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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de plusieurs nouvelles horrifiques et fantastiques qui nous plongent dans des histoires souvent, sombres, sanglantes, dérangeantes et glauques. Certes tous les textes ne sont pas au même niveau et certains ne m'ont pas convaincus, mais dans l'ensemble on a là un recueil vraiment efficace et intrigant qui offre aussi une mythologie qui se dévoile tout au long des différents récits et qui donne envie d'en savoir plus sur ses monstres avides de pouvoir et de puissance. le style de l'auteur se révèle simple, porté par des phrases courtes et percutantes, le tout étant vraiment visuel et nerveux, même si parfois il se révèle un peu trop froid pour vraiment emporter le lecteur, le rendant plus spectateur qu'autre chose. Un recueil qui m'a convaincu et je lirai sans soucis d'autres textes de l'auteur pour me faire frissonner.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Quelques très bons textes, mais trop peu d'originalité et une narration trop peu immersive pour crier au chef-d'oeuvre

Au départ, la démarche de l'auteur semble intéressante : mettre au goût du jour, dans une version Explicit Lyrics, les mythes Lovecraftiens. de ce fait, on en attend beaucoup, et la déception n'en est que plus grande : trop peu de textes s'éloignent suffisamment du Maître pour parler de réinvention (plus d'adaptation glauque, explicite, contemporaine et scandinave), et on a trop le sentiment d'un vague copier-coller. Trop peu de textes suscitent réellement le frisson, l'horreur, le dégoût, l'excitation érotique ou même la simple immersion (les textes les plus réussis étant justement ceux qui y parviennent). Je n'ai jamais ne serait-ce qu'approché les sensations provoquées par la lecture d'un écrit du génie de Providence, ou celles d'un Stephen King ou d'un Dean Koontz, par exemple. Enfin, les choix narratifs, du staccato à la Ellroy (qui passe parfois très bien, mais parfois aussi se révèle pénible à lire) au fait de finir plusieurs textes en queue de poisson, sans fournir la moindre clef, ne vont clairement pas recueillir l'adhésion de toutes les catégories de lecteurs. Et c'est dommage, car Anders Fager se révèle doué pour décrire les psychologies autres, que ce soit celle d'un enfant (alors qu'il est adulte), celle d'une femme (alors que c'est un homme) ou celle d'une créature à demi-humaine (alors qu'il est -enfin on l'espère- comme vous et moi).

Est-ce intéressant ? Globalement, oui. Un chef-d'oeuvre ? Globalement non, même si certains textes sont de très haut niveau. Est-ce recommandable ? Vaste question. Les facteurs bloquants seront le côté malsain et explicite de la chose, les particularités de l'écriture et le fait que lire un clone de Lovecraft vous gêne ou pas. J'ai presque envie de dire qu'il vaut mieux ne pas l'avoir lu pour avoir une chance de réellement passer un moment angoissant et prenant avec ce livre.

Par contre, j'ai globalement trouvé que pour une fois, le sexe (omniprésent) était au service de l'histoire et s'inscrivait le plus souvent logiquement dans cette dernière. Je craignais une utilisation racoleuse, commerciale et en grande partie gratuite de la chose, et finalement mes craintes ne se sont pas concrétisées.

