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Il était une fois, l'Algérie, conte roman fantastique, le titre et sous-titre sont deux indices en couverture qui annoncent un récit un peu irréel, onirique. Et nous ne sommes pas déçus car les djinns ou les spectres prennent la parole, le personnage principal est tourmenté par ses rêves, chancelant au bord d'un puits sans fond. Même le style est saccadé, souvent sans ponctuation, ou avec des phrases en suspens.
Récit tourmenté, sûrement comme ce pays où l'on n'ose même plus nommés les gens. Les rebelles deviennent des Ogres, ou sont simplement évoqués par ILS. La peur est sous-jacente, les mots sont contrôlés ou même relégués au fond de l'âme comme pour cette petite fille, Tania qui a été témoin d'un assassinat et dont la mère, Selma à disparu.
Slimane Driif, journaliste a connu Selma et il a quitté le pays en 1992, après l'attentat de l'aéroport d'Alger laissant Selma seule, à sa demande. La culpabilité le fait revenir pour faire la lumière sur cette disparition. Car, même, si il peut refaire sa vie avec Linda, une peintre exilée, il ne peut oublier son pays meurtri depuis la guerre d'Algérie avec les émeutes et catastrophes naturelles qui jalonnent les années (1981,1988,1992, 1998,2003).
Le texte n'est pas facile à appréhender d'une part à cause du style mais aussi parce que l'auteur cite les évènements de son pays sans nous les remémorer. Si comme moi, vous ne connaissez pas l'histoire de l'Algérie (notamment après l'indépendance) dans les détails, vous êtes un peu perdus.
C'est donc un texte qui ne peut prendre toute sa valeur que pour les initiés.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Quel drôle d'objet que ce livre. Il m'a d'abord profondément dérouté, par sa forme et son style, à tel point que je l'ai laissé tombé pour d'autres lectures. Mais en même temps il m'attirait, et j'y suis revenu. Je pense que je n'avais pas le bon état d'esprit pour l'attaquer, car il faut se laisser porter par les mots, les paragraphes, et non chercher à les maitriser et à tout comprendre comme je le fais habituellement. J'ai néanmoins la frustrante sensation d'être passé à côté de quelque chose, il va falloir que j'affronte à nouveau ce livre dans les semaines ou les mois qui viennent, pendant les vacances, quand j'aurai l'esprit libéré.
Ni conte ni roman, Il était une fois l'Algérie retrace les pérégrinations de Slimane Driif, journaliste. Il hante les pages de ce livre à la recherche de renseignement sur Selma, « la mère de Tania, disparue dans un tremblement de terre et un raz de marée, qui eurent lieu en mai 2003, sur la côte est de la ville d'Alger ». Cependant, cette disparition n'est pas due à la nature, mais aux Ogres, les rebelles, des hommes devenus ogres pour les autres hommes. Première touche fantastique dans cette appellation, comme si ce genre permettait de prendre du recul et d'analyser les réalités terrestres à travers un spectre plus large de possibilités. C'est d'ailleurs un Djinn, ‘'un spectre de l'Ancien monde'' qui va guider Slimane dans une partie de sa quête.
Car c'est bien d'une quête dont il s'agit, pour effacer sa culpabilité d'avoir laissé Selma derrière lui dans sa fuite qu'elle lui impose. Il veut savoir, pour parler et écrire pour la fille de Tania, perturbée par ce qu'elle a vécu.
Le style du livre change au fil des pages et de l'avancée des recherches. Des témoignages se succèdent, avec des passages sans ponctuation qui surviennent quand les personnes se laissent aller à parler, ou à témoigner. On garde les majuscules, mais les points disparaissent, comme si les personnes racontaient à perdre le souffle. Les discours libres deviennent récits.
Les recherches font ressortir des fragments de l'histoire du pays : catastrophes naturelles, événements historiques, attentats, comme si les raz de marée ou les tremblements de terre tentaient de nettoyer ce pays frappé par la violence de l'Histoire.


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Le verbe de Nabile Farès est percutant,explosif;dans ce dernier livre il nous donne à lire un moi en éclats,fragmenté comme le pays qui la vu naître l'Algérie;la forme du texte est un palimpseste de discours,de sens qui nous donne à voir les traumatismes successifs qu'a connu ce pays.En psychanalyste averti,il explique dans une brillante analyse comment les ogres ont quitté le conte pour prendre un visage humain lors de la décennie meurtrière des années quatre-vingt -dix en Algérie. Dans cette oeuvre on retrouve tous les aspects de la pensée de Nabile Farès,l'anthropologue,le poète,le philosophe,l'analyste tout simplement brillant.
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