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Citations sur Le discours (203)

Ma sœur me tend la boîte de chocolats, je laisse ma main en suspens quelques secondes au-dessus de la boîte, je ne sais jamais lequel choisir, et cette décision dérisoire qui nest qu’une simple formalité pour le commun des mortels prend chez mol des proportions absurdes, j’ai la sensation de me trouver face à un choix décisif de ma vie, que ce choix pourralt très bien entraîner dans son sillon une somme de conséquences potentiellement dramatiques et irréversibles. Je fins par me décider, en prends un qui me semble attrayant, le croque et me fige. Cest le chocolat avec ce truc blanc immonde à l’intérieur.
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Et puis, tu sais, ce n'est pas grave de se casser la gueule, tu te la casseras encore, très souvent même, crois-moi, parce que la vie est un vélo rouge sans petites roues.
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Même si au fond je m'en fous d'être décalé, là tout de suite je veux bien être décalé, je veux bien ne pas être à ma place, je veux bien être l'absent à la mononucléose, l'invisible au bouillon de vermicelles.
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Vers trente ans, j'avais dû me rendre à l'évidence: ma puberté était passée sans que disparaisse mon inadaptation au monde.
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On va faire un jeu, on va chacun déplier un papier, un seul, on va le lire à l'autre, et ce qu'on lui lira sera ce que l'on souharte pour nous deux, d'accord? J'avais rechigné quelques secondes, arguant qu'on volait le vœu d'un autre et que ce n'était pas très honnête, je surjouais le trouble-fête pétri de morale pour attiser plus encore son envie de jouer, alors qu'au fond j'adorais l'idée. Sonia avait déplié son papier la première et l'avait lu. Regarde-moi toute ta vie comme tu m'as regardée hier soir. Et un silence avait suivi, un silence durant lequel nous avions échangé un long regard chargé de mille choses non formulées. À toi. J'avais déplié le mien et en avais découvert le contenu avec effroi. Je voudrai que Solène se laisse enculé.
J'étais tétanisé. Sonia attendait que je lise mon papier, un sourire innocent collé aux lèvres, et je ne pouvais décemment pas lire ça, pas à ce stade de notre relation, pas à l'entrée de cette parenthèse enchantée où tout est si scintillant, merveilleux, féerique.
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À l'avenir, quand quelque chose clochera dans votre couple, posez-vous cette question essentielle: Etes-vous BIL-compatibles?
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Ah oui dis donc ça a l'air pas mal... Ludo semble satisfait de ma réponse. Au fond on ne nous demande pas grand-chose dans la vie. Deux trois réponses comme ça peuvent vous faire traverser l'existence sans trop de désagréments.
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Mais je n'ai jamais entretenu avec mes parents autre chose que des rapports naviguant mollement entre non-dit, consensus respectueux et acceptation polie, un non-rapport, cette volonté de ne jamais faire de vagues pour ne pas avoir à les surmonter. Schéma que par la suite je ne cesserais de reproduire avec les filles que je croiserais tout au long de mon existence.
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Je vais vous raconter un conte, l'histoire du petit tailleur de pierre...
Voilà, il était une fois un petit tailleur de pierre qui se plaignait en permanence de sa condition miséreuse, du matin au soir il répétait qu'il en avait assez et qu'il rêvait d'être à la place du roi... Un jour il croise la route d'un sage qui lui dit : D'accord, admettons que tu es le roi. Mais un jour le roi, à force de se pavaner au soleil, attrape une insolation et tombe gravement malade. Tu préfères être le roi ou le soleil ? Alors le tailleur de pierre lui répond Le soleil. - Donc tu es le soleil. Mais un jour le soleil est masqué par un gros nuage et on ne le voit plus jamais. Tu préfères être le soleil ou le nuage ? - Le nuage. - Bien, tu es le nuage. Mais un jour le nuage passe derrière une énorme montagne, et il disparaît à jamais. Tu préfères être le nuage ou la montagne ? - La montagne. - Alors tu es la montagne. Mais la montagne, heure après heure, jour après jour, année après année, se fait grignoter par le tailleur de pierre...

Et peut-être, mes chers amis, faut-il voir une morale qui serait : plutôt que de se rêver à la place du roi, sachons apprécier le bonheur quand il est là, sous nos yeux et qu’on ne voit pas toujours.
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A cette époque, nous avions tous un livre dans la poche, non pas tant pour le lire que pour l'exhiber, comme un témoignage de notre extrême sensibilité (tiercé de tête: Dagerman - Cioran - Baudelaire). Il fallait que le livre dépasse suffisamment de la poche de manière qu'on puisse en distinguer le titre, afin que les filles (car oui, soyons clairs, la manœuvre leur était destinée à elles, et uniquement à elles) se disent immédiatement en voyant ce type à la chevelure savamment désordonnée, « Mon Dieu que ce garçon a l'air profond et sensible, il semble tellement différent des autres, si seulement son regard intense pouvait se poser sur moi plutôt que d'être douloureusement tourné vers ses propres démons intérieurs. »
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