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4,05

sur 320 notes
Les bouquins sur la Chine, j'adore. C'est toujours, pour moi, un gage de dépaysement. Ce roman est une totale immersion dans un petit village avec ses traditions et ses secrets
Pour éviter une surpopulation du pays, la Chine décide de contrôler les naissances à partir de 1979. Un seul enfant sera admis par foyer. Culturellement les garçons ont la préférence, à l'issu du mariage les filles vont dans les belles-familles alors que les garçons prendront soin de leurs ainés. Une maxime résume cela : avoir une fille c'est arroser le champ du voisin.
En 1991, une fillette disparait, une de plus, qui s'en inquiète ? Personne, sauf sa mère qui vit cela comme un déchirement. Elle remuera ciel et terre pour la retrouver.
En 2013, Lina, une jeune française de Strasbourg, part étudier pour un an à Canton. A sa descente d'avion elle est contactée par Thomas, membre d'une ONG, pour enquêter sur les disparitions de fillettes dans les années 1990.
Un récit sur les deux époques avec des personnages communs. Même si j'ai eu du mal à adhérer au départ, notamment sur la facilité avec laquelle Lina accepte de collaborer avec Thomas, il faut reconnaitre la maitrise de l'auteur pour avoir ficelé un roman aux petits oignons. Les chapitres, très courts, se répondent à 22 ans d'intervalle. Elle a aussi le don de nous maintenir en suspens à la fin de chacun d'eux, nous obligeant à pousser toujours plus loin pour découvrir la vérité. Mais elle a surtout cette capacité de réaiguiller son enquête pour mieux nous perdre.
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Portrait noir d'une Chine encore corrompue
*
Encore une bonne pioche (celle du mois de mai)!
Le 1er roman d'une jeune auteure alsacienne qui a du talent et du potentiel.
C'est un thriller psychologique, avec un côté aventurier et ethnologique. Ainsi qu'avec un soupçon d' histoire économique et politique.
Centré sur l'Empire du Milieu avec la mise en place de la mesure de l'enfant unique, une loi qui a dérivé à plusieurs niveaux. On plonge instantanément au coeur de ce problème.
Une jeune strasbourgeoise, bénévole dans un service de pédiatrie, se voit confier une mission dès qu'elle pose le pied à l'aéroport de Pékin. Etudiante parlant très bien le mandarin, elle se voit proposer une bien étrange affaire. Un jeune expatrié français, employé dans une ONG aimerait qu'elle espionne dans un village traditionnel. Des suspicions autour d'enlèvements d'enfants sont l'enjeu central de cette histoire.
Puis sur une autre temporalité (autour des années 90), mais au même endroit, une jeune maman perd sa fille dans d'étranges circonstances. Elle enquête avec l'aide d'un moine.
*
Plus qu'un thriller, c'est surtout une documentation riche et fournie de la situation économique chinoise, notamment la réglementation des naissances féminines, de la corruption, des incidences sur la population, la misère sociale...(et d'autres thèmes que je ne dévoilerais pas pour garder le suspense).
Bouleversant parce que cette histoire si tragique est le reflet de ce qui s'est passé, se passe certainement encore. J'en ai déjà eu un aperçu en lisant des ouvrages de l'auteure @Xinran .
*
C'est bien rythmé, avec une intrigue policière classique, des personnages attachants. Quelques invraisemblances, notamment pour Lina, l'étudiante qui arrive ici dans le feu de l'action aussi rapidement. Des citations appropriées (de Xinran) émaillent certains chapitres.
De meurtres inexpliqués en poursuites dans les bas-fonds mafieux, le lecteur voyage dans une Chine ancestrale avec ses moeurs d'un autre âge.
*
Immersif, dur, choquant par sa gravité, voilà un thriller rondement mené (mais pourquoi fallait-il rajouter une petite romance érotique dans cette histoire?)
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Un policier... mais ne partez pas si vous n'en êtes pas fan, car ce policier là, c'est totalement autre chose !
Moi non plus, ce n'est pas mon genre de prédilection, mais j'ai fortement apprécié celui-ci parce que le fond du livre dénonce les aberrations de la politique chinoise de l'enfant unique. Des petites filles abandonnées, vendues, exploitées, tuées. Des mères traumatisées quand la famille et le poids des traditions leurs imposaient une issue dramatique pour la petite nouvellement née qu'elles avaient commencé à aimer. Alors avec un tel sujet, vous imaginez bien que l'intrigue policière est presque accessoire, néanmoins on tourne rapidement les pages de ce livre... la non-spécialiste de roman policier vous le dit... il est passionnant et instructif !
(ouf ! la politique de l'enfant unique a pris fin, même si ses lourdes conséquences sont encore là pour un moment)
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« Son père voulait la pendre ou la noyer.
Un seul enfant par foyer.
Il voulait un garçon, mais sa connasse de femme a fait le taf qu'à moitié.
A la campagne on a besoin d'homme fort pour travailler,
Pas d'une bouche à nourrir,
Pas d'une pisseuse bonne qu'à chialer.
C'est presque impossible de vivre à trois.
Une fille unique, c'est perdre son nom de famille,
C'est la honte pour un villageois.
Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'un déchet humain ?
Lui éclater le crâne entre deux pierres, l'enterrer à côté du chien... » *

Ces paroles sont extraites de 'La petite marchande de porte-clefs', chanson du rappeur Orelsan citée par l'auteur de ce roman aussi noir que documenté. Sous couvert d'une intrigue policière de construction classique, Julie Ewa bouleverse son lecteur en l'informant sur la société chinoise des trente dernières années - pauvreté, corruption, industrialisation, politique de l'enfant unique et ses conséquences catastrophiques sur les filles et leurs mères...