Version détaillée de la critique, nouvelle par nouvelle, sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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L'éditeur est allé piocher treize nouvelles dans trois recueils de l'auteur.
Je ne sais si tout est du même gabarit ou s'il s'agit du meilleur mais on tient là de la littérature fantastique de haut vol, qui s'inspire inconstestablement de Lovecraft, en remettant si l'on veut l'univers de notre auteur de Providence préféré au goût du jour, mais aussi de Clive Barker et ses fameux livres de sang, anthologie savoureuse.
La mythologie lovecraftienne rejoint parfois la scandinave et les monstres sont légions dans ce recueil, qui viennent de l'espace et vivent sous terre, qui se cachent au fond de cave humide ou de forêt profonde, qui communient et communiquent avec des adolescentes ou de très jeunes enfants, idôlatrés par des disciples prêts à tout pour à la fois cacher leur existence mais aussi perpétuer leur culte.
De nombreuses histoires se répondent par des personnages qui se croisent ou des situations communes, échos qui renforcent un univers glauque et glaçant, en partie invisible et indicible, réalité qui oeuvre dans l'ombre et peuple les cauchemars.
Vivement d'autres traductions de Fager.
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Petite excursion hors du noir avec ce recueil de nouvelles horrifiques venues du nord. Un recueil dont il faut bien dire qu'on l'a abordé avec une pointe de méfiance. La Scandinavie a déjà fait bien du mal à la littérature noire ; que pouvait-elle donc réserver au genre fantastique et à l'épouvante ?

Ces préventions ont été bien vite levées avec une première nouvelle – qui donne son titre au recueil – mettant en scènes des adolescentes hypersexuées jetant leur dévolu sur de jeunes hommes pour mieux les sacrifier à une créature venue du fond des âges qui n'est pas sans rappeler les récits de Lovecraft.
Cela continue avec des sauts dans plusieurs époques où l'on rencontre un paysan forcé de laisser invoquer Ittakkva, dieu vengeur à la fureur aveugle, un enfant irrépressiblement attiré par un trou dans la roche, une étrange vendeuse de poissons d'ornement pour laquelle l'aquariophilie n'est pas que l'expression d'un amour platonique pour les animaux marins, les dessous de l'asphyxie érotique ou encore une des premières utilisations médicales du vibromasseur.

Les points communs entre tous ces récits ? D'abord des « fragments » enchâssés entre les nouvelles qui créent un lien entre elles, quand bien même il est parfois ténu , et qui laissent planer l'ombre de cette créature monstrueuse que l'on aperçoit parfois au détour des histoires. Ensuite une véritable fascination de l'auteur à l'égard de l'adolescence féminine, ce moment mystérieux où les filles deviennent femmes et où, ici, elles deviennent aussi prédatrices ; un thème récurent de la littérature d'horreur (pour aller au plus récent on se contentera d'évoquer Carrie, de Stephen King) particulièrement bien exploité ici avec aussi pour nous, lecteurs méridionaux, une autre image de la jeunesse scandinave que celle, bien lisse, que l'on peut communément avoir. Enfin, toujours cette pointe d'humour noir, d'ironie acide qui rend le tout aussi amusant que révulsant.

Bref, si, comme presque toujours dans ce genre d'exercice, certains récits se révèlent plus faibles que d'autres, c'est un chemin plutôt séduisant que l'on parcourt aux côtés d'Anders Fager et de ses furies. Parfois nébuleux mais avec le souci constant de relancer ses histoires en prenant le lecteur à contrepied, Fager arrive à nous accrocher et à nous balader dans son monde de manière plaisante. Une nouvelle découverte sympathique pour les jeunes éditions Mirobole.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Anders Fager a un style très personnel. Quelque chose de direct, de cash, de moderne, où se mêlent l'humour, le sexe, la drogue, le banal qui cache l'innommable... Il revisite de manière actuelle le mythe de Cthulhu, avec des sectes, des sorciers, des smartphones, des réseaux sociaux et des créatures glauques tapies dans l'ombre qui ne rechignent pas à persuader des enfants de se laisser manger la main ou de balancer un ami dans le trou. Que ne doivent pas faire les Grands Anciens ou leurs rejetons pour survivre...

J'ai commis l'erreur de lire La Reine en Jaune avant Les Furies de Boras... J'avais été scotché, littéralement explosé, par La Reine en Jaune. Dès lors, je ne sais pas trop si ce recueil-ci est réellement plus faible ou si l'effet de surprise est passé et que je suis moins sensible à la technique d'Anders Fager... Car on se rend compte, à force, qu'il recycle pas mal.

