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Critique de Moglug


Sorcières, sages-femmes et infirmières est présenté comme un incontournable de la réflexion féministe. Et pour cause, il s'agit du premier ouvrage à ouvrir la voie de la recherche historique sur le corps médical, et en particulier sur la manière dont les femmes traditionnellement porteuses de soins ont été évincées de la médecine telle que nous la connaissons aujourd'hui. Ce récit historique est à replacer dans le contexte des chasses aux sorcières qui débutent à la fin du Moyen-Âge et se perpétuent jusqu'au XVIIe siècle. Les sages-femmes et soignantes sont progressivement remplacées au chevet des parturientes et des malades par des médecins soi-disant formés, des hommes imbus de savoirs théoriques et dont les remèdes (saignées et autres usages de sangsues) se sont avérés dans les premiers temps plus nocifs qu'autre chose.
Le pamphlet de Barbara Ehrenreich et Deirdre English, rédigé dans les années 1970, est très court - 120 pages à peine - et accessible à tous. Il a l'intérêt de poser les bases de travaux tels ceux de Silvia Federici - nettement moins digeste mais beaucoup plus complet ! Il permet d'amorcer une réflexion sur l'histoire oubliée des femmes soignantes. Malgré tout, je l'ai trouvé un peu "léger" au regard du prix proposé par l'éditeur et je regrette que la bibliographie originale n'est pas été complétée par des écrits plus récents. J'ai lu dans la foulée Fragiles ou contagieuses : le pouvoir médical et le corps des femmes, également intéressant mais avec les mêmes types de réserve. Je regrette - pour nos pauvres bourses - que Cambourakis n'ai pas pris le parti de publier les deux volumes en un seul.
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