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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Sur les conseils de @delphinecardonne de la médiathèque, je me suis plongée dans ce roman qui s'est avéré une pépite!
Touchée plein coeur et bim!!

Un premier roman pour l'autrice, une si jolie écriture, j'ai adoré.

Naelle la quarantaine revient sur les pas de son enfance  à la Villette, le quartier où elle a vécu avec ses frères et soeurs dans les années 90. 

Elle se souvient de tout dans les moindres détails, des bruits, des odeurs, de l'appartement à  l'époque où Grand-maman les gardait et s'occupait d'eux  avec amour et respect des usages pour tenter de pallier à l'esprit bohème de leur maman qui avait une vision de l'éducation trop libérale et croulait sous les impayés et les visites des huissiers.

C'est ainsi qu'elle nous embarque  dans un quartier vivant et populaire où toutes les familles se côtoient quelque soit leurs origines. Ils se connaissent tous très solidaires les uns envers les autres pour former une immense famille bigarrée alors qu'ils voient se dessiner au fil des années un changement radical du quartier et de ses habitants dans lequel ils ne se reconnaîtront plus.

Naelle va grandir sans doute plus vite que les autres et lorsque adolescente elle tombe amoureuse de Gaspard le plus beau du quartier, sa vie va être merveilleuse, elle en est sûre.

Mais un drame  survient, l'impensable, l'indiscible et elle en sera à jamais détruite, cabossée et vidée de sa substance vitale.

Mon petit c'est le surnom que donne à Naelle sa grand-maman mais au fil de la lecture il a pris pour moi une autre signification.

Je vous encourage vivement à  lire cette très belle histoire si poignante et touchante pour garder dans votre coeur une petite place pour Naelle.

Chère Erika, j'ai hâte de lire votre prochain roman, merci pour ce cadeau.

#booksta #passionlivre #passionlecture #lirelirelire #lectricepassionnee #instabook #monpetit
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Coup de coeur, coup de foudre pour ce (premier) roman de la rentrée littéraire. Découvert par hasard sur les réseaux et très tentée par les retours que j'ai pu lire avant sa sortie, je n'ai pas hésité et j'ai craqué. Et je ne regrette absolument pas, bien au contraire ! J'ai été sensible à la plume de Nadège Erika dès les premières pages. Je l'ai trouvée merveilleuse. Belle. Juste. Délicate. Pertinente. L'autrice choisit les mots parfaits et les place toujours au bon moment, c'est un vrai bonheur de lecture. Une fois ce livre commencé, j'ai eu beaucoup de mal à m'arrêter, tant je voulais en savoir toujours plus sur l'histoire de Naëlle. Nous la suivons au fil des années, la voyons évoluer au gré des chapitres et nous grandissons avec elle. Nous traversons avec elle, les joies, les peines et épreuves de la vie… Son histoire m'a chamboulée. Remuée. Bouleversée. Touchée. Profondément… c'est tellement bien écrit et si réaliste que je n'ai pas pu retenir mes larmes face aux événements dramatiques qui nous sont présentés… Au fond, cette histoire est riche d'espoir, pleine de résilience et selon moi, c'est une véritable leçon de vie. Ce roman est une vraie pépite littéraire. Un livre incroyable que je ne suis pas près d'oublier. C'est donc, sans hésiter que je vous recommande cette magnifique lecture !
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📖 Naëlle est éduquée par ses deux « mamans », l'une habite à Belleville, l'autre à la porte de Montreuil. Sa Maman et sa Grand-Maman s'occupent d'elle, ainsi que de ses frères et soeurs (tous de pères différents et inexistants dans le quotidien des enfants).
Les enfants font la navette entre Paris et Montreuil.

Ces deux femmes sont complètement différentes.
Chez la grand-mère maternelle, les enfants sont suivis, il y a des règles et ils reçoivent une éducation. Chez leur mère, c'est la liberté totale et la débrouille, c'est là que les choses ont « déraillé » selon Naëlle.
Trois générations de femmes si différentes…

Naëlle est une enfant qui va grandir trop vite et la vie ne va vraiment pas l'épargner.