Il démarre fort avec un sacrifice humain, passant d'une boîte de nuit à la lande, et mélangeant sexe, effets gore et viagra... cette petite touche d'humour noir qui fait le charme de Fager. Et ensuite, la qualité du recueil ne cesse de diminuer ou presque.

Le voeu de l'homme brisé nous ramène dans le passé, lors d'une période trouble de l'Histoire de la Suède. Certaines scènes très crues sont rendues avec brio par l'auteur. Mais j'ai eu du mal à m'impliquer.

Joue avec Liam met aux prises un enfant et ses amis et une créature affamée tapie au fond d'un trou, et prête à tout pour manger de la chair humaine. Cela reste fort bien écrit, mais présente quelques longueurs.

Trois semaines de bonheur nous montre le quotidien d'une jeune fille qui partage de nombreux traits communs avec les poissons qu'elle élève. D'ailleurs, elle les nourrit de manière très ... personnelle... Il faut lire pour comprendre. C'est glauque et malsain, intime et personnel, et présenté de manière fort directe.

Un Pont sur Västerbron détaille de manière très factuelle un suicide collectif. Ce qui m'a gêné, c'est justement ce côté factuel, qui empêche de savoir réellement si on est dans un rapport de police, dans un article de journal, dans une évocation avec un narrateur omniscient, etc. La banalité des descriptions, sur l'âge, les activités des victimes... fait naître (c'est le truc de Fager) l'horreur en filigrane, en creux...

Encore, Plus fort! montre les efforts de deux amants pour avoir une vision de l'au-delà en s'étranglant durant l'acte sexuel. Il y a une tension, pendant les deux tiers de la nouvelle, puis j'ai trouvé que la fin se bâclait un peu et n'était pas à la hauteur des attentes suscitées.

L'Escalier de Service nous montre l'horreur d'une situation racontée à un psychiatre. le rêve récurrent raconté par la patiente se révèle bien réel et montre que même les Profonds ou ce genre de créatures à tentacules éprouvent le besoin de laisser une descendance. C'est assez convenu mais correct.

Le bourreau blond nous ramène une des Furies de la première nouvelle, chargée d'un contrat dans un home. C'est intéressant. Mais excessivement long, lent et parfois lassant.

Ajoutons que des textes courts, appelés Fragments, s'intercalent entre les nouvelles et mettent en scène des personnages rencontrés par ailleurs, ou éclairent d'une nouvelle manière les situations présentées dans les nouvelles. Ainsi, la femme-poisson apparaît de manière fortuite. Ou des Furies...

Le génie (osons le mot) d'Anders Fager vient des références croisées entre les textes. Y compris avec les textes de la Reine en Jaune. le home de la dernière nouvelle de ce recueil est abondamment présent dans le second recueil, par exemple. Idem pour un sorcier. Et ainsi de suite.

Cette aptitude à entremêler ses personnages, les lieux, les événements crée un univers très personnel, fort, glauque, désespéré, mais aussi cocasse par les situations et les problèmes très terre-à-terre que connaissent les monstres présentés. Je suis fan.
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Ce livre m'a vraiment laissé un sentiment mitigé en raison de plusieurs points : la structure du livre, les récits

Côté structure du livre, nous avons un livre qui se présente comme un recueil de nouvelles où l'on se rend peu à peu compte que certains sont liés les unes avec les autres. Les récits ne suivent pas de trame chronologique précise donc vous commencez par une histoire au XVIIe siècle puis des récits à notre époque, un passage au XIXème siècle et un retour à notre époque de nouveau.
Les récits sont par moment sans queue ni tête avec des histoires mélangeant des contes suédois revus et corrigés à la sauce fantastico-morbide où le sexe entre en grande partie dans le récit. Les récits mettent en scène des situations étranges, avec des personnages étranges qui vivent des événements également étranges....

