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Citations sur Le sacré et le profane (105)

On ne devient homme véritable qu'en se conformant à l'enseignement des mythes, en imitant les dieux.
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[…] Le travail agricole est un rite révélé par des dieux ou par les Héros civilisateurs. Aussi constitue-t-il un acte à la fois réel et significatif. Comparons-le avec le travail agricole dans une société désacralisée : ici, il est devenu un acte profane, justifié uniquement par le profit économique. On laboure la terre pour l’exploiter, on poursuit la nourriture et le gain. Vidé de symbolisme religieux, le travail agricole devient à la fois « opaque » et exténuant : il ne révèle aucune signification, ne ménage aucune « ouverture » vers l’universel, vers le monde de l’esprit.
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Le Monde se présente de telle façon qu’en le contemplant, l’homme religieux découvre les multiples modes du sacré, et par conséquent de l’Etre.
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Puisque le Nouvel An est une réactualisation de la cosmogonie, il implique la reprise du Temps à son commencement, c’est-à-dire la restauration du Temps primordial, du Temps « pur », celui qui existait au moment de la Création. Pour cette raison, à l’occasion du Nouvel An, on procède à des « purifications » et à l’expulsion des pêchés, des démons ou simplement d’un bouc émissaire. Car il ne s’agit pas seulement de la cessation effective d’un certain intervalle temporel et du début d’un autre intervalle (comme s’imagine, par exemple, un homme moderne) mais aussi de l’abolition de l’année passée et du temps écoulé. Tel est, d’ailleurs, le sens des purifications rituelles : une combustion, une annulation des péchés et des fautes de l’individu et de la communauté dans son ensemble, et non une simple « purification ».
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Il y a […] la valorisation du baptême comme descente dans l’abîme des Eaux pour un duel avec le monstre marin. Cette descente a un modèle : celle du Christ dans le Jourdain, qui était en même temps une descente dans les Eaux de la Mort.
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[…] L’homme profane, qu’il le veuille ou non, conserve encore les traces du comportement de l’homme religieux, mais expurgées des significations religieuses. Quoi qu’il en fasse, il est un héritier. Il ne peut abolir définitivement son passé, puisqu’il en est lui-même le produit. Il se constitue par une série de négations et de refus, mais il continue encore à être hanté par les réalités qu’il a abjurées. Pour disposer d’un monde à lui, il a désacralisé le monde dans lequel vivaient ses ancêtres mais, pour y arriver, il a été obligé de prendre le contrepied d’un comportement qui le précédait, et ce comportement il le sent toujours sous une forme ou une autre, prêt à se réactualiser au plus profond de son être.
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[…] Le Temps sacré est par sa nature même réversible, dans le sens qu’il est, à proprement parler, un Temps mythique primordial rendu présent. Toute fête religieuse, tout Temps liturgique, consiste dans la réactualisation d’un événement sacré qui a eu lieu dans un passé mythique, « au commencement ». Participer religieusement à une fête implique que l’on sort de la durée temporelle « ordinaire » pour réintégrer le Temps mythique réactualisé par la fête même. Le Temps sacré est par suite indéfiniment récupérable, indéfiniment répétable. D’un certain point de vue, on pourrait dire de lui qu’il ne « coule » pas, qu’il ne constitue pas une « durée » irréversible. C’est un Temps ontologique par excellence, « parménidien » : toujours égal à lui-même, il ne change ni ne s’épuise. 
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Les colons scandinaves, en prenant possession de l’Islande (land-nâma) et en la défrichant, ne considéraient cette entreprise ni comme une œuvre originale, ni comme un travail humain et profane. Pour eux, leur labeur n’était que la répétition d’un acte primordial, la transformation du Chaos en Cosmos par l’acte divin de la Création.
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[…] D’après les mythes des paléo-cultivateurs, l’homme est devenu ce qu’il est aujourd’hui –mortel, sexualisé et condamné au travail- à la suite d’un meurtre primordial : avant l’époque mythique, un Etre divin, assez souvent une femme ou une jeune fille, parfois un enfant ou un homme, s’est laissé immoler pour que des tubercules ou des arbres fruitiers puissent pousser de son corps. Ce premier assassinat a changé radicalement le mode d’être de l’existence humaine. L’immolation de l’Etre divin a inauguré tant la nécessité de l’alimentation que la fatalité de la mort et, par voie de conséquence, la sexualité, l’unique moyen d’assurer la continuité de la vie. Le corps de la divinité s’est immolé et s’est transformé en nourriture ; son âme est descendue sous la terre, où elle a fondé le Pays des Morts.
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Le sacré est saturé d’être. […] L’opposition sacré-profane se traduit souvent comme une opposition entre réel et irréel ou le pseudo-réel. Entendons-nous : il ne faut pas s’attendre à retrouver dans les langues archaïques cette terminologie des philosophes : réel-irréel, etc., mais la chose y est. Il est donc naturel que l’homme religieux désire profondément être, participer à la réalité, se saturer de puissance.
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