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Mircea Eliade, historien des religions, délivre un court essai empruntant largement à l'anthropologie pour étudier le sacré à l'aune des mythes et nombreuses religions primitives peuplant notre vaste monde.

Eliade traque, dans cet ouvrage paru en 1956, les manifestations du sacré dans la vie humaine. Ces manifestations ou “hiérophanies” peuvent être spatiales, l'homme cherchant à être au plus proche de Dieu, à la fois proche du ciel et au centre de l'espace habité.
Le sacré est aussi temporel, à l'inverse du profane pour qui l'humain ne s'inscrit que dans les contingences d'un temps historique privé de sens, l'homme sacré voit dans le temps une forme de cycle, d'éternel retour, où l'on se purge du passé pour se régénérer, où l'on reproduit/commémore l'acte créateur du cosmos.

Entre sacré et profane, nous aurions tort de voir une démarcation figée, l'un engendre l'autre au cours de l'Histoire. L'auteur roumain met en évidence un processus de désacralisation du monde (que se soit notre rapport à la Nature, à la sexualité etc) toutes ces manifestations, si elles ne répondent plus à un ordre religieux défini, portent encore l'héritage d'un passé sacré qu'il soit superstitieux, politique (à l'exemple de l'eschatologie communiste) ou inconscient.

Une introduction à l'oeuvre scientifique d'Eliade, par ailleurs romancier, qui en dit juste assez pour donner envie de suivre son sillon ou du moins, d'en savoir plus sur l'Histoire des religions.

Qu'en pensez-vous ?
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Il est des livres qui vous marque et celui-ci en fait partie grâce la puissance de ses énoncés , grâce également à son style limpide , du fait de ses concepts utiles , et du fait aussi de son extrême accessibilité .
Il est absolument primordial pour tout à chacun de savoir où il habite , et pour se faire il faut nécessairement avoir une vision claire de deux données de base : l'espace et le temps .
Dans un univers athée vous avez le passé , le présent et l'avenir ( l'avenir qui quelquefois et bizarrement , est laïque et messianique comme pour l'avènement du socialisme par exemple ! ) .
Dans un univers religieux vous avez le passé , le présent , le passé , le présent , etc. et ainsi de suite ...
Mais l'avenir dans tout cela ? Et bien ce n'est pas évident , pas toujours en tout cas, et ce n'est pas évident non plus de savoir ce qu'est le passé et surtout , quand il est vraiment du passé .
L'espace laïque par ailleurs est simplement règlementé et ordonné , mais situé nécessairement dans le même univers que celui de l'observateur . Dans l'univers religieux , il y a des lieux qui sont ailleurs . Où cela ? pas facile de savoir en fait et donc des espaces à réfléchir et à acquérir .
Si vous voulez comprendre la phénoménologie fondamentale du fait religieux ( et éviter de dire et de faire des bêtises ) , vous devez explorer ces deux notions d'espace et de temps dans les univers religieux et dans leur corollaire, les dimensions profanes et concevoir les dynamiques de passage de l'un à l'autre et la signification réelle des transgressions , comme de la même manière celle du pur et de l'impur .
Les systèmes que l'homme religieux , idéologique , ou bien philosophe expérimente socialement parlant ( donc relevant des sciences humaines pour leur analyse ) ont la particularité de systématiquement exister pour l'être qui vit dans leurs cadres contraignants . Ce cadre existe même si vous êtes persuadé du contraire sur des bases rationnelles ou non !
Je veux dire que si vous mettez votre tenue de plongée et que vous nagez en pleine Nouvelle Angleterre puritaine pendant l'épisode des sorcière de Salem , il vous faudra pour y comprendre quelque chose admettre que la sorcellerie existe , de même vous ne devrez pas considérer le tarentulisme au XIX e siècle en Italie du sud , épisode où des femmes deviennent spectaculairement des araignées pendant la messe , comme des membres d'une simple équipe de sportifs du type de celle de l'ex RDA , par exemple , ou encore comme des touristes en permission de sortie d'un lieu thérapeutique .
C'est facile en fait , quand vous buchez sur Latran IV , 1215 , vous partez d' une évidence simplissime : Dieu existe , et pi sé tout ! , de même si vous assistez à une veillée mariale où tout le monde pleure en permanence , ne pensez surtout pas que ces gens sont fous , même si c'est très impressionnant et même inquiétant comme topo ? surtout si comme moi vous n'êtes pas intime avec la Vierge Marie !
Si le numineux conditionne la vie sociale , il faudra bien admettre et reconnaitre son existence comme un fait palpable et déterminant ....
Mircea Eliade examine dans ce document la façon dont l'univers religieux est structuré ( ces bases et ces processus transcendent allègrement les cultures et les différences culturelles ) .
L'auteur définit précisément et méticuleusement ce qu'est un espace sacré et un espace profane . de même il y a un temps profane et un temps sacré , qui ont des répercussion sur le caractère opératoire des mythes et de même conditionnent aussi le point de vu existentiel de l'individu comme celui de la collectivité .
Ce petit ouvrage vous permettra de jouer au touriste distingué quand vous entrerez dans une église et vous pourrez ainsi comprendre quelque chose à ces lieux qui contrairement aux apparences sont ailleurs et de fait , votre petite copine et vos potes en seront baba et il devront bien cesser d'admirer la déco pour passer à des choses plus sérieuses !
De même si vous êtes fondamentaliste vous pourrez enfin comprendre pourquoi des gens se rassemblent chaque année sur la plage en montrant la face cachée de la lune , alors que ces mêmes personnes s'en abstiennent généralement ( et souvent heureusement ) dans les jardins publiques le reste de l'année !
Un petit livre passionnant et tout à fait indispensable , comme vous pouvez le constater !
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Si le sacré s'oppose au profane, alors l'état de l'homme areligieux est profane. Dans cet essai, Mircea Eliade a accompli un miracle théologique : condenser et trouver le dénominateur commun des croyances de tous temps et de tous lieux.


