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Avec son amie Katrin ils aiment le rituel du thé, mais Otto n'est plus heureux sa passion pour l'aquariophilie ne l'intéresse plus. Aux fils des jours il va rencontrer son voisin qui n'est autre que Jorg von Elpen le propriétaire du manoir .Se qui devant être une belle rencontre tourne mal. Un bon petit thriller.
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Vincent Engel nous offre ici un récit tout en subtilité et sous-entendus, sur les rapports humains mais aussi et surtout sur la manipulation intellectuelle et le populisme.

Le titre fait inévitablement penser au sketch de Raymond Devos, « Mon chien, c'est quelqu'un » et comme dans le sketch, cette phrase vient ponctuer régulièrement les pensées du narrateur, Otto. Ce dernier, aquariophile sans ambition ni passion, vit seul dans un pavillon à la campagne, en lisière de la propriété de Jorg von Elpen, le chatelain du village. Un jour, alors qu'il est dans son jardin, il fait sa connaissance par-dessus la clôture. Une phrase en entrainant une autre, il se voit inviter à prendre contact avec von Elpen qui pense depuis un moment à installer un aquarium chez lui. Cette rencontre va changer bien des choses…

Dès le départ, on ne peut que faire des ponts entre Jorg von Elpen et Jorg Heider et le Pen ou penser que le chien Heinrich doit son nom à Himmler. En faisant semblant de s'intéresser à son voisin Otto, homme insipide et ordinaire, il l'attire l'air de rien dans ses filets. Sans scrupule, il n'est pas à ça près. Flatté, Otto va se laisser séduire et devenir une marionnette bien obéissante. Par conviction ? Par faiblesse ? Peut-être simplement pour ne pas que sa vie ne soit trop bouleversée.

Passant souvent pour un niais, Otto est un héros naïf, métaphore de la population qui vit sans se poser de question et ne fait preuve d'aucun esprit critique face aux informations qu'elle ingurgite chaque jour. Une population prête à se laisser influencer par une propagande bien huilée et des idées fallacieuses mais qui ont l'apparence de la vérité. Et il est à la fois étonnant et choquant de réaliser comment Otto et cette population ont une faculté d'amnésie incroyable. Malgré le passé, malgré l'Histoire, comment peut-on encore succomber au chant mortel de ces sirènes ?

Au fil de l'histoire, l'idéologie extrémiste s'insinue sournoisement. Et même si Vincent Engel prend le parti de la caricature grotesque ou absurde et de l'humour caustique, son propos n'en est pas moins fort. Il dénonce les méthodes d'endoctrinement dont nous pouvons tous être victimes un jour et crée un malaise qui s'installe tout au long de la lecture. Mensonge, hypocrisie, manipulation, rien ne sera épargné aux crédules et l'on referme le livre avec un dégoût qui nous prend aux tripes.
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D'un côté, un avocat, un leader, Jorg von Elpen, qui est prêt à tout pour obtenir le pouvoir dans son pays, de l'autre, Otto, un homme ordinaire, qui mène une vie fade, banale et qui s'en contente. Et voilà qu'ils se rencontrent. Est-ce vraiment le hasard ? Qui va manipuler l'autre ? En tout cas, les évènements s'enchainent, Otto pose des actes irrémédiables.
En lisant ce livre, je me suis posé beaucoup de questions. Jusqu'où vont-ils aller ? Otto va-t-il vraiment accepter toutes les basses besognes sans oser réagir ? Personne ne va empêcher Jorg von Elpen de mentir, tromper, tuer pour arriver à diriger son pays ? Est-il possible que des hommes agissent ainsi réellement ? Non, c'est du roman ! Quoique ? Hitler, Franco, Khadafi... n'étaient-ils pas prêts à tout pour conquérir et garder le pouvoir ? Ne pouvaient-ils pas compter sur des hommes de main ?
Ce livre est bien un roman, il se lit d'ailleurs facilement, mais au-delà de cela, il pose de très bonnes questions et nous invite à être vigilants...


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Otto, un homme simple, rencontre son voisin von Elpen, châtelain, politicien, un homme impressionnant aux idées nauséabondes. Sur un malentendu, les deux hommes vont collaborer pour mener à bien les ambitions politiques de von Elpen.

Ecrit tout d'abord sous un pseudonyme (Morgan Baptiste), "Mon voisin, c'est quelqu'un" est un court roman ayant pour thème l'extrême droite. Ce roman avait été écrit, apparemment, au moment où Jean-Marie Lepen était passé au deuxième tour lors des élections présidentielles. A quelques semaines des élections je lis donc ce roman dans un contexte assez similaire, comme quoi l'histoire tend à se répéter. Répétition des horreurs du passé, c'est évidemment de cela qu'il s'agit ici, avec un von Elpen populiste, fasciste prêt à tout pour parvenir au pouvoir. Il profite donc d'Otto pour effectuer de sombres tâches.
Ce qui m'a un peu gêné dans ce roman, c'est ce personnage principal apathique qui semble dépourvu d'une capacité à se rebeller, penser ou même à prendre sa vie en main, juste pour ne pas froisser les gens qui l'entoure et quitte à s'enfoncer dans le mensonge et l'immoralité. Bref un personnage principal un peu à l'image des poissons "stupides" qu'il vend, j'imagine d'ailleurs que le choix de sa profession n'est pas un hasard.
Un autre élément qui m'a dérangé, c'est ce politicien d'extrême droite caricatural dans sa férocité, sa malhonnêteté, je crains malheureusement que l'extrême droite d'aujourd'hui soit autrement plus sournoise et pernicieuse ce qui la rend encore plus dangereuse que celle décrite dans le roman.