Si on soupçonne l'auteur d'en rajouter pour faire pleurer dans les chaumières, on peut découvrir les ouvrages de Xinran (notamment 'Messages de mères inconnues'), une journaliste à laquelle Julie Ewa se réfère à plusieurs reprises. Pour (ré)apprendre que le bienheureux Occidental s'équipe à pas cher grâce aux petites mains d'Asie ou d'Afrique, on peut aussi lire 'La fabrique du monde' de Sophie van der Linden...

'Les petites filles' a reçu en 2016 le 'Prix du Polar historique'.
C'est amplement mérité ! ♥

* La Petite Marchande de Porte-Clefs, Orelsan
https://www.youtube.com/watch?v=RXCIkIcdCD8
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« Les petites filles » est un roman ayant pour toile de fond la politique de l'enfant unique qui a été mise en place en chine fin des années 70 et qui a perduré jusqu' au 29 octobre 2015. Il n'est pas difficile d'imaginer combien cette mesure a eu un impact terrible sur les femmes mais arrive-t-on réellement à prendre la mesure des différentes pratiques exercées pour respecter cette « loi » et des dérives que cela a engendré ?
Julie Ewa a pris le parti d'en faire un thriller et cela est tout à fait réussi. Ce n'est pas le style de thriller qui fait peur mais plutôt qui écoeure, qui déchire et surtout révolte. La façon dont l'auteur aborde le sujet nous plonge instantanément au coeur de la chine profonde et nous glisse dans un climat de suspicion particulièrement bien rendu.
Ce roman est plus qu'un thriller, il aborde plusieurs sujets importants et nous questionne sur les pratiques , les règles drastiques du contrôle des naissances en Chine et leurs conséquences mais nous amène également à nous interroger sur les pays occidentaux. Toutefois, cela reste un roman et non pas un documentaire, il ne faut donc pas s'attendre à une analyse approfondie du système chinois mais ce n'est pas ce que l'on demande à un thriller !
C'est un roman bouleversant, qui touche par sa gravité mais aussi par sa sensibilité et sa pudeur.
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Une belle surprise que ce livre dont j'ai lu pas mal de bons échos et je n'ai pas été déçu. Une alternance d'époque, des chapitres courts, avec pour fil conducteur des disparitions de jeunes filles et la politique de l'enfant unique en Chine.

Lina jeune fille va partir en Chine faire un stage, à son arrivée un membre d'une Ong l'a contacte afin de la mettre en immersion dans le village de Mou Di. Dans ce village de mystérieuses disparitions de jeunes filles ont eu lieu et on n'a jamais su ce qu'elles sont devenues. Lina membre d'association en France venant en aide aux enfants accepte cette mission. Elle va donc être héberger par un moine sur place dans ce petit village.

De fil en aiguille elle va découvrir les habitants de celui-ci et on va lui raconter l'histoire de Sung Tang dont la fille a disparu du jour au lendemain. Lina va donc tenter d'en savoir plus à ce sujet et à partir de ce moment la des choses étranges vont se passer au village.

J'ai d'abord eu peur de la situation en Chine pour cette ouvrage, les thrillers se passant plus habituellement en Amérique, en France, en Angleterre. Mais ce livre ne se limite pas à l'enquête menée ici par Lina le sujet est beaucoup plus vaste.

Une auteur à suivre pour ma part, une immersion dans la campagne reculée chinoise j'ai vraiment beaucoup appréciée cette lecture.
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J'avoue j'ai été embarquée dans cette histoire de disparition de petites filles en Chine.
Quelques grosses ficelles certes, un peu d'invraisemblances, un coupable sans doute facile à trouver. Mais à la limite ce n'est pas important. Là franchement on part dans un beau dépaysement, dans un village isolé où les filles sont minoritaires, où les filles sont vues comme des bouches à nourrir inutiles, où les filles disparaissent....
Une jeune Française arrive dans cette problématique et va s'intéresser à un cas en particulier. Ce livre est une bonne piqûre de rappel sur le statut désastreux mais encore actuel des filles et des femmes dans la Chine contemporaine.
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En commençant Les petites filles, second roman de Julie Ewa, j'ai immédiatement repensé, non sans malaise, à un article sur l'infanticide féminin en Chine et en Inde, lu il y a une dizaine d'années dans le Livre Noir de la condition de la femme, sous la direction de Christine Ockrent.