❤️ Mais que ce premier roman est beau, non en fait, il est Magnifique.
J'aurais tellement voulu être cette maison d'édition qui a découvert cette talentueuse écrivaine. Merci à Livres Agités d'avoir trouvé cette pépite et accompagné son autrice !
J'ai voyagé, dans Belleville (quartier dans lequel j'ai travaillé dans les années 90) et dans le Montreuil d'avant, auprès de cette gamine si touchante.
J'ai, jusqu'au bout de ma lecture, été happée par cette tranche de vie si poignante.

Tout ce qui constitue ce roman est un énorme coup de coeur pour moi, et je ne vous parle pas de la couv qui est incroyablement belle.

Lien : https://clairement-livre.com
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🌻 « C'est uniquement la force que l'on peut avoir en soi qui permet de s'arranger avec le réel et de composer avec, une force qui vous fait tenir, qui vous traverse et que l'on ne choisit pas. le courage n'existe pas ».
(P261-262)

🌻 C'est au coeur de Belleville que commence cette histoire. Naëlle a quarante-cinq ans, elle est « diminuée physiquement et souffre d'une affection chronique » et elle vient de quitter son job dans la fonction publique ; « il se passe des choses que je ne veux plus voir ni savoir ». Elle a besoin de respirer, de ne rien faire et de se laisser porter ; à 45 ans, elle veut se délester de toutes ces responsabilités, elle veut enlever tout ce poids sur ses épaules et peut-être enfin, vivre. Si tant est que cela soit encore possible. Alors, comme elle l'a souvent fait, elle se laisse porter par ses pas et, machinalement, c'est à Belleville qu'elle se retrouve. Au berceau de son enfance, la où tout a commencé, dans la rue Piat.

🌻 Il faut dire que Naëlle n'a pas eu une enfance comme les autres ; sa mère, Jeanne, était une jeune femme célibataire, libre et affranchie, amoureuse de l'amour et des mauvaises personnes, des hommes qui veulent son corps plutôt que son coeur et qui lui donneront plusieurs enfants. Aucun d'eux ne grandira avec une figure paternelle ; quand Jeanne ne peut pas s'occuper des enfants car elle travaille, c'est chez Grand-Maman qu'ils vont. Ils quittent alors l'appartement vétuste, les dîners au Banania, les Jackson Five qui tournent à fond, l'absence de lumière ou d'électricité, l'absence de ligne téléphonique et la visite régulière des huissiers. Ils quittent ce quotidien si dur pour se réchauffer auprès de leur grand-mère. Rue Piat.

🌻 Là-bas, c'est un cocon de douceur et de légèreté. Naëlle devient « mon petit », elle redevient l'enfant qu'elle doit être. Sa vie est faite de cette errance ; entre adulte trop tôt et jamais vraiment la petite fille qu'elle rêvait d'être. Chez Grand-Maman, elle apprend à parler correctement, elle s'habille comme il faut. On lui tient la main, on l'encourage, on la réchauffe. Chez Jeanne, elle s'occupe de ses frère et soeurs. Entre les deux, il y a le parc, il y a les chemins qu'elle emprunte, il y a les questions sans réponse, les rencontres brutales ou passionnées, les hommes qui touchent le corps et ceux qui touchent le coeur. A 19 ans, il y a Gustave. Il est de bonne famille, il est beau avec ses yeux verts et son air détaché. Naëlle l'intrigue ; il l'aime d'abord mal. Avant de l'aimer follement.

🌻 Chez la mère et la grand-mère, il y a ce point commun, il y a le chaos, ces problèmes qui s'accumulent, les éclats de voix, les cris et les larmes mais il y a aussi ce silence assourdissant qui ponctue les CD qu'on écoute trop fort et les chamailleries entre frères et soeurs ; les secrets s'engouffrent dans cette famille. On tait les aventures de la mère et les frasques des oncles. On tait les douleurs passées, on les enferme en soi et on n'en parle jamais. Jamais. Alors, quand Naëlle tombe enceinte à 19 ans, la surprise laisse vite place à l'euphorie… jusqu'au jour où le silence, « aussi pesant qu'un porte-avion qui passe » (Biolay) fait son grand retour. Un silence qui ne finira jamais. Un silence qui s'apparente à un cri inaudible, inexprimable, et qui prend la forme d'un abîme dans lequel Naëlle ne cessera jamais de s'engouffrer.