Un roman qui dénonce l'extrême droite, un sujet louable qui tient l'auteur à coeur. On regrettera néanmoins l'apathie agaçante du personnage principal et cette extrême droite caricaturale.
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Bonjour à tous et à toutes,
Aujourd'hui, je souhaite vous présenter un retour de lecture sur le livre de Vincent Engel « Mon voisin c'est quelqu'un ». KER Éditions.
Vincent Engel est un écrivain belge, dramaturge francophone, il a plusieurs cordes à son arc. Docteur en philologie romane, professeur de littérature contemporaine à l'Université Catholique de Louvain, et d'histoire contemporaine à l'Ihecs. Chroniqueur politique et critique littéraire, Dramaturge, il a écrit plusieurs pièces…
Il est membre des Auteurs Francophones, réseau mondial géré par Sandrine Meyer Kukurudz, il est aussi Directeur de la revue Marginales en collaboration avec le journal le soir.be.
Vincent à une plume incisive et franche, quand j'ai ouvert son livre et commencé les premières pages, j'étais dans l'histoire, ce récit m'a happée, captivée de bout en bout. J'ai découvert l'univers de Vincent, un univers passionnant.
Résumé du livre : Otto n'aime pas se poser de questions. Il se contente d'une vie bien rangée, entre une passion fanée pour l'aquariophilie et le rituel du thé qu'il partage avec son amie Katrin. Jusqu'à sa rencontre avec le propriétaire du manoir voisin, le puissant et charismatique Jorg von Elpen.
C'est l'histoire d'une rencontre qui tourne mal, dans un pays qui ressemble à tant d'autres. C'est l'histoire d'une machination savamment orchestrée aux accents trop connus. C'est l'histoire enfin d'une nation endormie qui se réveille un matin avec un goût amer en bouche.
Otto aime boire le thé et manger des biscuits avec sa voisine Katrin. Il n'a pas de petite amie, il ne lit pas, il s'est lassé de son métier, l'aquariophilie, il n'entend rien à la politique. Son esprit reste improductif, endormi, il se contente d'une vie bien rangée.
Craint-il les ennuis, les problèmes ? Jusqu'au jour où il rencontre son mystérieux voisin, Jorg von Elpen, le puissant et affable propriétaire du château à deux pas de chez lui.
Une rencontre qui va changer bien des choses, qui va ébranler sa vie…
Une visite de courtoisie pour discuter des poissons exotiques, une enveloppe compromettante emportée par erreur… et le voici mouillé dans le complot politique élaboré par von Elpen.
Comment ce brave type Otto pas très futé, un homme naïf et ordinaire, un homme qui passe son chemin, devient l'homme de main d'un obscur parti néonazi ? Un opportuniste à la dialectique bien acérée qui prendra le pouvoir en quelques mois dans un beau pays d'Europe.
Au fil de l'histoire, Vincent nous emmène vers cette idéologie extrémiste qui s'insinue sournoisement. Otto va se laisser séduire par von Elpen pour devenir un pantin bien obéissant. Il tombera aussi sous le charme de Rachel, une amie de sa voisine Katrin, un amour quasi impossible et il en rêvera.
Comment une population entière se laisse berner, influencer par une propagande calculée et par les idées fallacieuses du manipulateur et rusé Jorg von Elpen ?
Dans cet ouvrage, Vincent nous offre un récit subtil avec des sous-entendus, sur les rapports humains, mais aussi et surtout sur la manipulation intellectuelle et le populisme. Mensonge, hypocrisie, amour, rien ne sera épargné dans ce livre. Je ne vous en dis pas plus, je ne peux que vous conseiller la lecture de cet ouvrage palpitant, captivant, écrit par la main d'un artiste talentueux.

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Mon avis:

Vincent Engel nous livre ici un roman sur l'extrême-droite. Il veut nous montrer qu'elle est toujours existente et risque de ressortir au grand jour à tout moment. Mais cela n'a pas suffi pour me passionner vraiment.

Otto, le personnage principal, réveillait en moi une certaine tendresse. Il ne lit pas l'actualité et s'occupe tranquillement de son petit magasin d'aquarium. Mais j'avoue que je me suis sentie par la suite très distante de lui qui ne voit rien venir concernant son voisin. Il a perdu au fil du roman toute l'estime que j'avais en ouvrant le livre.


Le thème est intéressant et fait réfléchir. le style est toujours gracieux, élégant et juste comme je l'avais déjà remarqué dans Oubliez Adam Weinberger. Les mots glissent tous seuls et on déguste chaque jolie phrase qui se présente à nous.



L'histoire est pas mal non plus. Elle est machiavélique et je crois qu'on peut dire que c'est un thriller haletant. Genre que je n'apprécie pas particulièrement mais qui ne m'a du tout dérangé ici; J'ai même aimé toute cette tension qui monte au fil du roman.



Ce qui m'a vraiment gêné était l'ignorance d'Otto qui a fini par m'agacer. Ce ne sera donc pas un coup de coeur cette fois-ci. Mais je retenterai de lire du Vincent Engel, et ce avec plaisir.
Lien : http://iluze.over-blog.com/a..
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