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4,05

sur 321 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les bouquins sur la Chine, j'adore. C'est toujours, pour moi, un gage de dépaysement. Ce roman est une totale immersion dans un petit village avec ses traditions et ses secrets
Pour éviter une surpopulation du pays, la Chine décide de contrôler les naissances à partir de 1979. Un seul enfant sera admis par foyer. Culturellement les garçons ont la préférence, à l'issu du mariage les filles vont dans les belles-familles alors que les garçons prendront soin de leurs ainés. Une maxime résume cela : avoir une fille c'est arroser le champ du voisin.
En 1991, une fillette disparait, une de plus, qui s'en inquiète ? Personne, sauf sa mère qui vit cela comme un déchirement. Elle remuera ciel et terre pour la retrouver.
En 2013, Lina, une jeune française de Strasbourg, part étudier pour un an à Canton. A sa descente d'avion elle est contactée par Thomas, membre d'une ONG, pour enquêter sur les disparitions de fillettes dans les années 1990.
Un récit sur les deux époques avec des personnages communs. Même si j'ai eu du mal à adhérer au départ, notamment sur la facilité avec laquelle Lina accepte de collaborer avec Thomas, il faut reconnaitre la maitrise de l'auteur pour avoir ficelé un roman aux petits oignons. Les chapitres, très courts, se répondent à 22 ans d'intervalle. Elle a aussi le don de nous maintenir en suspens à la fin de chacun d'eux, nous obligeant à pousser toujours plus loin pour découvrir la vérité. Mais elle a surtout cette capacité de réaiguiller son enquête pour mieux nous perdre.
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Un policier... mais ne partez pas si vous n'en êtes pas fan, car ce policier là, c'est totalement autre chose !
Moi non plus, ce n'est pas mon genre de prédilection, mais j'ai fortement apprécié celui-ci parce que le fond du livre dénonce les aberrations de la politique chinoise de l'enfant unique. Des petites filles abandonnées, vendues, exploitées, tuées. Des mères traumatisées quand la famille et le poids des traditions leurs imposaient une issue dramatique pour la petite nouvellement née qu'elles avaient commencé à aimer. Alors avec un tel sujet, vous imaginez bien que l'intrigue policière est presque accessoire, néanmoins on tourne rapidement les pages de ce livre... la non-spécialiste de roman policier vous le dit... il est passionnant et instructif !
(ouf ! la politique de l'enfant unique a pris fin, même si ses lourdes conséquences sont encore là pour un moment)
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« Son père voulait la pendre ou la noyer.
Un seul enfant par foyer.
Il voulait un garçon, mais sa connasse de femme a fait le taf qu'à moitié.
A la campagne on a besoin d'homme fort pour travailler,
Pas d'une bouche à nourrir,
Pas d'une pisseuse bonne qu'à chialer.
C'est presque impossible de vivre à trois.
Une fille unique, c'est perdre son nom de famille,
C'est la honte pour un villageois.
Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'un déchet humain ?
Lui éclater le crâne entre deux pierres, l'enterrer à côté du chien... » *

Ces paroles sont extraites de 'La petite marchande de porte-clefs', chanson du rappeur Orelsan citée par l'auteur de ce roman aussi noir que documenté. Sous couvert d'une intrigue policière de construction classique, Julie Ewa bouleverse son lecteur en l'informant sur la société chinoise des trente dernières années - pauvreté, corruption, industrialisation, politique de l'enfant unique et ses conséquences catastrophiques sur les filles et leurs mères...

Si on soupçonne l'auteur d'en rajouter pour faire pleurer dans les chaumières, on peut découvrir les ouvrages de Xinran (notamment 'Messages de mères inconnues'), une journaliste à laquelle Julie Ewa se réfère à plusieurs reprises. Pour (ré)apprendre que le bienheureux Occidental s'équipe à pas cher grâce aux petites mains d'Asie ou d'Afrique, on peut aussi lire 'La fabrique du monde' de Sophie van der Linden...

'Les petites filles' a reçu en 2016 le 'Prix du Polar historique'.
C'est amplement mérité ! ♥