🌻 Comment vous parler de ce premier roman ? Il y aurait tant de choses à dire. Il y a la frénésie d'abord, la rage de vivre, de croquer la vie à pleines dents, mais il y a aussi la tragédie, la réalité qui rattrape, la violence d'un quotidien marqué par le manque et l'absence. Il y a cette errance en permanence, ces chemins de traverse, les refuges que l'on cherche désespérément : dans un parc, dans les bras d'un homme, et dans le silence autrefois redouté. Ce premier roman est magistral.
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Naëlle est adulte maintenant. A quarante-cinq ans elle sillonne les rues de Belleville, ce quartier auquel elle est tellement attachée. C'est ici qu'elle a grandit, naviguant avec ses frères et soeurs entre chez sa grand-mère et sa mère. Au coeur des années 1990, elle apprend vite à être indépendante et taire les secrets de famille.
Je tiens à remercier Babelio et les éditions Livres Agités pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique privilégiée.
C'est un coup de coeur. J'ai refermé le livre et l'ai serré contre mon coeur comme j'aurais voulu serrer Naëlle contre moi. Pour la consoler, lui dire que je comprends que ce qu'elle a vécu et ressenti. Pour qu'elle se sente moins seule.
J'ai aimé ce livre dès les premières pages car elle m'a immergé dans mon enfance. Je n'ai pas grandi à Belleville dans une banlieue, et j'ai retrouvé beaucoup de ce que j'ai vécu. L'éducation stricte mais bienveillante de la grand-mère, sa tendresse et les disputes entre les frères et soeurs. Les goûters fait de crêpe à la confiture, les Nuts et les cassettes vidéo.
Sa façon de raconter est sans fioritures ou effet de plume, c'est nature, franc et honnête. le genre d'écriture que j'aime beaucoup.
Naëlle nous dévoile ses secrets de famille, ceux-là même qui l'ont étouffée toute sa vie. Elle nous raconte, l'absence de son père, l'absence de sa mère. Tout ce dont il ne faut absolument jamais parlé.
Et la mort de son fils, dont personne ne veut lui parler non plus. Elle étouffe sous ses non-dits, elle implose de rien pouvoir exprimer à ses proches.
Alors je referme ce livre avec émotion, bouleversée par cette histoire qui est celle de tant de femmes mais qui ne pourront jamais prendre la parole ou la plume pour la raconter.
Je ne peux que vous conseiller ce roman bourré de nostalgie et de tendresse.
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Je sors à peine de cette lecture sur laquelle il n'est pas si évident de trouver des mots... Il commence sur une vie bancale, celle de Nana, partagée avec ses trois frère et soeurs entre l'appartement de Jeanne, la mère bohème, ses coupures de courant et les repas au Banania, et celui de Grand-Maman, et ses règles qui empêchent la misère, la séparation, la fratrie en éclats. Nana grandit entre Belleville et la Porte de Montreuil, elle pousse comme elle peut, s'occupe des petites, ne sait rien ou pas grand chose de son père absent, rencontre Gustave, le plus beau du quartier...

Et il y a dans ce récit une douceur autant qu'une âpreté, beaucoup d'amour, parfois mal distribué. Et l'on traverse avec Nana les quartiers de son enfance... Je pense que ce roman parlera d'autant plus aux Parisien-nes, dont je ne fais pas partie, tant les lieux, les rues, participent au récit. Un peu plus difficile de s'y sentir intégrée, quand on ne les connaît pas ou peu.

Et puis arrive la deuxième partie, les "lendemains [qui] vous scient les jambes", et l'on quitte les rires et les moment difficiles pour une douleur égale à aucune autre. le sujet abordé étant particulièrement difficile, je l'indique ici, pour celles et ceux qui le souhaiteraient :

Les émotions changent et se bousculent, et ce roman, vibrant, poétique et douloureux devient plus émouvant encore. Mais dur aussi. Dur, vraiment.
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BOULEVERSANT ! Gros coup de coeur ❤️‍🔥

Naëlle grandit, entre ses frères et soeurs, entre sa grand Maman et sa mère, entre Belleville et Porte de Montreuil. Cette fillette bien décidée à s'émanciper, à vivre plus tôt que les autres, rit aux éclats, tombe amoureuse... sans s'imaginer que le drame guette. 👀

Mais que j'ai aimé ce livre ! Tout, absolument tout m'a convaincue. Ce roman est un cri du corps, un cri du coeur de cette femme qui nous raconte le drame intime qu'elle a dû surmonter. Je ne vous raconterais pas la teneur de celui-là, mais il fait partie de ceux dont on ne se relève jamais vraiment. À travers son héroïne et grâce aux mots, Nadège Erika s'est libérée, nous dévoilant un talent immense.