Côté contenu et fil narratif... j'ai été déçue Certaines histoires nous laissent sur notre faim avec une fin sans explication et le récit une fois terminé dans son ensemble ne nous laisse qu'un sentiment d'inachevé. La dernière page terminée, la première question que l'on se pose est : Où voulait nous emmener Anders Fager ???? La réponse est NULLE PART ! J'ai vraiment eu l'impression de lire des esquisses de livre non achevé où l'on se demande ce que l'auteur désire nous transmettre comme message.

Franchement, livre complètement étrange et décalé... peut-être trop pour mon esprit
Livre lu avec le sentiment de quelque chose de non abouti.
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Récemment un client m'a demandé « que lisez-vous de beau en ce moment ? ». Je savais en mon fort intérieur que mes lectures ne correspondraient pas à son interprétation de « beau », même si je vous assure qu'il y a une certaine beauté dans la monstruosité tentaculaire et visqueuse des récits des Furies de Boras, de Anders Fager. Alors quand je lui ai dit que ce n'était peut-être pas très beau mais que je prenais beaucoup de plaisir à lire un roman horrifique nordique, j'ai senti qu'il continuait de me faire la conversation pour la forme, en regrettant de m'avoir posé la question. Je lui ai expliqué que c'était un recueil de nouvelles d'horreur, mêlant histoire contemporaine et folklore suédois, que c'était très intéressant, gardant pour moi les rituels de chair et de sang, les cultes démoniaques, les prédatrices sexuelles mi-femmes mi-monstres et les enfants adeptes de tyrannosaures mythiques mangeurs de SDF. Ce sont des choses qui ne se disent pas à certaines personnes.




Aurais-je piqué votre curiosité ? Et il ne s'agit que d'une poignée de nouvelles parmi ce recueil foisonnant d'idées. Les Furies de Boras, parlons-en, donc. Avis aux âmes sensibles, à ceux qui préfèrent de « belles lectures », sachez que Les Furies de Boras peut déconcerter, dégoûter, voire marquer un peu profondément vos nuits. Car oui, il y est question de tout ce que j'ai cité au-dessus, et bien plus.
Anders Fager utilise le fantastique d'une manière bien à lui. Chaque nouvelle commence simplement : un groupe de jeunes adolescentes surexcitées qui descendent d'un bus pour s'éclater dans une petite boîte de nuit de province, un petit garçon qui passe par le trou du grillage de la maternelle pour observer un lapin, une jeune femme casanière qui sort à la recherche de contacts humains, deux amants aux jeux sexuels débridés ou encore une jeune femme de la bonne société qui décide de suivre une psychanalyse pour évacuer les rêves terrifiants qui sapent son humeur et ses forces. Anders Fager inscrit ses nouvelles dans un contexte historique ou contemporain de la Suède, dans les méandres des grandes villes, dans les familles recomposées de la classe moyenne, dans les provinces reculées du pays, lors de la grande guerre du Nord et de ses avancées sanglantes, reflétant ainsi d'abord l'image de son pays, de son histoire et de son folklore. Puis vient le moment où l'étrange apparaît, où une ambiguïté imprègne le texte, où le lecteur sent une tension s'installer et sait que d'un moment à l'autre tout peut basculer, les masques tomber et les monstres se révéler. Orgies rituelles pour déités païennes, sociétés secrètes de sorciers sans âge, créatures millénaires avide de sang ou de vengeance, appelées par les hommes ou tombées du ciel, l'horreur s'installe dans l'univers de Fager et tranche brutalement l'herbe sous les pieds du lecteurs, qui ne s'attendait pas à de tels retournements de situation.

