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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Police 👮‍♂️ and thieves 🏃‍♂️ in the streets ♪♫ - oh yeah eh eh ♪♫ 🎸
Scaring 😱 the nation with their guns and ammunition ♪♫ 🎸
(un petit coucou à Pierre du 79, dit aussi 'le people du 41 & du 49' 😉)

« Quand j'entends le mot violences policières, personnellement, je m'étouffe » (Ministre de l'Intérieur, juillet 2020).
D'abord il n'y a pas 1 mot, là, mais 2, mon gars.
Ensuite, comme réagit Laurence Rossignol (PS) à ces propos : « Reprendre les mots des victimes, les détourner puis les retourner contre elles... #LesMotsTuent" ».
« J'étouffe ! » sont en effet les derniers mots de Cédric Chouviat, mort à la suite d'un contrôle policier en janvier dernier, en France.
De même, 'I can't breathe' sont les dernières paroles prononcées par George Floyd lors de son interpellation violente et meurtrière en mai 2020, aux USA.

Dans l'actu brûlante : l'article 24 de la loi de 'Sécurité globale' a été approuvé à une large majorité parlementaire (146 voix pour et 24 contre). Il pourrait avoir pour effet d'empêcher de filmer les forces de l'ordre en opération et de diffuser par la suite les images. Rappelons qu'avec de tels principes, on n'aurait jamais identifié A. Benalla comme l'auteur de violences sur les vidéos d'un certain 1e mai. On ne va pas dire qu'il resterait impuni à ce jour, c'est un peu le cas... Mais il aurait poursuivi sa fulgurante ascension, à la droite de son maître.

Revenons à l'album. Il s'agit d'une adaptation d'un essai de l'anthropologue & sociologue Didier Fassin. Observateur déclaré (et non pas infiltré), il a rejoint la BAC (brigade anti-criminalité) d'une banlieue parisienne durant quinze mois, entre 2005 et 2007.
Ce service de la police nationale française, créé en 1994, appartient à la Direction centrale de la sécurité publique. Présent à Paris et en banlieue, ainsi que dans les grandes et moyennes villes de province, il se décline en modes diurne et nocturne.

L'essai, brillamment condensé ici, confirme les indélicatesses policières (désolée), au-delà des "quelques" faits divers médiatisés que certains prétendront à la marge.
'Délit de faciès' ; provocations pour interpeller, mettre en garde à vue et faire du chiffre ; impunité des 'forces de l'ordre' ; profil particulier d'une grande partie de ses agents (sympathisants décomplexés d'extrême-droite, xénophobes, bourrins, violents) - c'est ça la BAC... Avec un petit bonus dans l'horreur pour la BAC de nuit.

Les plus sceptiques pourront aussi voir le film de Ladj Ly 'Les Misérables', qui a "bouleversé" (sic) le Président et madame, fin 2019. Ok, Manu, c'est noté pour le 'bouleversement'... et ?

Pour conclure, ces mots de 'Diogene', trouvés sur Twitter :
« Vous aviez une mauvaise image de la police ? le gouvernement a réglé le problème. Vous n'aurez plus d'image du tout. » *
Merci qui ?