* La Petite Marchande de Porte-Clefs, Orelsan
https://www.youtube.com/watch?v=RXCIkIcdCD8
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En Chine, la politique de l'enfant unique et tout ce qui en découle.
Lina, 23 ans, sans famille depuis l'âge de 15 ans, est bénévole au coeur de l'association « les blouses roses » où elle s'occupe plus particulièrement des enfants. Elle décide de rejoindre la Chine pour y poursuivre ses études, elle parle couramment le mandarin et signe pour rejoindre Canton.
Elle y rencontre Thomas, bénévole dans une ONG où il enquête sur la disparition de petites filles. Il lui propose de se rendre à Mou di, petit village pour surveiller de plus près ces disparitions.
Ce roman se déroule sur deux périodes 1991 et 2013.
En 1991, Sun Thang, enceinte voit disparaître sa fille Chi-ni, enfant non déclaré (ce qui se pratique couramment à cette époque on ne déclara pas l'enfant féminin pour laisser au couple la chance d'avoir une seconde naissance avec l'espoir que ce soit un garçon). Sun est désemparée et malgré son état, elle court sur les traces de sa fille et fait tout ce qui est en son pouvoir pour la retrouver.
Va-t-elle y arriver ? que vont-elles devenir toutes les deux, et le bébé à naître ?
En 2013, Lina arrive sur place et à son tour, elle enquête sur les disparitions et cherche aussi à savoir ce qu'est devenue Sun. Mais bien vite des meurtres, maquillés en suicides se perpétuent dans cette minuscule contrée. Les policiers Yi et Rong Zhou vont d'ailleurs y mener l'enquête (tout comme en 1991).
Sur les deux époques on retrouve le moine Yao-Shi, ce dernier avait pris Chi-ni sous sa protection et lui transmettait son savoir, un homme dont l'aspect froid et réservé cache une grande bonté.
Un bon livre, bien écrit, les chapitres sont courts et alternent les deux périodes qui ont bien sûr beaucoup de points communs et même un suivi dans les événements.
Ce policier a été récompensé par :
- le prix sang d'encre des lycéens 2016,
- le prix du polar historique 2016.
Julie EWA a une très belle écriture, fluide et juste, elle nous fait connaître à travers ce livre :
- La politique de l'enfant unique et ses ravages parmi lesquels l'élimination des bébés féminins à leur naissance,
- le trafic d'enfants (réseaux d'adoptions clandestins, ou destinés au trafic d'organes et même à la prostitution.
- La mafia chinoise
- Les ripoux chinois (oui il y en a partout !).
Un très bon livre que je recommande, il apporte un certain dépaysement pour y être allée je peux vous dire que les abords de la rivière Li (là où se passe le roman) est un endroit sauvage et magnifique, on est loin de s'imaginer que ces horreurs peuvent se passer dans des lieux aussi retranchés et peu habités.
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Un livre qui a été une vraie surprise pour moi. Pleinement émouvant, il retrace une bien triste et sinistre coutume qui a existé dans la Chine populaire et montagnarde à laquelle se confronte une jeune fille engagée dans une mission humanitaire avec ses idéaux ... et qui va se heurter à un véritable choc culturel ! Un roman à découvrir !
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Non, je vous raconterai pas l'histoire, vous pourrez facilement la lire dans beaucoup d'autres critiques. J'aurais dû écrire "Deux histoires" : il y a l'enquête menée par Lina en 2013 sur une mystérieuse disparition liée à un trafic de jeunes filles et l'histoire réelle de cette disparition qui a eu lieu en 1991.

Ces deux histoires sont racontées en parallèle dans de courts chapitres, 112 en tout. Cette particularité rend l'histoire plus rythmée et plus facile à lire. Nous vivons le ou les drames de 1991 à peu près en même temps que Lina avance dans son enquête.

L'enquête menée par Lina est un véritable polar qui se transforme en thriller à la fin du livre. Mais pas n'importe quel polar avec beaucoup d'action et peu d'émotions humaines. Non, ce roman vient vous chercher par les tripes en vous racontant en détail les drames vécus par plusieurs familles.

En lisant ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'Orangeraie de Larry Tremblay non pas à cause de la similitude des histoires. Non, c'est parce que dans les deux cas, autant l'écriture est l'écriture est belle, colorée, agréable à lire, autant les informations véhiculées sont choquantes, bouleversante.

J'ai beaucoup appris sur La Chine, a un point tel que j'ai cru pendant un certain temps que l'auteur avait fait un long séjour dans ce pays.

Si le premier livre de cet auteur est aussi passionnant, j'ai hâte de lire le suivant.
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Lorsque Lina s'envole pour la Chine c'est dans le but d'y suivre une année scolaire, mais lors de son arrivée elle rencontre Thomas qui travaille pour une ONG. Celui-ci sait que la jeune femme est bénévole dans une association auprès d'enfants, et lui même travaillant dans le cas de disparitions d'enfants sait que cette cause la touchera. Rapidement la jeune femme travaillera avec et pour lui, n'hésitant pas à aller dans un village reculé pour être au coeur même de cette sombre histoire qui ne fera qu'empirer.

Premier thriller de Julie Ewa, dès les premières pages on est confronté à la politique de l'enfant unique en Chine et à ce qu'elle entraîne, ce qui sera un peu le fil rouge de ce roman.

Entre passé et présent, au fil des pages nous sommes confrontés à deux univers et à deux personnages différents. Avec Lina donc, cette jeune étudiante qui se trouvera bientôt au coeur d'une triste et sombre affaire et Sun Tang cette mère chinoise vivant en 1991. Nous suivons donc deux histoires, deux vies et deux parcours qui rapidement se mêleront.

Impossible de s'imaginer où va nous emmener Les petites filles, les premières pages m'ont presque sidéré même si il faut avouer que ce n'est que le reflet d'événements qui ont pu avoir lieu dans certains coins reculés de Chine.