"J'écris pour emballer mes tourments dans un corps de papier et mettre des mots sur une histoire qui en a manqué."

La plume, délicieusement punchy et impulsive est superbe et nous apporte son lot d'émotions entre sourires et larmes. Un drame qui m'a frappée de plein fouet comme si l'histoire de son autrice était devenue mienne et un récit que j'ai refermé la gorge serrée sachant que je ne l'oublierai pas.

Naëlle, celle qui vit au bord des larmes, mais qui sait les retenir tant elle a du métier. Qui parle de son parcours sans rancoeur, de la réalité du milieu social dans lequel elle a grandi. Cette façon dont il l'a façonnée mais dont elle souhaite s'extraire aussi. Naëlle, dont émane une rage de vivre incroyable malgré les difficultés.

Un récit tout en poésie et en musicalité. Empli de lucidité et de sensibilité. Merci Nadège de t'être confiée ainsi. D'avoir raconté l'indicible sans pathos...
Brillant, poignant, bouleversant. Les mots me manquent.
Plus qu'un coup de coeur, c'est un coup de foudre que je vous recommande absolument ! Foncez découvrir ce premier roman bouleversant ! ✨️

J'espère que vous êtes tenté.e.s? 😇
Ceux qui l'ont déjà découvert, partagez-vous mon enthousiasme?
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Quel roman ! Et quelle claque ! Ce premier roman est un coup de maître auquel je ne m'attendais absolument pas. Happée dès les premières pages, je l'ai dévoré d'une seule traite. On suit le parcours de la jeune Naëlle, avec son quotidien difficile, mais des rêves plein la tête. Très vite, sa naïveté va se heurter à des épreuves terribles. On s'identifie bien à cette jeune femme très crédible à laquelle on s'attache immédiatement. L'écriture est fluide, le ton est juste et l'ensemble est criant de vérité. Je ressors un peu chamboulée par cette lecture, à la fois belle et forte. On referme le livre en se disant que la boucle est bouclée. On a l'impression de regarder par le trou de la serrure et de remonter le fil de la vie de cette jeune Naëlle, des années 90 à nos jours, on entend les rires et les larmes, on ressort pétri d'émotions. Dans cette famille, on est plutôt taiseux, on exprime peu ses sentiments, mais on ressent pourtant l'amour inconditionnel de la grand-mère maternelle. Les femmes n'ont pas le droit de partager leurs chagrins, si terribles soient-ils. Une mention spéciale pour les couleurs chatoyantes du superbe visuel qui m'a donné envie d'ouvrir le livre. J'ai découvert Nadège Erika avec ce premier titre et je suivrai sa plume prometteuse avec grand plaisir. Il y a peu, j'ai découvert un autre titre tout aussi réussi des éditions Livres Agités. Je vais donc poursuivre l'exploration de leur catalogue de parutions... Bravo.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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« J'écris pour emballer mes tourments dans un corps de papier et mettre des mots sur une histoire qui en a manqué. Au même titre que d'autres fluides corporels, l'écriture, chez moi, est une sécrétion. »

Mon petit, Nadège Érika @nadege_erika @livresagites #rentreelitteraire2023

Un, deux, trois, soleil!

L'enfance, l'insouciance, l'innocence…

Vous reprenez la même formule et…

Un, deux, trois, uppercut!

Enfance brisée, écartelée!

Vie de misère, fille d'une mère qui a fait 4 enfants avec 4 pères différents!

Une grand-mère qui essaie de compenser, de composer, une mère absente, défaillante, immature…

« Chez Grand-Maman, j'étais une enfant. Chez Jeanne, j'étais l'un des deux « grands », avec mon frère.
J'ai navigué toute mon enfance entre Belleville et porte de Montreuil, entre deux femmes qui se ressemblaient à peine. Deux maisons, donc, boulevard Davout et rue Piat, deux ventricules d'un même coeur dont les battements ont rythmé mon existence depuis mon entrée au CP jusqu'à la troisième. »

Nana!

Elle nous chavire le coeur directement!