--------

* https://twitter.com/cynismes/status/1329934893258842123
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=NJK2tD4fpMo
voir aussi
https://www.youtube.com/watch?v=Gdzen0lVce4
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Peut-être la sociologie a-t-elle pour ambition de dévoiler des pratiques dissimulées aux yeux de tout le monde. Alors, dans cette perspective, le travail de Didier Fassin est une grande réussite. Et c'est d'autant plus essentiel que ce travail d'observation au long cours, mené auprès d'une BAC (Brigade Anti-Criminalité) de la banlieue parisienne il y a maintenant presque quinze ans, ne serait plus possible aujourd'hui. L'institution policière, d'ordinaire déjà peu loquace, s'est recroquevillée sur elle-même ces dernières années en même temps que la contestation à l'encontre de ses pratiques augmentait. C'est après tout un mécanisme de défense assez instinctif. Mais c'est aussi un très mauvais signal en démocratie.
Mais alors, qu'apprend-on dans cet ouvrage ? Tout d'abord que, la plupart du temps, les policiers de la BAC s'ennuient. Non pas qu'ils ne fassent rien ou n'aient rien à faire, mais que la nature de leur activité et la manière dont ils l'exercent ne peut pas leur permettre de déceler des actes de délinquance qui sont, d'une part, peu fréquents, et d'autre part, généralement commis à leur insu.
Par là, on comprend que la fascination pour l'action, le danger et la violence ne sont pas que le fait des « voyous » dans les « zones de non-droit ». Elle est également partagée dans les grandes largeurs par les agents de la BAC, dont c'est même une des motivations premières à l'idée d'intégrer cette unité. D'où les regrets d'une routine faite de patrouilles au hasard et d'interpellations ciblées sur les « jeunes des cités » et les « gens du voyage » qui permettent, à défaut d'utilité sociale (par exemple en luttant contre les atteintes aux personnes ou aux biens, c'est-à-dire la raison d'être de la BAC), de faire du chiffre en relevant des infractions mineures (consommation de stupéfiants, étrangers en situation irrégulière).
D'où également une propension de certains policiers à la provocation à l'encontre de la population, et notamment face aux jeunes racisés (Fassin utilise le terme « racialisés ») des quartiers. En effet, l'auteur montre que la stratégie mise en oeuvre vise à obtenir une réaction d'énervement ou de contestation de la part du ou des jeunes, réaction qui justifie dès lors l'usage d'une riposte musclée. A ce titre, le contrôle d'identité, sorte de rappel à l'ordre social sur la légitimité des uns et des autres à occuper l'espace public, est une arme dont usent régulièrement les agents de la BAC.
On note aussi que les « zones de non-droit » portent très mal leur nom. Tout d'abord parce que les policiers y passent une partie très importante de leur temps. Également car ils n'y sont pas nécessairement mal reçus, malgré les (trop nombreux) discours politiques en ce sens, qui s'enquièrent moins de la vérité et d'un terrain qu'ils ne connaissent pas que de flatter leur électorat.
Cela produit pourtant des effets excessivement concrets en termes de stigmatisation, voire d'humiliation de certaines populations, et aussi un cercle vicieux : plus la présence policière se fait forte sur un territoire, plus l'activité des forces de l'ordre et donc les chiffres de la délinquance augmentent. de là sont légitimés les discours visant à renforcer encore la logique répressive sur le terrain. Pourtant, et l'auteur le répète inlassablement, la délinquance n'est pas plus importante dans les cités dites difficiles qu'ailleurs.
L'ouvrage fait enfin le constat de l'impunité. Celle des forces de l'ordre, évidemment, qui apparaissent bien moins sanctionnées pour les actes répréhensibles commis dans l'exercice de leurs fonctions que les habitants des quartiers dans lesquels elles interviennent.
J'imagine qu'on dira que ce travail est à charge. Ce n'est même pas le cas, et c'est peut-être pire. Si les faits dont il est question dans l'ouvrage ont pu être consignés, c'est qu'ils ont été perpétrés par les policiers sous le regard du sociologue, à découvert. C'est donc que les policiers ont estimé que tout ce qu'ils ont fait pouvait être montré, c'est-à-dire que leur action était légitime. Peut-être est-ce cela qu'il convient avant tout de retenir de cette lecture. Et sans doute cela devrait également inciter les policiers eux-mêmes à lire cet ouvrage et à méditer le rôle que le pouvoir leur assigne :
« La loi [sert] moins à appliquer le droit qu'à rappeler chacun à l'ordre social. Probablement faut-il penser l'efficacité du travail de la police dans les quartiers défavorisés en d'autres termes que ceux habituellement retenus, c'est-à-dire la réduction de la délinquance et de la criminalité. Les patrouilles exercent une forme de pression sur les populations vues comme les plus menaçantes par leur simple présence, à savoir les jeunes de milieu populaire appartenant le plus souvent à des minorités, indépendamment de tout danger objectif. L'enjeu n'est donc pas tant l'ordre public qu'il s'agirait de protéger que l'ordre social qu'il s'agit de maintenir ».
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L'anthropologue Didier Fassin a partagé la vie d'un commissariat de la région parisienne entre 2005 et 2007, entre le drame de Clichy-sous-bois et celui de Villiers-le-Bel. Son enquête ethnographique éclaire l'ordinaire du travail de la police et ses relations avec son public, ainsi que les violences et le racisme présentent en son sein. Parue en 2001, elle est aujourd'hui adaptée en bande dessinée.
(...)
Excellente transcription en bande dessinée d'une recherche en sciences sociales qui brosse un portrait intelligent et intelligible d'une police nationale gangrénée par le racisme et le recours quasi systématique à la violence, et par l'impunité qui la conforte dans ses pratiques. Un juste équilibre a été trouvé entre les anecdotes rapportées par l'auteur et ses analyses, en évitant à la fois de se mettre en scène et de tomber dans l'exposé désincarné. Nous ne manquerons pas de rendre compte de l'essai originel dès que possible.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Je tiens à le dire d'emblée: je suis assez admiratif dans l'ensemble du travail qu'effectuent les forces de l'ordre dans un métier parfois très difficile car confrontés aux tristes réalités de terrain. Ils ne sont pas vraiment soutenus par leur hiérarchie, par la justice et par l'opinion publique de manière générale. Pour autant, le reste qui va suivre ne va pas forcément vous plaire.

