May
Maya ou l’illusion
Les enseignements du Yoga nous disent que notre monde – qu’ils appellent Maya- est ILLUSION
Comment donc est ce possible ? Je vois les montagnes, je vois l’océan, le ciel les fleurs .. et ces gens a qui je parle.. ils sont bien réels ?
Et moi même ? ne suis je pas réelle ?
Alors cela demande quelques éclaircissements.
La encore la confusion vient de notre ignorance, AVIDYA, cette ignorance quant a notre VRAIE nature.
Suis je réellement seulement ce corps, ces pensées, ces rêves, ces actions?
Suis je ce métier, cette famille, cette maison ?
Quelle est donc ma VRAIE nature?
Yoga répond : notre vraie nature est DUELLE
Nous Sommes ATMA âme , nous sommes Ahamkara – égo
Nous Sommes Ahamkara- égo, nous sommes ATMA- âme
Yoga nous dit encore : il est un Univers Manifesté, il est un Univers Non Manifesté.
Par le processus de Manifestation, Atma, l’âme issue de l’Univers Non Manifesté, du TOUT, s’incarne dans un corps physique, devient un être de la Création, avec un égo, un mental, des mémoires, des émotions, des désirs, des besoins : un Karma ..
C’est l’apparition de ce cortége issu de la manifestation qui crée l’illusion MAYA.
L’être s’identifie a égo, au mental, aux émotions mémoires etc,
L’être se croit UN, UNIQUE dans son égo-corps, se croit séparé des autres êtres,
Alors que la séparation elle même est aussi illusion.
Atma est toujours la, Atma toujours nous relie au monde Non Manifesté, Atma toujours nous relie au TOUT et aux autres créatures.
Pourtant nous ne voyons pas le lien.
Même si une culture religieuse nous dit qu’il est un lien, ce lien nous ne le sentons pas.
Pourquoi ?
Nous sommes dans l’illusion de Maya.
Mais alors pourquoi Maya ?? si c’est une illusion ?
Parce que la nature de notre VRAI travail ici sur Terre est derriére Maya, derriére l’illusion,
Notre “vrai” travail se situe au dela de “fonder une famille” ou “faire carriére dans les automobiles” ou “ cultiver les champs et élever les animaux”.
Pourtant nous avons besoin de “fonder une famille”, “faire carriére” ou “cultiver des champs”.
Notre vie manifestée, famille, carriére, métier etc sera le support de ce travail, sera la scéne de notre vie spirituelle qui elle est derriére, silencieuse.
Cette scéne, c’est Maya.
Maya est le “champ de bataille” des âmes incarnées. Le "théatre" de la piéce que nous sommes venus jouer..
La Bhagavad Gita est le livre par excellence qui narre avec une éloquence et une richesse d’expression encore non égalée, le pourquoi, le comment de Maya.
L’illusion, le voile de l’égo.
Cette illusion qui nous fait prendre la mort pour une fin alors qu’elle n’est que Transformation d’état.
Cette illusion qui nous fait prendre “nos” émotions pour le centre de notre vie alors que ce ne sont que des formes d’énergie mue par le mental, les mémoires, et le monde extérieur,
Cette illusion tire son existence de l’identification a l’égo.
Elle peut aussi cesser si nous cessons de nous identifier a égo- mental
Si nous cessons de nous identifier a “nos” pensées, “nos” mémoires, “nos” émotions.
Qui ne sont en fait que “des” pensées, “des” mémoires, “des” émotions.
Mais comment faire?
Yoga veut dire Union - Union avec Atma - Union avec le Tout.
Ainsi les pratiques spirituelles – dont le Yoga – visent a réveiller ce lien avec Atma, a retrouver l'Union avec Atma.
Ainsi par les pratiques de Yoga nous retrouvons la vraie sensation de cette Union, nous pouvons la ressentir au fond de nous même, et en vivre la totale expérience.
Le lien n'avait jamais disparu, il était simplement voilé.
Yoga ôte le voile qui nous empéchait de sentir.
Yoga nous ré-unit a nous mêmes.
Yoga éveille le TEMOIN - DRASHTA en nous :
En éveillant la Consience en nous cachée, l’attention consciente, la Conscience d’être conscient.
Vous qui lisez ces lignes, êtes vous conscients que vous lisez ces lignes ?
Pouvez vous vous voir vous même, en train de lire ces lignes? en train de penser quelque chose a propos de ce texte ? Pouvez vous “voir” ces pensées ? Pouvez vous "voir" Celui qui pense ?
Ainsi un processus se fait :
On passe de l'identification au mental- égo, qui aliéne, a l'identification au Témoin – Drashta - qui est en nous : celui qui VOIT, impassible immobile, silencieux.
Et cette identification la est la porte du chemin de la libération.
Le témoin- Drashta, c'est Atma, et elle est toujours la a l’intérieur de nous, et petit a petit, aidé des pratiques, guidé par notre Guide, le processus peut se faire.
Le Témoin – Drashta – s’éveille,MAYA - L'ILLUSION
Notre Conscience s’éveille.