Julie Ewa dresse dans son roman un portrait noir et terrifiant d'une Chine prise entre les coutumes ancestrales misogynes et un "capitalisme socialiste" flambant tout. La majeure partie de l'histoire se déroule dans le petit village de Mou Di, sur deux périodes : septembre-octobre 1991 et juillet-août 2013. L'enquête d'une ONG sur des disparitions d'enfants en Chine se concentre, avec l'aide de Lina, jeune étudiante française de 23 ans venue pour un an perfectionner sa maîtrise de la langue chinoise.

Là est le seul bémol du livre: j'ai trouvé les deux personnages occidentaux, Lina et Thomas, très peu crédibles et la façon d'incorporer l'étudiante à cette mission d'enquête plus que tirée par les cheveux.
Pour tout le reste, j'aurais nettement préféré que tous les événements relatés ne sortent que de l'imagination de l'auteure. Hélas, il n'en est rien et la politique maoïste de l'enfant unique, conjugué à la préférence ancestrale pour un fils et le rejet virulent des filles, a entraîné des abominations par centaines de milliers à l'encontre des bébés féminins et des fillettes.
Pour s'en convaincre, je renvoie au Livre Noir cité plus haut ainsi qu'aux ouvrages de l'écrivain chinoise Xinran qui dénonce également avec acharnement les méfaits de cette politique et des traditions inhumaines.

Les petites filles est un roman souvent très douloureux à lire. Certains passages meurtrissent particulièrement l'esprit. Comment ne pas se sentir atteint dans son humanité face à ce qu'il s'y passe? Paradoxalement des personnages comme Sun Rang ou encore Maître Yao Shi ressortent encore plus éblouissants de lumière et de courage au sein de cette noirceur. Ces deux-là, et d'autres figures secondaires, m'ont profondément émue et marquée.
En tout cas, voilà un récit que je ne suis pas prête d'oublier. A se demander pourquoi lire des romans d'horreur quand la réalité peut dépasser en monstruosités diverses et variées les créatures surnaturelles. Les vrais monstres ont visage humain. Julie Ewa en dévoile une des faces avec son roman.
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Quand une jeune auteure alsacienne vient nous conter un sombre récit se déroulant en Chine, on est loin de banales chinoiseries.

Julie Ewa arrive sur la pointe des pieds dans la prestigieuse collection Spécial suspense de Albin Michel. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne dépare pas dans le paysage. Un vrai sang neuf.

Ce récit à beau débuter à Strasbourg, c'est d'une réalité bien chinoise dont il est question. Une situation réelle, loin du guide touristique, que nous européens avons trop tendance à écarter de notre regard par confort…

Une histoire basée sur un fait de société terrible. L'auteure, sous couvert d'un vrai suspense, décrit l'horrible sort de certains enfants, et particulièrement Les petites filles.

Ne fuyez pas à l'évocation d'un sujet aussi dur ! le sujet est à manier avec des baguettes (…euh des pincettes), ce que fait bien l'auteure. Ce livre est un concentré d'émotions sans coté trop moralisateur, même si Julie Ewa y défend de manière poignante les droits des femmes. de toutes les femmes, pas juste des enfants d'ailleurs.

Un sujet fort mais aucunement traité comme un reportage. Nous sommes bien dans le cadre d'une fiction romanesque. L'intrigue y met en lumière des personnages avant tout. Des caractères touchants et poignants (entre les occidentaux découvrant le pays et les autochtones). Oui l'auteure a pris le parti de raconter une vraie histoire et surtout de construire de vrais personnages.

On a beau être dans la collection consacrée au suspense, le roman est loin des polars classiques, même si la tension est bien présente. A coups de chapitres très courts (3 pages), Julie Ewa imprime un rythme soutenu, nous baladant entre le présent et les années 90. Voyager dans le temps, pour mieux comprendre les histoires de ses personnages.

Le choix de ces brefs chapitres rend la lecture particulièrement fluide. A titre personnel, j'aurais aimé davantage de développements concernant l'ambiance dans le cadre de passages plus longs, même si l'atmosphère est globalement bien rendue (du point de vue de l'occidental que je suis). Loin de moi, donc, l'idée de « saké » ce roman pour ce parti-pris ! Bien au contraire, cette lecture est tout autant distrayante que salutaire.

Une chose est claire, Julie Ewa n'a pas à rougir face à ses illustres camarades de cette collection « suspense ». Elle prouve qu'on peut proposer un divertissement grand public tout en exposant une problématique forte, sans jugement hasardeux et avec une belle humanité.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Lina est une jeune étudiante française qui part pour un an en Chine. Elle pourra perfectionner l'apprentissage de cette langue tout en s'imprégnant de la culture du pays. Mais quand elle est approchée dès sa descente d'avion par Thomas, un jeune membre d'une ONG, elle ne se doute pas qu'elle va vivre une aventure difficile et éprouvante. Courageuse et tenace, elle ira jusqu'au bout pour arriver à faire éclater la vérité...
Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu de thriller... et quelle angoisse !! On plonge dans une histoire de trafic d'enfants en plein coeur de la campagne chinoise. On est aux côtés de cette jeune femme qui découvre les tristes pratiques de ce peuple, engendrées par la politique de l'enfant unique. Un très bon roman, bien écrit, prenant, qui glace les sangs !!!
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