En effet, l'auteur a demandé à être un observateur durant des mois afin de réaliser une enquête ethnographique sur le travail de la police dans les quartiers populaires. Il a partagé le quotidien des policiers d'une grande circonscription de la région parisienne alors que la police se laisse difficilement observer en particulier par les chercheurs. Il en résulte cette BD après avoir été un livre qui a été assez décrié car les conclusions sont hautement sensibles.

Ainsi, on voit des jeunes de quartier qui n'ont rien fait et qui sont accusés à tort et plutôt malmenés par les forces de l'ordre. Cela crée des tensions entre cette communauté issue de l'immigration nord-africaine et les autorités. On verra que les idées d'extrême droite ainsi que le racisme sont bien ancrés dans cette police.

On se souvient tous du soulèvement populaire sur tout le territoire suite au drame de Clichy sous Bois en 2005 où des jeunes avaient été électrocutés en tentant de fuir un simple contrôle d'identité. Je n'ai jamais subi de contrôle d'identité dans ma vie mais ces jeunes n'ont même pas encore la majorité qu'ils ont été contrôlés une dizaine de fois. Je m'interroge tout de même sur une telle discrimination opérée par les forces de l'ordre.

A noter que le ministère de l'intérieur avait déclaré que ces adolescents avaient été impliqués dans un cambriolage ce qu'une enquête allait démentir. Qu'importe, le ministre de l'intérieur de l'époque voulait à tout prix se faire élire président de la république sur le message de nettoyage de ces cités au karcher ce qui rencontrait une opinion plutôt favorable du reste du pays.

Quand les policiers arrivent; les jeunes courent immédiatement ce qui n'est pas une réaction normale mais c'est un réflexe instinctif chez eux même s'ils n'ont rien fait de répréhensible. L'expérience avait appris à ces jeunes qu'il ne suffisait pas de n'avoir rien à se reprocher pour échapper aux contrôles, aux fouilles et parfois aux interpellations.

En 2007, rebelote avec une voiture de police qui tue deux jeunes sur un scooter qu'on allait encore accuser alors que la violence du choc prouvait un excès de vitesse de la part des policiers. Là encore, relaxe des policiers. A noter que le syndicat des policiers en rajoute encore en parlant de violences perpétrées d'une incroyable sauvagerie inqualifiable à l'encontre des forces de l'ordre. Sur le terrain, la réalité semble différente.

A noter que ces unités d'élite n'hésitent pas à enfoncer des portes de logement quand on pouvait se contenter de sonner pour qu'on leur ouvre. Bref, ils ne font pas dans la dentelle. Ils font même dans la provocation tant ils haïssent ces jeunes des cités qu'ils surnomment pas très affectueusement les bâtards. Quand un jeune invoque une raison à un acte répréhensible, ils pensent que c'est un foutage de gueule et peuvent leur coller jusqu'à sept infractions pour se venger.