Notre Âme qui toujours était la, se dévoile. s’illumine.
La encore comme dans toutes les pratiques spirituelles, le chemin n’est pas facile ni anodin.
Et l’éveil de l’âme n’est pas sans susciter moulte réactions...
Ego, mental, mémoires, émotions .. tout le cortége de ce qui nous enveloppe va être le siége de questionnements, tourments, qui pourront être parfois trés difficiles a vivre, a comprendre, a supporter, a accepter- fonction de notre passé, de nos fonctionnements, de nos conditionnements.
D’ou la encore l’importance primordiale du Guide.
Le chemin spirituel n’est pas un chemin ou l’on s’aventure seul.
Sous peine de tomber dans les piéges du mental.
Seul le Guide peut nous aider a franchir les obstacles et nous redonne courage pour continuer a gravir ces montagnes qui semblent sans fin.
L’importance du Guide va de pair avec la Confiance qu’on lui donne.
Car biensur avoir un Guide sans avoir confiance en lui est un non sens.
La Confiance en notre Guide est fondamentale.
Nous sommes les rossignols
Nous sommes les rossignols du plus haut des cieux,
notre roseraie est un clos d’amis
Nous sommes les amoureux au cœur épris,
notre vigueur est souffrance.
Sur l’arène du Seigneur chacun de nous est une noctuelle
Devant le soleil de la Face, toujours nous menons notre ronde.
Le dévot nous croit fous, nous croit pleins de révolte
Nous sommes libres de pure liberté, nos ruines sont florissantes.
Nous venons de nulle part, nous venons d’une grande souche
Au delà de la voûte céleste, au delà du trône nous mènent nos pas.
Le secret de la confiance est en nous, en nous l’éclat de la volonté
La grâce du bonheur est en nous, nombreux sont nos titres.
Qui n’est pas le vrai Salomon, qui ne connaît pas le langage des oiseaux
Celui-là est un indifférent, ô Zatî ! Il ne connaît pas notre savoir.
// Zatî
/Traduction Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Y a-t-il en ce lieu
Y a-t-il en ce lieu
Un étranger pareil à moi
Tête baissée, les yeux en pleurs
Un étranger pareil à moi ?
Par l’Anatolie, la Syrie,
Errant par tous les pays
J’ai tant voulu mais jamais pu trouver
Un étranger pareil à moi.
Que nul ne se fasse étranger
Ne brûle au feu de nostalgie
Maître, que nul ne brûle
En étranger pareil à moi.
Ma langue parle, mon œil pleure
Je me consume pour les étrangers
Au ciel mon étoile est sans doute
Étrangère pareille à moi.
Que je brûle de cette peine !
La mort viendra un jour me prendre
Dans ma tombe je trouverai sans doute
Un étranger pareil à moi.
Ils diront «un étranger est mort»
Ils le sauront trois jours après
À l’eau froide ils le laveront
Cet étranger pareil à moi.
Hé, mon Emré, pauvre Younous,
À ta peine pas de remède
Va maintenant, erre de ville en ville
En étranger pareil à moi.
// Younous Emré
/Traduction Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Pour rien ma journée est passée
Pour rien ma journée est passée
De toi que ferai-je, ma vie ?
Tu n’as pas pu me contenter
De toi que ferai-je, ma vie ?
Venu ? Passé ? Comment savoir ?
Pour moi ni pleurs ni désespoir
Te quitter ? Je ne l’ai pas dit
De toi que ferai-je, ma vie ?
En bien, en mal tout sera mis
Le fil de vie sera rompu
Mon visage se défera
De toi que ferai-je, ma vie ?
Tu partiras sans revenir
Tu reviendrais sans me trouver
Ce moi, ne va pas le prolonger
De toi que ferai-je, ma vie ?
Mais où est ma confiance en toi ?
Ma confiance me consolait
Tous mes acquis ne sont plus rien
De toi que ferai-je, ma vie ?
Pauvre Younous, tu partiras
Curieux voyage tu feras !
Nostalgique tu resteras
De toi que ferai-je, ma vie ?
// Younous Emré
/Traduction Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Écoutez, ô mes amis, l’amour est un soleil
Écoutez, ô mes amis, l’amour est un soleil
Le cœur sans amour est une pierre
Au cœur de pierre que pousse-t-il ? de sa langue sourd le poison
Il a beau dire des douceurs, ses mots font la guerre
Le cœur d’amour, lui, brûle, fond et devient cire
Quant aux noirs cœurs de pierre, ils sont pierre âpre et dure
Au service de ce seigneur, dans le registre saint
L’étoile des amoureux est toujours un messager
Traverse, Younous, les soucis, la forêt s’il le faut
À l’homme il faut d’abord l’amour, puis il est un derviche
// Younous Emré
/Traduction Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Extrait de "Au souvenir de Yunus Emre" de Tahar Bekri. le poète tunisien lira ses textes au célèbre TNP de #Villeurbanne, le jeudi 23 mai à 20h30, dans le cadre de la manifestation "Les langagières".
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