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3,88

sur 162 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le récit de vie d'un baoul, un idiot du village, qui vous amène, avec ses mots à lui, à sa vérité. Et vous révèle la noirceur ordinaire des hommes dans la lumière crue qui brasille le maquis corse.
Dans un village perché dans les montagnes corses, Antoine Orsini est connu sous le nom de baoul, l'idiot du coin. Il confie à sa chaise son histoire, celle des autres habitants ainsi que son lien avec Florence Biancarelli, une adolescente de 16 ans retrouvée morte en forêt dans les années 1980 et dont le meurtrier n'a toujours pas été retrouvé.
Entêtant comme la marjolaine sauvage, "Simple "n'est pas un livre que l'on referme facilement.
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Antoine est le baoul du village, le barge, le pimpin, celui que la vie a rompu lui laissant l'âge incertain d'une naïveté enfantine. Il fait de la mob. sur la place du marché, traficote la cabine téléphonique, trimbale Magic et encaisse la bêtise – l'existence est bien moche quand on est différent. Il reste pourtant soucieux de ses proches - sa soeur partie à la ville et le frère parfois sympa, et l'amie, la gamine, petite PP au coeur d'artichaut dont on piétine les feuilles jusqu'à la destruction.
C'est lui le coupable, c'est sûr. Il fera de la prison. Pourtant, les faits ne sont pas déroulés comme on le croit. Il n'y a qu'à écouter la chaise à laquelle il se confie.
Magic est le nom de l'ami d'Antoine, mais je dirais que Magic est la plume de Julie Estève. Magique ! Tel est ce roman. Court, vif et grandement intense. La version poche compte à peine plus de cent pages et c'est pourtant suffisant pour être totalement absorbé pat l'intensité du récit. C'est fort. Humain. Puissant. Passionnant.
Une lecture sur l'être humain. Une lecture captivante.

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Lorsque j'ai découvert cette auteure avec son premier roman « Moro-Sphinx » il y a environ quatre ou cinq ans, je l'ai immédiatement comparée à Michel Houellebecq, au féminin. Elle aussi relatait la misère sexuelle et sentimentale de nos contemporains dans un langage tout aussi cru.
Je n'ai donc pas hésité à acheter le deuxième roman de Julie Estève que j'attendais avec impatience et je n'ai pas été déçue.
J'y ai découvert un autre personnage, très différent de l'héroïne de Moro-sphinx mais tout aussi captivant, très singulier et très attachant.
Nous voilà dans la tête d'Antoine Orsini, l'idiot d'un village Corse marginalisé, qui vit comme un clochard, qui exprime ses émotions avec simplicité et malgré tout avec lucidité…
Cet homme un peu voyeur, un peu collant, qu'on surnomme le baoul, cet homme simple qui parle à sa chaise et à son amie florence qu'on va retrouver assassinée au beau milieu des pins et avec qui, il entretenait une relation quelque peu ambiguë, a donc le profil du coupable idéal.
La voix d'Antoine que l'on vient d'enterrer va nous accompagner pendant 200 pages qui se lisent d'une traite.
La sensibilité de cet être simple, amoureux de la nature, incompris sauf de Florence, injustement rejeté de tous, désireux de trouver sa place même s'il doit pour cela essuyer des jets de cailloux va nous émouvoir profondément.
Ce livre est puissant, cruel, bien écrit, rempli de suspens . Il est complètement bouleversant.
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Pas tout à fait un homme ?
Le récit de vie d'un baoul, un idiot du village, qui vous amène, avec ses mots à lui, à sa vérité. Et vous révèle la noirceur ordinaire des hommes dans la lumière crue qui brasille le maquis corse. Entêtant comme la marjolaine sauvage, Simple n'est pas un livre que l'on referme facilement.
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Simple n'est pas idiot
L'homme qui raconte est Antoine ORSINI. Chez nous, nous l'appellerions le bredin, dans son village corse, les autres l'appellent le baoul. Enfant un peu "simple", dont la mère est morte en le mettant au monde, provoquant le rejet de son père, Antoine est malmené par ses camarades de classe et c'est l'attention toute particulière et tendre de la maîtresse qui va l'aider à grandir. Mais la mort les sépare assez vite et le baoul va se débrouiller seul. Dans le village comme dans tous villages, il y a des histoires et parfois des drames. Une jeune fille, Florence, seule amie d'Antoine,avec Magic, va être retrouvée morte et le coupable sera rapidement trouvé. C'est tout cela qu'Antoine nous raconte, avec ses mots simples eux aussi mais tellement justes et clairvoyants. Roman touchant qui à sa manière interroge également sur la différence mais aussi la justice.
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Àntoine Orsini sorte de Momo de la vie devant soi qui aurait grandi en Corse raconte de sa voix qui est lui propre, dans une poésie cruelle et belle à la fois, son histoire, celle d'un amour, celle d'un desamour et d'incompréhension
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Simple. Idiot. Baoul. Mongol.