Le sacré surgit sur trois dimensions –dans les emplacements géographiques- mais aussi sur quatre dimensions –sur la courbe du temps. Il implique une dimension cosmique en conférant à l'homme religieux une importance directement liée au rôle que la nature lui attribue, et lui enseigne une histoire de la vie et de la mort qui prend sens face à l'absurde de celui qui a fait mourir ses dieux. La démarche de Mircea Eliade est d'ailleurs inconsciemment areligieuse : suggérer que le profane existe au même titre que le sacré, n'est-ce pas lui accorder une légitimité au moins égale ? Pourtant, le cheminement emprunté par Mircea Eliade oppose le sacré et le profane dans un combat inégal qui fait la part belle au sacré. Après en avoir exposé les différentes modalités, après avoir évoqué certains exemples des manifestations religieuses différemment rencontrées dans le monde et dans le temps, Mircea Eliade expose l'attitude de l'homme areligieux. Malgré une apparence de libération et d'intégrisme intellectuel, tout n'est que perte et désolation pour l'homme rendu à son monadisme primordial. Se détacher de dieu nécessite de se détacher de la communauté –qu'elle soit famille, village ou humanité-, du foyer, de la nature et du confort. Face à l'homme moderne rongé par ses nouvelles angoisses existentielles, l'homme nourri au sacré cesse de sembler naïf et crédule. Il paraît au contraire avoir déjà réussi à comprendre ce qui motive l'homme areligieux d'abandonner toute croyance, mais il possède en plus le savoir qu'il ne se suffit pas à lui-même pour surmonter le néant. En posant sur le monde une grille d'interprétation religieuse, Mircea Eliade semble vouloir nous montrer que le croyant transcende la réalité. le sacré étant le lieu et le moment de manifestation du réel, l'homme religieux gagne la possibilité de vivre avec une conscience augmentée de sa propre réalité.


« Une existence « ouverte » vers le Monde n'est pas une existence inconsciente, ensevelie dans la Nature. L' « ouverture » vers le Monde rend l'homme religieux capable de se connaître en connaissant le Monde, et cette connaissance lui est précieuse parce qu'elle est « religieuse », parce qu'elle se réfère à l'Être. »


Une autre hypothèse concernant le positionnement de Mircea Eliade quant au sacré et au profane se profile lorsqu'on se réfère à la culture et à la contre-culture qui, comme Pierre Bourdieu l'avait déjà fait remarquer, ne sont que l'opposition d' « une culture à une autre », d'une culture « dominée » à une culture « dominante » -ainsi pourrait-on dire que le sacré et le profane sont des religions tantôt dominées, tantôt dominantes, l'homme intégralement areligieux (ne croyant même plus qu'il ne croit en rien) n'existant pas. En reconnaissant cette fatalité, Mircea Eliade semble toutefois se diriger vers cet athéisme paradoxal qui s'affirme lorsqu'on reconnaît l'impossibilité de son existence.


