AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JML38


En Suisse, à l'hôtel Baker Street, proche des chutes de Reichenbach où s'est déroulé un affrontement mortel entre Holmes et Moriarty, neuf spécialistes de Sherlock Holmes sont réunis en colloque pour désigner le plus apte à occuper la première chaire d'holmésologie créée à la Sorbonne par le professeur Bobo, un doyen de la faculté qui comme le disait Coluche n'a plus toutes ses facultés. Chacun des participants doit apporter une pierre inédite à l'oeuvre du grand détective, qui n'est rien de moins qu'un personnage réel dans leurs esprits déconnectés d'une quelconque réalité, celui qui ose avancer qu'il s'agit d'un personnage de fiction risquant fort un lynchage à prendre au sens propre. L'ambiance est tout de suite tendue. Une compétition féroce, où tous les coups les plus bas sont permis, s'engage entre ces farfelus érudits pour obtenir ce qui représente pour eux le Saint Graal.

Mais il n'y a pas que l'ambiance qui se dégrade, l'hôtel se trouvant isolé par une avalanche, privé d'électricité, avec un mystérieux tueur adepte d'Agatha Christie qui s'ingénie à reproduire «Les dix petits nègres», qui sont en l'occurrence onze puisqu'à nos dix doux dingues se rajoute une non spécialiste de Holmes. Attention, pour qui ne connait pas ou a oublié le dénouement du roman de la célèbre britannique, il y a du spoil dans l'air.

L'histoire débute par la macabre découverte du carnage qui s'est déroulé dans l'hôtel pendant les 4 jours d'isolement, et c'est à partir des témoignages divers et variés laissés par les membres du colloque que l'inspecteur Lestrade va devoir expliquer cette hécatombe et découvrir quel esprit malade en est responsable. Car il y a bien une énigme policière dans ce roman à l'allure déjantée qui m'a fait éclater de rire bien souvent, une intrigue dont la résolution met en valeur les capacités de déduction de Lestrade, au nom prédestiné, qui veut se montrer à la hauteur du célèbre détective.

Le récit est truffé de références aux enquêtes de Sherlock Holmes, chaque affirmation d'un des protagonistes ne pouvant avoir de valeur qu'étayée par une citation du maître rapportée par le bon docteur Watson dans le «Canon» holmésien, à savoir les 4 romans et 56 nouvelles. Et pour qui ne connait pas son Shelock Holmes sur le bout des doigts, il y a des séances de rattrapage avec des extraits de «Sherlock Holmes pour les nuls», qui semble être la seule invention parmi tous les titres cités par J.M. ERRE puisque même «Sherlock Holmes vs Mata hari» existe réellement.

L'auteur glisse au passage quelques conseils éducatifs pour les parents. Aussi important que d'apprendre à leurs enfants à dire bonjour à la dame et ne pas parler la bouche pleine, leur enseigner comment entrer dans une pièce où attend un tueur leur évitera de se retrouver finaud devant la porte d'un meurtrier.

Une lecture des plus jubilatoires avec une galerie de personnages plus gratinés les uns que les autres. Un très bon remède contre la morosité pour ceux et celles qui apprécient l'humour un rien potache.
Commenter  J’apprécie          151



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}