En tout cas, je peux dire que la violence inattendue de certaines nouvelles m'a profondément marquée, il m'arrive encore parfois d'y penser plusieurs heures et jours après, au boulot ou à la maison. Je repense au choc des mots de l'auteur contre ma raison, à leur violence et à leur magie propre, celle de rendre réel, tangible, un panthéon démoniaque de déités cruelles sans visages. Je repense aux personnages, à la fois excités et désespérés, esclaves de leurs monstres, intérieurs et extérieurs. Et je me dis que Les Furies de Boras, c'est bigrement bien foutu comme recueil de nouvelles d'horreur, parce qu'y en a certaines qui continuent de me foutre les chocottes quand j'y repense, que j'ai eu plus d'une fois le poil des bras hérissés durant sa lecture, et surtout parce qu'il ne tombe jamais dans l'outrance, sait s'arrêter au moment approprié pour maîtriser l'émotion de son lecteur et varie les styles d'écriture avec un talent indéniable d'une nouvelle à l'autre.

Un succès, vous dis-je. Alors, amateurs de fantastique et d'horreur laissez-vous tenter par ce recueil à la beauté glaciale. On compare souvent son auteur à Lovecraft ou Stephen King. Pourquoi pas, moi je trouve qu'il a son propre style, plus sexy que Lovecraft, plus rock'n'roll encore que King, et cette fois avec l'imaginaire et le folklore nordique, presque plus brutal et glaçant que ses confrères américains.

Remercions donc les éditions Mirobole, jeune maison d'édition bordelaise, pour la traduction de ce recueil. J'ai déjà parlé d'eux en évoquant le roman de S.G. Browne, Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l'amour, cette fois-ci un roman fantastique américain, parodie de roman de zombie dont l'humour m'avait étiré les muscles zygomatiques de la première à la dernière page. Mais Mirobole nous offre des romans fantastiques ainsi que des polars venus des quatre coins du globe, des russes, des polonais, des américains, des suédois, et même des moldaves ! le tout avec des couv' au graphisme léché qui donne envie de les collectionner dans sa bibliothèque. de la qualité, donc, de l'objet jusqu'au contenu de l'oeuvre. Alors, suivez mon conseil : découvrez Mirobole.

Lien : http://www.lalibrairiefantas..
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La quatrième de couverture annonçait un recueil de nouvelles dont l'univers se rapprochait de celui de Stephen King ou encore H.P. Lovecraft. Pour ma part, je n'ai pas du tout retrouvé l'esprit, l'atmosphère des romans de ces auteurs (je reconnais que je n'ai pas non plus lu l'ensemble de leurs travaux, je ne juge donc qu'à partir de ceux que j'ai lu).

Dès la première nouvelle, l'auteur nous expose à un déchaînement de violence comme j'en ai rarement lu. Mon choc a été d'autant plus grand que je ne m'attendais pas à ça. De plus, on assiste à un crescendo dans la longueur et l'intensité des scènes violentes. La première nouvelle n'est en réalité qu'une seule, interminable et terrible scène de massacre dont on a du mal à trouver le sens. De manière générale, j'ai eu du mal à comprendre l'ensemble des intrigues du recueil...