Extrêmement court et accessible, le sacré et le profane s'inscrit dans un vingtième siècle marqué par la mort des dieux. Si les exemples du sacré proviennent de sources variées, les exemples du profane proviennent presque exclusivement du monde contemporain à Mircea Eliade. L'essai devient tragique : l'homme s'imaginant devenir moderne en se montrant areligieux se coupe de tout contact réel avec autrui, la nature et le monde. En réalité, il ne devient jamais complètement areligieux et transmet sa foi à d'autres systèmes « athées ». En ne conservant que ce qu'il y a de pire dans le sentiment religieux (le dogmatisme, le fanatisme) et en éliminant ce qu'il y a de meilleur (la communion, le sens), cette nouvelle religion athée semble vouée à l'autodestruction. Mais peut-être n'est-ce là que la reviviscence du mythe de l'éternel retour ? …

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Dans cet ouvrage, Eliade décrit les rapports qu'entretiennent le sacré et le profane dans le quotidien des peuples visionnés: tout comme le démontre également Lévi-Strauss, est sacrée toute chose ayant un lien avec le mythe et possédant ainsi une dimension supplémentaire dans son signifié. Son concept fondateur de la hierophanie:
« On n'insistera jamais assez sur le paradoxe que constitue toute hiérophanie, même la plus élémentaire. En manifestant le sacré, un objet quelconque devient autre chose, sans cesser d'être lui-même, car il continue de participer à son milieu cosmique environnant. Une pierre sacrée reste une pierre ; apparemment (plus exactement : d'un point de vue profane) rien ne la distingue de toutes les autres pierres. Pour ceux auxquels une pierre se révèle sacrée, sa réalité immédiate se transmue au contraire en réalité surnaturelle. »

A cela il ajoute , puisqu'elle n'existe pas dans les faits dans le vécu, la distinction dans le temps entre sacré et profane. le temps sacré est alors situé sur une dimension pan-historique alors que le profane est diachronique. le temps sacré est élastique et se situe toujours au début du temps des hommes; ainsi, celui qui vie un rituel ou une fête basée sur la naissance des temps s'y situe t il lui même en quelque sorte Il utilise à cette fin l'exemple du passage au Nouvel An qui reprend un modèle cosmogonique, celui du passage du Chaos au Cosmos : la Création. Tout ce qui a eu lieu avant cette nouvelle Création est donc détruit (p.ex. les péchés sont annulés grâce à l'expulsion d'un bouc émissaire), dans un éternel de commencement du temps sacré.

Mais ce temps sacré, puisqu'il ne peut être différencié dans la vie du quidam par les faits (pour une culture donnée cueillir telle plante possède un sens sacré relié à tel mythe ou divinité et un aspect trivial, nourricier ici), forme des poches de qualité transcendantale, se superposant au temps du vécu, le temps profane, y ajoutant une dimension numineuse.

« C'est en raison de notre prédisposition innée, dit-il, à classer les objets du monde selon une échelle de force [verticale], qu'une simple pierre finit par désigner quelque chose de "tout autre" qu'elle-même. Et ce "tout autre", c'est le lien ; c'est la quantité d'énergie ligative qui se dégage d'un signe à un moment donné de son histoire. »

Ainsi il différencie les sociétés de la tradition vivant presque exclusivement dans cette qualité temporelle double, de nos sociétés modernes où le temps profane lutte avec et supplante le temps sacré. (même si l'on peut percevoir des formes de croyances et de mythes modernes)
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Le grand historien des religions, Mircea Eliade, dans ce livre qui supporte bien son titre, commence d'abord par le concept de "espace" : celui là né d'une hierophanie, c'est à dire une manifestation primordielle du sacré qui, pour l'homme "archaïque", lui permet de différencier l'espace "chaotique" uniforme ; en posant un "point fixe" - qui devient son "axis mundi" - l'homme ancien trouve une "géographie", se situe dans l'espace et donc jauge ses propres possibilités. L'homme moderne, même le plus loin du fait religieux, reste dans le même cas : le lieu du premier baiser, par exemple, retiendra ce caractère de "lieu saint" dans son subconscient.