Avec l'arrivée de Lina dans ce village reculé, le livre prend la tournure d'un véritable thriller implacable. Un piège se referme presque sur elle, alors qu'elle enquête discrètement pour essayer d'en savoir plus sur cette histoire de disparitions d'enfants, tous ceux qui lui parlent plus ou moins sont éliminés un par un et malgré le danger qui règne autour d'elle, la jeune femme continue. Impossible de savoir qui se cache derrière tout cela, tout au long de la lecture le lecteur doute sur l'identité de l'assassin, se fait berner presque parfois en pensant avoir découvert le pot aux roses et quand la vérité éclate c'est une grosse surprise !

Les petites filles est une réussite totale pour un premier roman. Entre l'écriture de Julie Ewa parfaitement maîtrisée et qui nous tient en haleine, le suspens du début à la fin du roman, le rythme soutenu grâce à l'alternance du passé et du présent, un environnement particulier et un sujet si délicat pourtant juste en font un thriller épatant ! Tout est présent pour que le lecteur se plonge totalement dans ce livre.

Ce premier roman de Julie Ewa est pour moi une totale découverte et une jolie surprise de ce début d'année 2016. Je ne m'attendais pas à être touchée par l'histoire de Sun Tang et à être autant tenue en haleine par l'enquête que mène Lina. Au fil des chapitres le roman gagne en intensité, l'histoire prend de l'ampleur encore et encore et que dire du final qui m'a complètement fait halluciner tellement je ne m'attendais pas à cela. Avec tout ça vous l'avez compris, Les petites filles est un roman à lire rapidement !
Lien : http://www.ptitblog.net/litt..
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Autour de l'histoire tragique de la condition des femmes chinoises et surtout des pauvres petites filles nées pendant la politique de l'enfant unique, c'est toute une série d'atmosphères qui émane de ce roman.
Celle des rizières, de la chaleur moite et des moustiques. La pensée bouddhiste à travers Maître Yao-Shi. Les ravages de l'alcool de riz dans ces contrées reculées. La misère des villages dans cette campagne chinoise. La mainmise de la mafia chinoise qui profite des faiblesses des villageois. La honte pour une femme de mettre au monde une fille…
Julie Ewa débute son livre avec l'accouchement d'une villageoise en 1991, année de sa propre naissance en France et l'on ne peut s'empêcher de constater, douloureusement, comme ces deux naissances sont aux antipodes.
Lina, jeune étudiante française, arrive en Chine en cet été 2013. Elle va nous emmener, une vingtaine d'années plus tôt, dans les pas de Sun, jeune mère d'une fillette de 6 ans. Au fur et à mesure de chapitres courts au rythme haletant, nous naviguons entre ces deux époques pour découvrir le destin tragique de cette jeune femme.

L'écriture est jeune, simple et dynamique. L'intrigue est parfaitement maîtrisée même si, à mes yeux, ce n'est pas le suspense que je retiendrai de cette lecture mais plutôt cette intrusion profonde et explicite dans ce milieu campagnard chinois.
C'est un roman riche, profond et bouleversant sur les atrocités perpétrées par l'homme.
Je terminerai juste avec cette petite phrase cinglante, chargée de douleur, de la belle-mère de Li-Li qui vient d'accoucher :
« Ce n'est pas un bébé, juste une fille. »
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En 2013, une jeune humanitaire est confrontée aux traditions ancestrales « machistes » chinoises associées à la politique autoritaire de contrôle démographique du pays.
La découverte est brutale, même si les faits qui l'intéressent se sont déroulés une vingtaine d'années plus tôt et si la vérité lui apparaît lentement.

Le récit alterne habilement entre les deux époques, et le suspense est bien entretenu grâce à cette technique narrative.

La première moitié de l'ouvrage présente les personnages et le contexte socio-économique avec une grande subtilité, d'une manière qui évoque plus un travail documentaire qu'une fiction. Des scènes d'action font progressivement leur entrée, modifiant l'ambiance de l'ouvrage - c'est finalement un policier que l'on tient entre les mains, non un reportage romanesque. L'envie de poursuivre est toujours là mais ce changement de genre peut sembler gênant.

Cette dénonciation de crimes et d'atteintes aux droits de l'homme en Chine est puissante et efficace. Julie Ewa nous invite à la réflexion : si le contrôle de la croissance démographique apparaissait comme un impératif, on ne peut que déplorer la manière dont il a été effectué.

Un excellent moment de lecture, sur un sujet qui interpelle.
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SUPER roman à la fois policier historique roman tout ce que j'aime .
Un roman policier pas sanguinolent du tout .
Oui il y a un peu de sang des morts mais il y a aussi beaucoup de tendresse et d'amour.
Je me suis beaucoup attachée à SUN et à sa pettie fille Les chapitres sont courts mais intenses. Bien que ce roman se passe sur plusieurs années avec beaucoup de retours en arrière , on ne se perd pas dans la chronologie des faits.
Ce fut un plaisir de lecture
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