En bons maîtres du fleuve qu'ils étaient, ces pachydermes se prélassaient avec délices dans les eaux tranquilles du Nil. [...] Les poissons les frôlaient, les papillons s'y posaient et les oiseaux picoraient sans crainte ces étranges rochers d'azur.
Depuis, il dort près d'eux dans la longue nuit du temps tandis que, un peu partout sur terre, tous les hippopotames se baignent, inlassablement, dans l'espoir de retrouver leur dos turquoise d'antan.
C'était au temps lointain et heureux des hippopotames bleus. Partout en ce temps-là, du fond des marécages qui bordaient les cités, leurs gros dos rond marquaient l'horizon.
Au loin, une forêt apparut. Petit Noun la traversa de bout en bout, se roula dans les feuilles dont il se régala. Il en ressortit... vert prairie.
Plus il marchait, plus le sable lui collait à la peau, recouvrant la belle couleur turquoise de son dos. Bientôt, il se mit à briller autant que le soleil...
Où étaient ses frères, ses amis, ses parents ?
Plus une fleur ne poussait alentour, plus un oiseau ne volait dans le ciel. Le vent, le temps avaient tout emporté.
Le soleil meurt chaque jour pour renaître chaque matin