Quelques articles et l'opinion publique pourraient tout à fait retrouvé le sourire. Les gens sont des moutons...
Son amour a désormais une marque, planté à jamais dans le sol de Paris, comme les amoureux gravent leurs initiales dans le tronc d'un arbre.
Si on on pouvait être juste comme ça, toujours... dit-elle en s'adossant au tronc de ce hêtre qui les accueille depuis la fin de la matinée. Autour d'eux les reliefs d'un pique-nique de campagne ; même quelques vêtements qu'ils ont oublié de remettre , lorsqu'ils se sont rhabillés avant de déjeuner.
- Être toujours comme ça dans l'herbe ? demande Gustave en souriant.
- Dans l'herbe et heureux oui...
Gustave fait mine de se tortiller sur lui-même.
- On s'ennuierait. On aurait mal au dos. Il y a des fourmis.
Adrienne éclate de rire et caresse le front de son amant, passant ses doigts dans ses cheveux poivre et sel.
- TU t'ennuierais, corrige-t-elle.
- Toi aussi. Et puis, il n'y a pas de fleuve dans lequel se jeter.
A cette image, le sourire d'Adrienne se fane un instant, comme on se rappelle le temps qui passe ; puis elle sent remonter la félicité, une forme de sagesse douce, de confiance.
- Je suis si fière de toi, mon amour...
Adrienne aime marcher seule dans Paris. Partir à l'aventure, ne pas savoir où ses pas vont la mener, n'avoir de comptes à rendre à personne.
L'amour est une science si floue. Lorsqu'il se drape de routine, il perd sa saveur.
Une boule d'énergie et d'idées, ce Gustave Eiffel. Bien sûr son nom sonnait teuton bien qu'il se dise bourguignon. Mais après tout on s'en moquait.