Les Brigades anti-criminalités seront passées au peigne fin par l'auteur qui a répertorié tous leurs inconvénients. Ils doivent faire du chiffre et pour cela, ils sont prêts à tout. Ce sont ces agents qui sont redoutés par les habitants des cités. En effet, ils prennent souvent des libertés avec la loi dans les quartiers populaires surtout vis à vis des jeunes. C'est assez arbitraire et ce sont des vexations répétées qui ne concourent pas au vivre ensemble.

J'avoue que cette enquête menée de manière objective m'a fait assez froid dans le dos même si toutes les forces de l'ordre ne pratiquent pas ainsi mais la police est d'ores et déjà noyautée par les idées d'extrême-droite (tout comme l'armée d'ailleurs). Ainsi, ils peuvent mettre leurs pratiques en conformité avec leurs opinions politiques. Et ceux qui ne partagent pas ces idées sont souvent écartés ce qui conduit à une concentration des agents les plus xénophobes et racistes au sein de ces unités.

Il y a un véritable profilage par couleur de peau qui leur permet d'interpeller des personnes en situation irrégulière quitte à les pousser à la faute pour y parvenir sans paraître enfreindre la loi. Des exemples assez iniques nous seront montrés sur leurs pratiques. Les outrages et rebellions contre personne dépositaire de l'ordre publique ont connu une croissance spectaculaire au cours de ces trois dernières décennies car ils sont encouragés à déposer des plaintes. Pour autant, ceux qui désirent porter plainte contre leur brutalité font l'objet d'épouvantables pressions. Et puis, leur parole est de peu de poids face à celle d'un agent assermenté dont les collègues viennent confirmer la version des faits à l'audience.

On est loin d'une police nationale qui concourt à la garantie des libertés, à la protection des personnes et des biens.
La police se donne parfois pour mission de protéger la jeunesse dorée (ceux qui vont dans des écoles à 10.000€ l'année) de l'éventualité d'un vol ou d'une agression par la jeunesse des quartiers.

Sans aller plus loin,l'auteur va montrer pourquoi les policiers agissent de la sorte. Et ce n'est pas triste. Il y a comme une action de légitimation de leur agressivité en retour. Punir dans la rue leur apparaît comme une manière de se substituer à la justice qu'ils pensent défaillante.

Des études sérieuses révèlent que dans les quartiers populaires, les délits sont commis par un très petit nombre d'individus et reprouvés par la majorité des habitants. Cependant, les policiers ne savent plus faire la différence entre ces voyous et les honnêtes gens pauvres. Et puis, il y a les politiques qui hâtisent les tensions en stigmatisant ces habitants de cités.

Par ailleurs, dans le recrutement des policiers, il y a des erreurs de casting. On envoie ceux issus des milieux ruraux en première ligne dans les circonscriptions urbaines difficiles malgré le manque d'expérience. Or, il est prouvé que si on envoyait des policiers issus de ces quartiers urbains, cela se passerait autrement car ils privilégient le dialogue et la négociation pour résoudre les problèmes et non l'affrontement. Bref, la diversité sociale serait une solution pour s'en sortir.

Il est vrai qu'on se situe actuellement dans un contexte où l'on a accordé à la police des prérogatives de plus en plus larges. Dans cette période de crise sanitaire, ces quartiers ont été les premiers à être contrôlés ainsi qu'en terme d'amende infligée alors que les beaux quartiers n'étaient pas en reste pour organiser des fêtes clandestines.

Je n'aime pas ce pouvoir discrétionnaire car il permet de pratiquer la discrimination en fonction de la classe sociale, de la couleur de peau, de leur lieu de résidence et parfois de leur religion.

La conclusion est sans appel à savoir le glissement de l'état social vers l'état pénal en réponse politique à l'aggravation des inégalités économiques. le renforcement de l'action policière n'est pas la bonne solution mais bon. Au final, il convient de s'interroger sur les dérives policières de notre société car le maintien de l'ordre n'excuse pas tout. Une excellente BD qui ouvre à ce genre de réflexions.
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Voilà une bande dessinée peu ordinaire dont je voulais absolument vous parler. D'abord parce que, La force de l'ordre, est née de la volonté commune de ces 3 auteurs de « transformer » un livre de sciences sociales de 400 pages en bande dessinée de 100 pages. Ensuite parce que le sujet m'a paru particulièrement d'actualité, 13 ans après.