Sa façon de nous raconter son enfance, à hauteur de môme; et puis cette manière d'évoquer ses souvenirs, à l'âge adulte…

« Jétais perdue. J'étais petite-fille de veuve, fille de mère célibataire, et à la maison on n'avait pas le droit de parler des pères. J'avais des soeurs, un frère, une mère - enfin, plutôt deux avec Grand-Maman -, des oncles, ça s'arrêtait là et on me disait que j'avais suffisamment de quoi. »

Nana, cette enfant qui n'a jamais pu en être une, cette enfant écartelée, livrée à elle-même, qui évolue dans un environnement toxique, malgré l'amour de sa grand-mère qui fait de son mieux…

Une écriture incisive, comme des coups de couteaux portés au coeur… comme les pas de cette enfant qui résonnent sur le pavé quand elle part de chez sa grand-mère pour aller chez sa mère, de chez sa mère pour vivre sa vie, sa liberté…

Comment peut-on se construire dans un environnement aussi peu adapté?

Il y a certes, la grand-mère aimante, mais les oncles, le reste de la famille, ils vous font sentir comme des moins-que-rien…

« Je me souviens d'avoir entendu mon oncle le Brun prononcer le mot « lupanar ». « C'est un vrai lupanar, là-bas, et j'en ai plein le dos de casquer pour eux! » avait-il gueulé. Eux, c'étaient nous, Jeanne et son « cheptel », comme il disait quand il passait voir Grand-Maman et qu'il était énervé de la voir éreintée. Il lui ordonnait de rendre à sa soeur son cheptel et de la laisser se démerder avec la DDASS, ses mecs et ses salades. Et Grand-Maman se mettait à pleurer, et le cheptel faisait semblant de ne pas entendre. »

L'enfant devient une jeune adulte qui se construit une vie, un peu bancale, faite de rêves et de souffrances… une vie marquée du sceau « pas née sous une bonne étoile »!

Une vie qui émeut, touche, bouleverse…

« «Je ne serai plus jamais heureuse. À présent, tout ce qu'il adviendra de ma vie sera toujours trop long. »
J'avais vingt ans.
On n'a pas tous les jours vingt ans. Cela n'arrive qu'une fois seulement.
Grand heureusement. »

J'ai été émue aux larmes… je ne m'attendais pas à être cueillie de la sorte par ces mots, par cette plume sans concession, authentique… la plume d'un phénix qui renaît de ses cendres!

Nana, je voulais te le dire: je t'ai comprise! Enfant, adulte, je partage ta peine pour qu'elle te soit plus légère… pour que la vie te sourie, enfin…

Merci pour tes mots sur tes maux: ils sont bouleversants de beauté et de vie!
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Où sont ces pères qui brillent par leurs absences, et quand ils sont là on aimerait qu'ils soient moins, ces "géniteurs", ces "déserteurs"."

L'univers de Naël se résume avant tout Belleville, le Belleville des années 90, entre la cité HLM de la rue Piat et la porte de Montreuil, entre sa mère et sa tendre grand-mère.

Un univers essentiellement féminin où elle évolue, où l'on se serre les coudes, où l'entente est de mise sans ces pères, ces maris qui auront préféré quitter le navire, qu'il soit prêt à échouer ou non, mais également où l'on ne parle pas des choses graves, elles doivent rester "rangées dans les combles". Des petites frustrations qui deviennent de grands tourments.

Il y a heureusement ces petits bonheurs, entre tourne-disques, dîner Banania-tartines, les voisins de l'escalier E et 12, la boutique de gadgets et les commerçants attentionnés, les crêpes à la Bretonne...il faut des beaux souvenirs pour affronter la vie qui ne fait pas de cadeau, et la gueule du loup qui n'est jamais loin ...

Heureusement, il a la rencontre du beau Gustave et ses Nike toutes neuves, c'est la promesse d'un avenir meilleur, enfin surtout d'une maternité à dix-neuf ans.

Une vie lumineuse mais fissurée, à l'image de cette couverture, et quand elle éclate, on n'est pas prêt, moi je ne l'étais pas, une grande claque. La plume de Nadège Erika est aussi belle que réaliste, aussi émouvante qu'explosive.

J'ai vraiment adoré ce livre que je n'ai pas lu comme un roman, mais plutôt comme un reportage, un témoignage beau et nécessaire, de ces vies que l'on n'ose pas regarder de trop près, qui son infiniment touchantes et qui souffrent de tant de maux qu'il ne faut rien oublier, car nous ne vivons pas tous égaux, nous ne mourrons pas plus égaux.
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