La violence des propos m'a tellement choquée que je n'ai pas pu poursuivre la lecture au-delà de 3 nouvelles. Je lis pourtant beaucoup de thrillers sombres et violents mais ici, cela ne fait pas le même effet. J'ai trouvé qu'il s'agissait vraiment de violence gratuite, comme si l'objectif de l'auteur était de battre le record de descriptions morbides sur une page. Mon excursion dans la littérature d'épouvante s'arrêtera là. J'aurais préféré ne JAMAIS ouvrir un tel livre...
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Petit recueil ayant retenu l'attention de la critique à sa sortie, LES FURIES DE BORAS s'apparente à une relecture des grands mythes du fantastiques de façon souvent très rentre-dedans. le style de l'auteur (qualifié de « Lovecraft suédois sous acide ») s'avère simple et les phrases paraissent souvent éructées : courtes et hachées elles usent d'un vocabulaire volontiers familier pour plonger le lecteur au coeur d'une action frénétique. Si l'influence de Lovecraft se montre patente dans les intrigues, Fager s'éloigne cependant du reclus de Providence dans son traitement et se place à l'opposé du puritanisme de son inspirateur. Nous sommes davantage proche d'Edward Lee pour ce mélange d'horreur cosmique, de thématiques contemporaines, de gore, de drogues diverses et de sexe explicite.
La première nouvelle, « les furies de Boras », donne le ton avec cette bande de gonzesses excitées s'en allant baiser dans les bois avant d'offrir en sacrifice un jeune homme aux Grands Anciens. Tentacules phalliques, foutre et sang, Fager ne fait pas dans la dentelle mais le côté brut de son écriture compense la prévisibilité de l'intrigue.
La nouvelle suivante nous plonge en pleine guerre au XVIIIème siècle avec toute la violence attendue avant l'intervention d'une célèbre entité « qui marche sur le vent ». Encore une fois le côté outrancier et agressif de l'écriture compense un récit très classique.
« Trois semaines de bonheur » pourrait être la nouvelle la plus réussie du recueil, l'auteur dépeignant avec beaucoup de subtilité sa principale protagoniste dont il dévoile peu à peu la monstruosité. Comme les autres récits, celui-ci mélange horreur aquatique poisseuse et déviance sexuelle mais de manière moins frontale. Cette relative retenue rend le résultat plus convaincant et marquant avec une « héroïne » pathétique et attachante en dépit de sa différence.
En dépit d'une réelle originalité, plusieurs nouvelles laissent malheureusement une impression mitigée par leurs fins ouvertes qui semblent parfois inachevées. « Encore ! Plus fort ! » constitue ainsi un texte érotico-fantastique original dans lequel deux amants s'étranglent durant l'acte sexuel afin d'atteindre les contrées du rêve (ils ne devaient pas posséder la clé d'argent de Randolph Carter) mais le tout échoue à offrir une conclusion satisfaisante. « Un pont sur Vasterbron » décrit de façon très détachée une situation extraordinaire ayant mené au suicide de très nombreuses personnes âgées. L'auteur ouvre quelques hypothèses mais laisse au lecteur le soin de trancher. le climat fantastique et la complète étrangeté de l'histoire s'avère toutefois intéressante. Même constat pour « L'escalier de service » qui nous ramène aux débuts de la psychothérapie, du temps où les médecins soignaient l'hystérie par le laudanum et les « massages » intimes afin de relâcher les tensions. Un récit très efficace jusqu'à une conclusion un peu trop attendue, pas à la hauteur de ce qui précède. Ce qui s'applique également au dernier récit de ce recueil.
Si LES FURIES DE BORAS déçoit parfois, nul doute que le recueil possède une véritable force accentuée par les « fragments », de très courtes nouvelles (plutôt des tranches de vie) amenant le lecteur à accepter la résurgence, dans la Suède du XXIème siècle, des manifestations des Grands Anciens. Au final, une lecture agréable qui offre un regard neuf sur les horreurs lovecraftiennes.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Première fois que je lis un livre d'un auteur suédois, et je ne suis pas déçue, mais perplexe.
Recueil de nouvelles assez particulières, mais aussi particulier dans sa forme. Ainsi, il contient plusieurs nouvelles, elles-même composées de plusieurs « chapitres », distribués au fur et à mesure du livre. Quand on s'en rend compte, c'est un peu perturbant car on a comme l'impression que l'auteur réécrit un nouveau texte avec les mêmes bases. Puis on prend conscience que c'est une suite de la première partie de la nouvelle.
Ce qui me déçoit est un peu comme une impression de manque. Manque de fin réelle, manque de variabilité entre les différentes parties. Manque de limites peut-être. Mais c'est justement ce manque de limites qui fait l'aspect particulier et attirant du livre. Un autre aspect du livre qui m'a un peu surpris est cette manière qu'a l'auteur de donner autant de place au sexe, violent et étrange, différent au-delà de tout ce qu'on peut imaginer.
En bref, je suis perplexe, car ce livre m'a plu et m'a perturbé en même temps.
Pour le challenge multi-défis 2017, je classe ce livre dans la catégorie 7. Un recueil de nouvelles.
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