Pour Didier Fassin, il s'agit plus qu'une traduction, une re-création qui a nécessité 3 ans d'intense collaboration avec Frédéric Debomy (scénariste) et Jake Raynal (scénariste et dessinateur). Restituer la dimension sociologique de l'enquête a demandé un gros volume de travail avec des retours sur les notes de terrain, des recherches iconographiques pour reproduire les sites de l'enquête, les personnages et leurs attributs le plus fidèlement. L'objectif ? ouvrir des travaux universitaires (lus par un petit nombre) à de nouveaux publics et explorer des modes renouvelées d'écriture.

Didier Fassin, lorsqu'il a écrit son essai, a enquêté pendant 15 mois au sein d'une BAC (brigade anti-criminalité) sur le travail quotidien des policiers et sur les interactions ordinaires avec les habitants. Il voulait dépasser l'anecdote et comprendre les moments de violence qui font la Une des journaux.
Les BAC ont été créées en 1990 et n'ont cessé d'augmenter depuis. Leur action est ciblée sur les quartiers populaires, les cités de logement social. Ces policiers ont une une grande autonomie et sont redoutés par les habitants des cités.

L'expérience avait appris à ces jeunes qu'il ne suffisait pas de n'avoir rien à se reprocher pour échapper aux contrôles, aux fouilles et parfois aux interpellations.

Est ce l'ennui ? (le quotidien de ces BAC est loin d'être aussi palpitant que dans les séries, le flagrant délit étant très rare), est ce la politique du chiffre instaurée dès le début par le Ministère ? est ce un système de pensée transmis dès la formation à ces policiers ? (les policiers qui n'adhèrent pas aux pratiques, se taisent puis quittent les BAC) Toujours est il que le tableau est sans concession : tutoiement systématiquement lors des contrôles, fouilles corporelles et contrôles d'identité répétés sans raison (qui, on s'en doute, provoque vexations et à terme colère), humiliation, racisme (les jeunes emmenés au poste sont appelés « bâtards » « singes »).

Ce que montre La force de l'ordre c'est le profilage ethno-racial (immigrés, minorités, manouche) et des agents qui abusent de leur pouvoir mais qui , à quelques exceptions près, ne sont jamais punis.
Page après page, cette enquête essaie de comprendre le comportement des agents des BAC soulignant l'importance de leur formation, de leur environnement d'origine et le fait aussi qu'il y ait très peu de femmes parmi eux.

Au délà de cette branche de la police, La force de l'ordre s'interroge sur ce que ce choix d'une police répressive plutôt que préventive dit de l'action publique.

Aux mesures de justice sociale a donc été préféré le renforcement de l'action policière.

L'essai de Didier Fassin a fait beaucoup de bruit à l'époque de sa sortie. Didier Fassin a été reçu par des politiques, un rapport lui a été commandé mais aucune action politique n'a suivi.

Puisque les politiques n'ont pas l'air de s'alarmer de la violence d'une partie de la police, c'est aux citoyens de monter au créneau et j'espère que cette enquête ethno-graphique permettra à un large public de connaitre les travaux de Didier Fassin.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Cette BD est le résultat illustré et condensé d'une enquête en sciences sociales : le travail ethnographique de David Fassin, aidé par Frédéric Debomy au scénario et illustré par Jake Raynal.
Début des années 2000, Fassin est autorisé à passer 15 mois avec les équipes d'une brigade anti-criminalité (BAC) de région parisienne. En accompagnant les policiers dans leurs fonctions, il a été observateur de leur travail et de leurs échanges entre collègues. En est sorti "La Force de l'ordre. Une anthropologie de la police des quartiers" au Seuil en 2011.

Grâce à ce condensé en BD, je comprend mieux la lente dérive autoritaire des forces de l'ordre françaises, qu'on nommait "gardiens de la paix" ou "gendarmes" lorsque j'étais enfant. Dans mon imaginaire professionnels au service de la protection de la population, je vois aujourd'hui beaucoup de rambo en armes.
La BD n'en parle pas en ces termes, qui me sont propres.
J'ai appris que l'état des urgences suite aux attentats de 2015, a apporté de nombreuses restrictions aux libertés individuelles. Mais que la police est devenue un instrument de pouvoir bien avant, vers 1970, lors de la politisation des questions sécuritaires. La France a ainsi choisi de traiter ces problèmes non pas sous l'angle social, mais sécuritaire.