Il était une fois Antoine Orsini : un jeune homme un peu simple d'esprit. Tellement touchant. Tendrement attachant.
Dans ce roman, ce n'est pas Julie Esteve qui écrit. C'est Antoine qui raconte. Antoine qui - avec son innocence - fait le récit de sa vie. Et, quel cruel récit de vie !
Dernier né d'une fratrie de trois enfants, la naissance d'Antoine est marqué par le deuil. Celui de sa mère morte en couche. Une mort que son père ne lui pardonnera jamais, à lui, « le chien ».
Rejeté par tous - y compris par les siens - Antoine survit dans son petit village corse situé au coeur du maquis. Un village où la différence fait peur. Isole. N'est pas appréciée.
Antoine grandit seul. Il a pour seul ami Magic, un dictaphone encore sous plastique. Et Florence aussi. Florence Biancarelli, la plus jolie jeune fille du village. Antoine et elle s'entendent bien. Ils ont - chacun à leur façon - la même sensibilité. Ils se comprennent. Se soutiennent.
Jusqu'au jour où Florence est retrouvée morte au milieu du maquis. Pourtant, Antoine les avait prévenu. Il leur avait dit, aux villageois, que Florence allait mourir et, personne n'a rien fait.
Tous le croient coupable. Est-ce réellement lui ?

Ce livre est un coup de coeur. Un coup au coeur.
En le refermant, je n'ai pu m'empêcher de me demander ce qu'il serait advenu « si » : si seulement, on avait donné sa chance à Antoine ; si seulement, un main s'était tendue vers lui.
Bien que différent, Antoine est loin d'être le simplet que tout le monde pense. Que tout le monde voit. Et, dans cet être à part, se cache un esprit vif. Une âme sensible. Un coeur en or.
Le lecteur gardera un arrière goût doux-amer de cette histoire triste et belle à la fois. Une histoire sur la différence et sur l'acceptation de celle-ci dans notre société.

Toutefois, loin de ne se résumer qu'à cela, ce roman est également une enquête à suspense. Prenante. Haletante. le récit est mené de telle sorte que le lecteur s'aperçoit finalement que chaque habitant de ce petit village corse avait ses raisons de vouloir tuer Florence. Qui est / sont donc les(s) vrai(s) coupable(s) ?
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La claque de la rentrée littéraire 2018, découvert sur les tables d'une librairie, Paris 5, quartier latin. C'était le coup de coeur de la libraire que je connais bien. Ses goûts : les livres littéraires, bien écrit, histoire forte, personnage bien campé, l'émotion.
Et bien, elle disait vrai. Dans ce deuxième roman (du coup, je suis allée acheter et lire Moro-Sphinx ! whauuuaaaaa, j'en ferai une autre critique car Lola c'est ma star à moi - on a envie de lui donner un paquet de kleenex et des chocolats pour consoler son désarroi). Donc, Simple, c'est l'histoire d'Antoine Orsini et de sa chaise. Un simple du village en Corse. Une énorme poésie, une écriture viscérale, une écriture du corps. Forte, puissante, poignante.On pleure de la solitude d'Antoine et des paysages sublimes. J'ai tellement hâte de lire le prochain roman de Julie Estève.
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J'ai bien aimé ce livre.
Son sujet m'a rappelé le roman @Ma reineJean-Baptiste Andréa dont le personnage principal était aussi un garçon différent,plein de poésie. Ici l'auteur peint un homme qui subit la maltraitance de son entourage de façon plus réaliste et dérangeante.
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Simple… Un titre énigmatique qui renvoie à l'identité du personnage principal, Antoine Orsini, l'idiot du village. C'est dans sa tête que le lecteur est plongé, c'est par sa voix que l'intrigue est campée. Une intrigue qui, elle, n'a rien de simple.
Dialoguant avec une chaise fêlée puis avec le pied de chaise seulement, suite à un accès de colère, le narrateur nous promène dans son village, dans ses souvenirs. La chronologie est mise à mal, on apprend par bribes ce qui s'est passé dans ce petit village oppressant et asphyxiant pour tous les personnages principaux. La mort d'une jeune fille de seize ans. C'est encore par fulgurances qu'on apprend l'accusation injuste du narrateur, sa détention pendant plusieurs années, mais aussi son enfance, ses déceptions, ses illusions et la vérité. Une vérité dont on comprend que personne ne l'a véritablement cherchée.
Dans ce roman, le style est haché, le discours se veut simpliste, n'hésitant pas à utiliser la vulgarité, la grossièreté même. Mais la réussite de Julie Estève, c'est de faire de ce style oral et populaire, la voie d'accès à une poésie de l'âme. Un peu à la manière de Céline dans Voyage au bout de la nuit, finalement. La naïveté d'Antoine, sa sincérité, son absence de filtre nous donnent à voir la réalité avec une grande trivialité et une grande violence. Et finalement, ce qui se fait jour immédiatement, c'est que le monstre n'est pas celui qu'on croit.
Qu'on adhère au style ou non, qu'on s'attache au personnage ou pas, on est rapidement scotché à notre fauteuil, brûlant d'envie de connaître le fin mot de l'histoire. Car, bien sûr, le "taré" est l'être le plus pur de ce village, le seul qui ne se laisse pas embrigader par les rumeurs, qui ne laisse pas guider par le qu'en dira-t-on, le seul qui soit véritablement sain d'esprit. Et pourtant, pas de happy end, on le sait d'entrée de jeu, Antoine meurt, laissant ses compatriotes dans l'ignorance la plus crasse, dans la méchanceté la plus cruelle. Une définition riche et complexe du bouc émissaire, son rôle et sa signification...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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