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Citations sur Le discours (202)

Dans la vraie vie, on ne dit pas J’ai besoin d’une pause, ça ne se fait pas, ce n’est pas inscrit dans les codes sociaux. Lorsqu’on est invité à un repas, par exemple, on ne se lève pas soudain en disant J’ai besoin d’une pause, on ne prend pas son imper dans le vestibule et on ne claque pas la porte sans autre explication et justification que J’ai besoin d’une pause. On dit par exemple je suis désolé, ma mère a fait un AVC, je suis très inquiet, je dois vous quitter, ou bien je suis désolé, je suis vegan, je ne supporte pas la vue de ce gigot et de manière générale tout ce qui rappelle la souffrance animale, ce n’est pas contre vous, je suis hypersensible, excusez-moi, on ne dit pas J’ai besoin d’une pause sans rien derrière, sans rien autour.
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Je vais vous raconter un conte, l'histoire du petit tailleur de pierre...
Voilà, il était une fois un petit tailleur de pierre qui se plaignait en permanence de sa condition miséreuse, du matin au soir il répétait qu'il en avait assez et qu'il rêvait d'être à la place du roi... Un jour il croise la route d'un sage qui lui dit : D'accord, admettons que tu es le roi. Mais un jour le roi, à force de se pavaner au soleil, attrape une insolation et tombe gravement malade. Tu préfères être le roi ou le soleil ? Alors le tailleur de pierre lui répond Le soleil. - Donc tu es le soleil. Mais un jour le soleil est masqué par un gros nuage et on ne le voit plus jamais. Tu préfères être le soleil ou le nuage ? - Le nuage. - Bien, tu es le nuage. Mais un jour le nuage passe derrière une énorme montagne, et il disparaît à jamais. Tu préfères être le nuage ou la montagne ? - La montagne. - Alors tu es la montagne. Mais la montagne, heure après heure, jour après jour, année après année, se fait grignoter par le tailleur de pierre...
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L’année de mes trente ans, j’ai sombré dans une profonde dépression. Un chagrin d’amour, un de plus. J’étais revenu passer quelques jours chez mes parents, j’avais besoin de repli fœtal, de retour aux sources, quand bien même je n’avais plus rien de commun avec la source. Je me souviens qu’un soir, pendant que ma mère préparait le repas, debout dans la cuisine, j’avais essayé de lui parler de mon mal, la dépression, sans l’affoler, mais sans l’épargner non plus, j’avais besoin de partager ça avec elle, lui dire à quel point j’étais rongé, à quel point j’en souffrais, ce à quoi elle avait répondu : Tu dois boire du jus d’orange. Voilà. C’était ça la solution de ma mère, boire du jus d’orange.
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Tu as l'air fatigué Adrien, tu es sûr que tu dors assez ? Ma mère me trouve toujours amaigri, toujours pâle. Non maman, je ne suis pas fatigué, je vieillis.
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Ludo est en train de me parler de près, me donnant toujours la désagréable sensation que des molécules de mots, de sons, d'haleine, de salive, pénètrent ma sphère intime sans que j'y puisse rien faire, là , tout de suite, je m'en fous, les molécules peuvent bien entrer et faire tout ce qu'elles veulent, c'est open bar.
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Peut-être ne faut-il jamais être soi dans l’intimité si l’on veut qu’une relation dure comme au premier jour, persévérer à exhiber l’appartement témoin contre vents et marées, se contenter de montrer la vitrine.
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Coucou Sonia, j’espère que tu vas bien, bisous ! Que répondre à ça ? Il n’y a rien à répondre puisque je ne demande rien, je me contente d’espérer, voilà, j’espère qu’elle va bien mais je ne le lui demande pas explicitement. J’espère. Le verbe le plus fermé qui soit.
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...peut-être ne faut-il jamais être soi dans l'intimité si l'on veut qu'une relation dure comme au premier jour, persévérer à exhiber l'appartement témoin contre vents et marées, se contenter de montrer la vitrine.
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On n'est jamais aussi seul que lorsqu'on se retrouve seul, le vide attire le vide. Un seul être vous manque et tous les autres prennent la fuite.
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Les autres sont incompétents en matière de chagrin d'amour (…), on le sait qu'ils sont incompétents, malgré tout on espère toujours que dans l'assistance va se trouver la personne miracle qui vous démontrera par A plus B, de manière rationnelle et scientifique, pourquoi il est inutile d'être malheureux, et qui déroulera un argumentaire implacable, limpide, digne de « C'est pas sorcier, Alors, Jamy, le chagrin d'amour c'est quoi ? » Mais il ne se trouve jamais ce genre de magicien dans les soirées.
(p. 80-81)
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