Ce "point" est alors "sacralisé" par des balises "tangibles" : églises, temples, mosquées, ... dont on retrouve les réminiscences - à un degré inférieur - jusqu'aujourd'hui quand, au seuil d'une porte, l'homme et la femme "modernes" ont conscience de pénétrer un "espace" - il faut préciser que les hommes n'ont pas le choix souverain des lieux, mais qu'ils "s'imposent" à eux (comme par exemple sur le lieu de mort d'un animal chassé, etc)

Ensuite, on aborde le temps, qui est défait de sa temporalité par l'accès rituel : l'homme "religieux" veut s'inscrire dans "l'Éternel maintenant" (l'accompli initié en Islam, le sûfi, est appelé "ibn al waqt", le "fils du moment") plutôt que "le temps séculaire" qui mène à la mort, et cela se passe par des modalités pratiques qui sont un mimétisme de la cosmogonie originelle (en l'occurrence dans la symbolique des calendriers, les fêtes, etc). Ce rapport cyclique au temps, attesté dans toutes les civilisations antiques, a été rompu par le judaïsme et puis, surtout, l'Incarnation chrétienne ; l'auteur a traité de cette question plus en détail dans "Le mythe de l'éternel retour".

Pour finir, nous bénéficions de considérations plus générales sur le divorce opéré par l'homme "moderne" avec la nature (le rôle de la terre-mère qui influe celui de la femme, etc) pour que Mircea Eliade finisse par dire qu'un homme stricto sensu "areligieux" n'existe pas : même le plus fervent "athée" garde des élans de religiosité dans ses actes les plus anodins, reflets de "mécanismes" ancestraux à peine dilués par la "modernité".
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Dans cette introduction à l'histoire des religions, Mircea Eliade expose les différences de perception du monde des visions sacrées et profanes : temps linéaire contre temps circulaire, division de l'espace en portions de « qualité différente », …

