Depuis quelque temps, la presse people française a résolu le problème de la prononciation, et écrit pipols, si proche de popaul (et de pipeau).
- Tous ces reality shows à la télévision me font complètement horreur.
- Comment peux-tu les blâmer ? Ils essaient d’entrer en contact avec leur propre bête fabuleuse.
Il n’est pas toujours facile de déterminer si c’est le nom qui transcende la personnalité ou le contraire. Prenons Zinedine Zidane. Un prodige onomastique. Double z exotique et peu commune double homophonie (Zi/Zi – dine/dane). Dine-dane chantonne dans la bonne humeur (France tranquille, intégrante, n’est pas sans évoquer « Dim, dam, dom », la sympathique émission de variétés des années de Gaulle) et ZZ (équivalent phonétique de la petite bûche attachée à la scie) n’a rien du bruit que font les héros de BD quand ils roupillent. On ne dira jamais assez que le plus extraordinaire chez Zinedine Zidane, c’est d’abord son nom, ce petit convoi élégamment phonétique qui chante les louanges de l’intéressé et de tout ce qu’il représente, zz, flèche ailée de Zénon d’Elée coupant l’air en sifflant, et pour l’éternité. Zinedine Zidane, j’y crois parce que c’est absurde.
A Los Angeles, face à la machine Hollywood, Adorno avait prédit en 1946 : « En Amérique, on ne pourra plus éluder longtemps la question de savoir si l’idée de culture avec laquelle on a grandi est devenue obsolète. »
Alors qu’elle est en prison, Lindsay Lohan fait la couv de deux magazines de mode.
-Oops !, août 2010-
La célébrité se fonde sur un savant dosage de simplicité (identification) et d’exception (distanciation). De proximité (consolation) et d’inaccessibilité (dévotion). Toute célébrité doit être à la fois unique (comme figure héroïque) et reproductible (comme objet de consommation).
L’anonyme ne fréquente que des anonymes tout comme la célébrité ne fréquente que des célébrités.
L’anonyme qui souhaiterait disparaître aurait beaucoup de mal à y parvenir pour la bonne raison qu’il est toujours déjà disparu.