Ecrire à l'élastique
Nicolas Fargues et
Iegor Gran
Plutôt amusant, plutôt léger, plutôt cynique.
Deux écrivains se renvoient la balle. Ce ne sont pas tout à fait des « personnages » et derrière les jeux de mots, répliques mi-figue, mi-raisin, on découvre les auteurs, leur charme, leurs obsessions et leurs angoisses. Je ne connaissais pas
Iegor Gran, mais sa fantaisie, son sens aigu de l'observation, ses facéties, ses sourires et son talent me donnent envie de le découvrir. Je connaissais
Nicolas Fargues par
Beau Rôle et
le Roman de l'été, deux livres que j'avais trouvés fades et ennuyeux, voire même mal écrits, en tout cas paresseux. Dans ce roman à quatre mains, je le découvre plus touchant, plus émouvant que dans les romans précédemment cités. Très « français »,très « parisien » voire « germanopratin », très préoccupé de son image, très lucide aussi sur sa médiocrité…. Cette lucidité désabusée qui confine à l'auto-flagellation orgueilleuse se pare d'un halo d'ironie, de second-second degré, qui lui confère une sorte de grâce, même maladroite qui rend la lecture non seulement faisable mais assez jouissive, malgré son incapacité à s'envoler. Finalement, ce qui est attachant chez ce personnage malhabile, c'est qu'il nous ressemble : il est velléitaire comme bien souvent nous le sommes aussi !
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