La honte de la famille

Dans toutes les familles, il y a quelque chose à cacher... Nous, ça sera que mon fils soit un flic. Mais, grâce à la Bonne Mère, cette honte, dans un sens, elle nous flatterait plutôt... vu les circonstances... Disons que c’est un accident qui se renouvellera pas... Pimprenette, jure-moi que tes garçons t’en feras jamais des policiers.

A cinquante-cinq ans, c’est dur de dresser le bilan d’une existence qu’on s’imaginait à l’abri de tout regret et qui, brutalement, vous apparaît manquée.

Lorsque les filles sont amoureuses, elles ont tendance à se persuader que le monde peut s’arrêter de tourner.

On respecte pas un père qui vous apprend à mal se conduire ! On respecte pas une mère qui a passé tant de temps en prison.

— Vous devriez avoir honte !
— C’est vous qui devriez avoir honte d’essayer de vous annexer un gars qui pourrait être votre fils !

D’ailleurs, l’honneur, c’est pas aujourd’hui qu’on l’a perdu ! C’est quand ton fils est entré dans la police ! Oui, c’est ce jour-là que ç’a été la honte, la vraie honte de la famille !

On ne se débarrasse pas d’un coup de vieilles habitudes.

N’importe quel minable est plus heureux que vous ! Jamais vous ne goûtez un instant de repos... Vous avez volé le bien dont vous profitez injustement ! Vous tremblez à toutes les heures d’entendre les pas des policiers dans les escaliers de vos maisons...

Un vieux ,bougre qui n’en fiche plus une secousse, un crétin qui, sous prétexte que sa petite amie lui en préfère un autre, accepterait sans doute avec joie la perspective d’une guerre atomique, et un idiot qui s’imagine être le premier à avoir découvert l’amour ! Pendant ce temps, les truands de tout poil se la coulent douce et doivent se foutre de nous en jouant à la pétanque !

Tes histoires avec les Corses, elles me regardent pas... Chacun voit midi à sa porte, et moi j’ai rien à voir avec Saliceto et ses hommes... On s’ignore. A mon âge, je préfère continuer à les ignorer.