Les imperfections d’autrui nous invitent à des comparaisons rassurantes.
Pasteur ou pas, les hommes se conduisent comme des idiots dès qu’ils s’occupent des filles ! Les serviteurs de l’Éternel peuvent manquer de flair et préférer une Rachel pomponnée — même quand c’est pas dimanche — à notre Sarah aux qualités indiscutables qu’elle a héritées de moi.
Ce jardin constituait son domaine privé, même sa sœur n’y allait qu’en cas de nécessité urgente imposée, du genre d’une arrivée impromptue. Joseph préparait ses sermons parmi les légumes, binant des pommes de terre ou repiquant des poireaux. Éclaircir les carottes, arroser les salades l’imprégnaient d’une quiétude à nulle autre pareille. Âme pure, dénuée de soucis métaphysiques, le pasteur découvrait une preuve de l’existence de Dieu aussi bien dans l’enseignement de la Bible que dans la pousse des radis.
La pauvre, elle s’efforce de jouer les indifférentes sans penser que c’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire des grimaces.
Les pasteurs vont au lit comme tout le monde et pas toujours pour y dormir !
On ne peut donner que ce que l’on a.
Être pasteur n’implique pas qu’on doive avancer dans la vie les yeux fermés ! On peut avoir pitié, sans pour autant être dupe !