant.e.s comme usager.ère.s, à nous de prendre part à cette lutte magnifique! Seule source possible d'émancipation libératrice.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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En ce mois d'octobre, j'ai eu envie de me pencher un peu sur l'histoire des sorcières. Et comme j'avais ce livre sous la main, c'était l'occasion !

Finalement, il s'est avéré que ce livre ne parle pas tant de l'histoire des sorcières, mais plutôt de celles des femmes soignantes, et de la façon dont elles ont été évincées de la profession médicale aux États-Unis.

« Pendant des siècles, les femmes furent des médecins sans diplômes, interdites d'accès aux livres et aux cours, apprenant les unes des autres et se transmettant leur expérience de voisine en voisine et de mère en fille. Elles étaient appelées "bonnes femmes" par le peuple, sorcières ou charlatans par l'autorité. »

Alors que ces femmes tentaient réellement de sauver leurs prochains, la classe dirigeante, misogyne, patriarcale, en a décidé autrement. Dès lors fleurir les vrais charlatans, « médecins » seulement par leur titre, soutenus par l'Église, pour les remplacer. Pire, pour les éradiquer.

Mais l'histoire ne s'arrête pas aux chasses aux sorcières. Tout au long des siècles qui suivirent, les femmes continuèrent de se faire écarter de la profession. On leur refusa les écoles, les cours et la pratique. Et quand on leur ouvrit enfin les portes, ce ne fut simplement qu'en tant que subalternes, au service du médecin.

Au final, même si je n'y ai pas trouvé ce que je cherchais à l'origine, ce pamphlet reste très intéressant et m'a fait découvrir beaucoup de choses sur le lien entre féminisme, santé et lutte des classes aux États-Unis.
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Voici un livre très instructif !
Une vérité qui ne m'a pas été enseignée lors de mes études d'infirmier. Que du contraire, nous apprenons que le métier d'infirmier a d'abord été un métier masculin et né sur les champs de batailles des guerres européennes !
Ce livre datant de 1973, remet les choses à leur juste place.
Les "soignants" ont d'abord et avant tout été des femmes.
Et à la lecture de ce livre, cela me paraît tellement évident.
Mais ce que le capitalisme en a fait, est déplorable pour les femmes et finalement pour l'ensemble de l'humanité.
Ce serait bien une porte d'entrée pour réécrire la véritable histoire de l'humanité en remettant les femmes à leur vraie place.
merci aux autrices.

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Afin d'aborder cet ouvrage de la façon la plus adéquate, il est indispensable de le replacer dans le contexte.


À l'aube des années septante (soixante-dix), un esprit de révolte féminine a fortement émergé ainsi qu'une volonté de la part des femmes de se ré-approprier la connaissance et l'autonomie de leurs propres corps.

À l'époque, très peu d'informations étaient disponibles sur ce thème qui relevait même du tabou social.


C'est à ce moment que les auteures de « Sorcières, sages-femmes & infirmières » prirent l'initiative d'organiser des conférences et groupes de rencontres féminines visant à libérer la parole et à s'instruire les unes les autres. Barbara Ehrenreich et Deirdre English entreprirent des recherches principalement axées sur les origines du basculement d'une médecine populaire, majoritairement articulée par des (sages-)femmes, vers une professionnalisation d'un corps médical exclusivement accessible aux membres de la classe dominante masculine.

Le résultat de leurs recherches a été diffusé sous la forme d'une brochure éditée pour la première fois en 1973.
Brochure que nous retrouvons éditée 40 ans plus tard dans ce livre révisé et préfacé par les deux auteures.


Nous pouvons aujourd'hui constater que, depuis la rédaction de cet essai, il y a eu une évolution dans la pensée et dans la structure de la société occidentale concernant la position des femmes. Bien que certaines revendications légitimes à l'époque ne soient plus aujourd'hui totalement à propos, le contenu présenté dans ce livre est une vraie mine d'or. Il offre l'opportunité de porter un regard sur les mécanismes du patriarcat et l'instauration du capitalisme. L'occasion aussi pour les femmes de mieux connaître leur histoirE et de conscientiser leur pouvoir et valoriser leur légitimité.


Le livre comporte de nombreuses illustrations en noir et blanc et est serti d'une bibliographie de 16 ouvrages.
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