Évidemment, la loi dite de "sécurité globale" en débat aujourd'hui en France, en décembre 2020, apporte bien des inquiétudes quant une aggravation de ces mode opératoires des forces de l'ordre spécialisées (ou non).
Une BD adulte, voir grand ado, apporte un éclairage scientifique indispensable sur le travail de la police en France, depuis quelques décénnies.
J'ai apprécié la couverture cartonnée de cette ouvrage !
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Cette fois, pas de note de lecture, pas d'analyse ou synthèse personnelle, juste un florilège de citations, la plupart percutantes, et donnant à voir la police de l'intérieur, notamment une équipe de la BAC d'une grande agglomération. L'étude de terrain a été réalisée entre 2005 et 2007, à une époque assez chaude, suite au décès de Zyed et Bouna, qui se sont réfugiés dans un transformateur EDF pour échapper à la police qui les poursuivait. Deux ans après, un scandale du même genre éclatait et embrasait une fois de plus les cités, harassées de subir perpétuellement l'injustice des provocations, des discriminations et des abus en tout genre.

Il n'est pas précisé si les dialogues, crus pour la plupart, sont de véridiques citations. On peut cependant penser que, étant donné le contexte à voir, on est relativement proche des discussions réelles ayant lieu au sein de la BAC étudiées par Didier FASSIN.

Hormis l'indignation permanente que suscite l'ouvrage, sans parler de la frustration ou encore de la honte (d'avoir une police aussi gangrénée), ce qui m'aura le plus marqué – pour l'avoir découvert avec surprise – ce sont les écussons de différentes BAC, tous extrêmement symboliques, offrant au choix : armes, animaux prédateurs (tigres loup…), un squelette drapé de noir et sa faux… Au début je n'y croyais pas, mais les écussons présentés sont bien les vrais, on peut les trouver sur internet.
Il m'est incompréhensible que l'État puisse tolérer ce genre de symbolique au sein de la fonction qui a normalement pour but de protéger les citoyens, non de jouer les cow-boys.

Allez, j'arrête là et je vous laisse avec quelques extraits ô combien révélateurs.

« - Ta gueule ! »

« - Tiens, les singes sont de sortie »

Zyed & Bouna, Clichy-sous-bois, 2005

« le ministre de l'intérieur déclara que les adolescents n'étaient pas poursuivi par la police et qu'ils étaient impliqués dans un cambriolage »

« - En fai, les jeunes, quand on arrive, ils courent, mais ils ne savent même pas pourquoi. […] Ça doit être une réflexe pavlovien.
- C'est peut-être le même réflexe qui fait courir la policiers pour les poursuivre. »

« L'expérience avait appris à ces jeunes qu'il ne suffisait pas d'avoir rien à se reprocher pour échapper aux contrôles, aux fouilles et, parfois, aux interpellations. »

Moushin & Laramy, Villiers-le-bel, 2007

« La violence du choc fut telle que, devant l'état du véhicule, la police affirma qu'il avait été vandalisé après l'accident. Ce que l'expertise contredira. »

« L'ancien ministre de l'intérieur, devenu président de la république, accusa, cette fois encore, les victimes. »

« - Ce qui s'est passé n'a rien à voir avec une crise sociale. Ça a tout à voir avec la voyoucratie. »

« Entre les deux, le temps d'une enquête de sciences sociales […] sur le travail quotidien des policiers et leurs interactions ordinaires avec les habitants. Quinze mois passés à patrouiller dans une grande agglomération de la région parisienne avec les forces de l'ordre. »

« Les BAC ont été créées au milieu des années 1990, dans une période où le discours sécuritaire s'imposait de plus en plus dans le monde politique. »

« En France comme ailleurs, la police se laisse difficilement observer, en particulier par les chercheurs. »

« A voir le nombre de photos de Vic MACKEY collées sur leur placard, le personnage principal de The Shield était leur héros. »