Malgré mes efforts répétés, ce livre m'est tombé des mains à chaque fois. Tout d'abord, l'impression de me retrouver face à une série d'assertions, sans explications ni liens logiques entre elles (peut-être provoquée par l'obligation de condenser au maximum les idées pour tenir dans une centaine de pages). le vocabulaire assez technique n'aide pas non plus à s'immerger facilement dans les pensées de l'auteur. Et enfin, beaucoup d'analyse de symboles, et la symbolique est un domaine auquel je suis totalement hermétique. Après plusieurs tentatives, j'ai lâché l'affaire. Quand ça veut pas, ça veut pas.
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Voilà un livre qui m'a bouleversée. Mircea Elliade a mis des mots sur bien des ressentis que j'ai eu sans trop pouvoir les exprimer. Il a su expliquer le sens premier des rites religieux (primitifs surtout). Habituellement je n'adhère pas à cent pour cent au contenu des essais, quelques chapitres épars partagent mes idées sans plus et je me sens éloignée à mille lieues des recherches des auteurs.
Ici Eliade a mis le doigt sur quelque chose de très profond: le sacré avec son temps et son espace. Bien sûr le sacré ne peut exister qu'en présence du profane. Celui-ci tient une place très peu importante dans le développement de l'essai, mais nous vivons tellement en lui en tant qu'hommes modernes qu'il est vraiment facile pour nous de le concevoir. Il n'en est plus de même pour le sacré.
Eliade s'est restreint dans son exposé, le thème est si vaste qu'il n'a pas pu développer les initiations, les rites de passages...
De nombreux exemples permettent de bien comprendre la progression des idées, il y a beaucoup de reformulations, mais honnêtement ce n'est pas gênant. Cela rend vraiment la lecture abordable pour tous, c'est manifestement un livre initiatique.
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Mircea Eliade est un homme dont l'implication pendant la seconde guerre mondiale est problématique. Ces écrits savants ont été un appui pour l'idéologie nazie, il a soutenu Salazar… Malgré cela, ses écrits gardent un rôle clé dans les études actuelles. Ce qui est remis en cause, ce n'est pas ses idées mais sa méthodologie de travail. Elle n'est pas scientifiquement valide, il y a notamment un soucis avec les sources ce qui fait qu'il est maintenant considéré comme un mythologue et non un historien des religions.
Le sacré et le profane est un essai autour des différents points qui se retrouvent indépendamment dans différentes cultures et religions tout autour du monde. Il décrit une convergence des croyances entre peuples qui n'ont pas pu être en contact. du point de vue géographique l'importance du lieu sacré et d'être le centre de son monde est mis en avant. Il existe des points communs aussi autour de la vision du temps et du sens de la vie. le tout avec le questionnement autour de la façon de garder un sens à sa vie quand on a enlevé le sacré/la religion de son quotidien. le coeur de ce texte est la comparaison et la mise en avant de ce qui est commun.
C'était intéressant, certaines expressions sont un peu datées et/ou des indices sur le fait qu'on est avec un auteur nazi. Il faut passer outre les occurrences de peuple primitif et autres tournures du même style qui ne sont plus accepté à l'heure actuelle. J'ai aimé qu'il parle de religions de peuple peu connus et voir comment il intègre leurs visions et celles des religions monothéistes.
Effectivement on n'est pas dans un essai d'histoire des religions sérieux mais ça reste intéressant d'un point mythologique. J'ai trouvé que ça pouvait même être une bonne base pour les auteurs par exemple de fantasy qui naviguent dans leur écrits avec des religions à inventer.
L'édition que j'ai est vraiment écrite petite et ce n'était pas agréable mais j'ai apprécié découvrir ce texte ce que je n'aurai probablement pas tenté si j'avais su le passé de l'auteur.
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Mircea Eliade écrit: « une introduction à l'étude phénoménologique et historique des faits religieux ». En ce sens, il souhaite montrer que nos ancêtres vivaient sur un « double-plan », celui du profane et celui du sacré, une « existence humaine » et une « vie trans-humaine ». Dans un premier chapitre, il expose que: « pour l'homme religieux, l'espace n'est pas homogène ». Les lieux dans lesquels le sacré se manifeste par un signe deviennent eux-mêmes sacrés. Chaque fois que l'homme religieux crée un nouvel espace, il imite la cosmogonie, la naissance du monde. A contrario, l'espace profane est complètement homogène parce que l'homme areligieux l'a désacralisé. Ensuite, dans le chapitre 2, Il présente la différence entre le temps sacré et le temps profane. le temps sacré est circulaire avec des moments consacrés aux fêtes qui reviennent chaque année pour marquer une purification. Néanmoins, cette vision cyclique a été exclue des religions juives et chrétiennes qui prônent la fin des temps. Il comprend également que l'homme areligieux garde toutes les traces de la religiosité dans son rapport au temps. Au chapitre 3, il reprend les différents éléments qui composent la nature pour en analyser leurs significations dans la vision de l'homme religieux. Ce dernier perçoit ces éléments comme la preuve de la sacralité du monde. Au contraire, l'homme areligieux l'a désacralisé et ne voit plus qu'en lui sa fonction esthétique. Néanmoins, tout en se purifiant des superstitions de ses ancêtres, il conserve l'héritage du comportement de l'homme religieux. Il analyse ainsi la « forme messianique du prolétariat » dans l'oeuvre de Karl Marx, comparaison que j'ai trouvé très pertinente et intéressante. J'ai trouvé cet ouvrage intéressant mais j'ai été un peu déçue puisque j'en attendais beaucoup plus de lui. Malheureusement je n'ai rien appris de ce livre mais cela fait quelques années que je travail sur le christianisme et le judaïsme en m'axant principalement sur leurs origines. Néanmoins, si c'est un sujet qui vous intéresse et que vous êtes néophytes, c'est une très bonne introduction. Il est très fluide et pédagogique.
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Après avoir lu "Mythologies" de Roland Barthes, c'est tout naturellement que je me suis plongée dans ce folio essais, petit ouvrage écrit en 1956. On y parle des sociétés archaïques et de l'homo religiosus. ; de la société contemporaine et de la mort supposé de Dieu. le sacré est partout. Il se manifeste dans la nature (le cosmos, les 4 points cardinaux), dans les rites (le temps, les fêtes). On y découvre les multiples aspects du sacré (son symbolisme).
L'auteur n'oppose pas le sacré et le profane. Il s'agit de deux mondes qui interagissent. C'est un peu comme le yin et le yang des chinois.
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