« Mes compagnons de patrouille se reconnaissaient dans leur esprit de liberté et leur image de puissance. […] Les policiers de la BAC n'aspiraient pas à en imiter les pratiques corrompues et les méthodes brutales, mais rêvaient de leur vie trépidante. Leur quotidien monotone tranchait en effet avec les récits animés qu'ils en faisaient à leurs collègues. »

« - Y nous aiment pas les bâtards. Nous on les aime pas non plus. »

« le mot bâtard était généralement le terme qu'utilisaient les policiers pour parler des habitants des quartiers populaires. »

« - C'est bon mais tu ferais bien de rester chez toi. »

« - On les contrôle, même quand ils n'ont rien fait et qu'ils n'ont pas l'air de se préparer à faire quoique ce soit. C'est illégal, mais on le fait. »

« La mission des BAC, c'est en principe de faire du flagrant délit. Mais les infractions qui se prêtent à ces interventions sont rares. »

« - C'est pas en faisant du saute-dessus qu'on fera nos quotas. »

« - le mois dernier, mon équipage a fait seulement 24 interpellations alors que le major nous en demande 30. le commissaire nous a suggéré de faire des I.L.S. et des I.L.E. pour compléter. C'est pourtant pas pour ça que je me suis engagé dans la police. »

« Beaucoup de policiers se plaignent de cette politique du chiffre. »

« - Moi, je défends mon pays ! Je me plains toujours qu'il y a trop de sans-papiers. C'est pour ça que quand je peux en arrêter un, je le fais. »

« Il n'ignore pas que l'interpellation qu'il vient de faire est illégale puisqu'elle résulte d'un contrôle décidé sur la seule apparence physique. »

« - Regarde-moi ce connard ! »

« le quotidien des policiers est bien éloigné de la représentation de leur métier telle qu'elle apparait dans les fictions et telle qu'eux-mêmes l'imaginent. »

« - T'as vu la vidéo de l'interpellation du jeune à Rouen ? Au début tout se passe bien. T'entends même le un flic vouvoyer le mec. Je me suis dit : C'est pas possible. Il a vu qu'y avait une caméra, le gars… Mais pour une fois que ça se présentait bien pour nous… Y'a l'autre flic qui dit au bâtard : Si tu continues comme ça, tu vas cramer dans un transfo comme tes potes. le con ! »

« Dans ce contexte de désoeuvrement involontaire, des faits anodins peuvent donner lieu à des réponses disproportionnées qui génèrent artificiellement de l'action. »

« - Petit merdeux, je vais t'apprendre à parler aux policiers ! »

« - Fermez vos gueules les bougnoules !! »

« Au commissariat, le jeune homme est rapidement relâché lorsqu'on se rend compte qu'il est aveugle et ne peut guère être soupçonné d'avoir participé à l'altercation initiale. A l'hôpital, où sa soeur a été conduite [après s'être fait violentée durant l'interpellation, ndlr] les médecins diagnostiquent à la jeune fille une fracture du bras et des lésions cervicales. Les quatre jeunes blessés lors de l'intervention sont placés en garde-à-vue et accusés d'outrage et rébellion, de façon à neutraliser d'éventuelles plaintes contre les policiers. Les six autres sont libérés en chaussettes au milieu de la nuit et doivent parcourir à pied les 3 kilomètres qui les séparent de leur domicile. »

« Il y a eu beaucoup d'injures racistes, auxquelles se sont ajoutées des menaces de mort. » « Aucune suite juridique ne sera cependant donnée à l'affaire. »

« C'est difficile. On est pris entre la volonté des agents de ne pas perdre la face en s'affirmant sur un territoire et le risque de mettre la cité à feu et à sang. On n'arrive pas à les retenir. »

« Parfois, une provocation permet de justifier une interpellation. »

« - Alors p'tit branleur ! On se promène ?
- On va le faire chier celui-là !
- Tu fais pas ton malin, hein, bamboula ?
- Laissez-moi tranquille !
- Alors, sale nègre, c'est comme ça qu'on parle à la police ? On va t'embarquer pour outrage et rébellion. Tu vas voir comme c'est sympa, la garde-à-vue. »

« - J'ai été convoqué six fois par la commission de discipline. Ça vaut plus la peine dans ces conditions, d'arrêter ces bâtards : ça nous attire que des ennuis ! »

« Contrairement à ce qu'on pense, les outrages et rébellions ne sont pourtant pas un signe de violence du public. Ils sont un indicateurs des provocations des policiers. Même si l'institution policière a bien conscience de cette réalité, elle ne sanctionne qu'exceptionnellement les agents concernés, ou bien elle le fait à minima.
En revanche, pour les jeunes inculpés d'outrages et rébellion, la sanction est presque systématique. Les peines de prison ferme sont fréquentes. »

« Ta gueule ! »

« - Pour qui tu te prends, p'tite crevure, de te barrer sans la permission ? [lors d'un contrôle d'identité, un jeune d'un foyer proche est parti chercher ses papiers – et est revenu les montrer, ndlr] Tu vas voir, j'vais te percer les genoux ! Non mais regarde-toi, p'tit pédé ! T'es en échec familial, t'es en échec scolaire ! [Puis il s'explique avec la directrice du foyer] Si c'est comme ça que vous vous occupez de vos bâtards, bravo ! »

« - Non, c'est bon. C'est passé. C'est tout. »

« Les jeunes n'ignorent rien de la difficulté à se faire reconnaître victimes de brutalité policière. »

« le procureur m'expliqua qu'il était exceptionnel de porter une telle attention à ce type de dossier. Ais l'une des victimes était un turc dont la photographie du visage tuméfié avait fait la une d'un quotidien de son pays. le consulat avait interpellé la préfecture et le parquet avait été saisi. »

« - Les gars, on a perdu la guerre d'Algérie y a quarante ans, on a baissé notre froc. C'est pas aujourd'hui qu'on va le baisser de nouveau. Pas de prisonnier. On trique ! »

« - Mon client est victime de son dévouement comme policier. Il n'y avait pas chez lui de volonté de vengeance, mais une volonté de justice. »

« - Condamnation des cinq agents à quatre mois d'emprisonnement avec sursis sans inscription au deuxième bulletin du casier judiciaire… Et à verser solidairement 12.000€ de dommages et intérêts à la victime. »

« La condamnation, remarquablement clémente puisqu'elle n'affectait pas les carrières des fonctionnaires, ne fut cependant pas exécutée. La victime ne reçut jamais les dommages et intérêts prononcés par le magistrat. »

« - Ta gueule ! »

« le décalage observé entre la police et la population tient en bonne part à ce que 8 agents sur 10 viennent de milieu rural ou de petites villes et que leur première affectation se fait dans des circonscriptions urbaines les plus difficiles. de plus, dans les écoles nationales de police, les enseignants leur ont souvent dressé un tableau peu favorable des quartiers populaires en recourant volontiers à un langage racialisé. […] le manque d'expérience de cet environnement et les préjugés qui s'attachent à celles et ceux qui y vivent conduisent à des tensions et des heurts entre les forces de l'ordre et les résidents des quartiers populaires. »

« - Votre premier poste sera sûrement dans une banlieue. Là-bas, c'est la jungle ! Vous allez vous retrouver chez les sauvages. […] »

« Ces tensions et ces heurts sont attisées par certains responsables politiques, dont les propos stigmatisent les habitants des cités, surtout les jeunes »

« - Vous en avez assez de cette bande de racailles ? On va vous en débarrasser. »

« C'est que le dispositif français de sécurité publique a été progressivement détourné de ses objectifs originaux. National, il devait assurer l'égalité de tous devant la loi de la république et la neutralité des forces de l'ordre placées au seul service de l'État. Mais lorsque les questions de sécurité ont été politisées à partir des années 1970, la police est elle-même devenue un instrument du pouvoir. Plutôt qu'au service des citoyens, elle se met au service du gouvernement qui, en retour, a besoin d'elle. »

« Tous les policiers ne se reconnaissent […] pas dans les pratiques de ces unités spéciales. »

« - Rejoindre la BAC, non. Ce n'est pas le genre de travail que j'aime faire. On va trop au conflit. Moi j'aime parler avec les gens. Je préfère négocier pour résoudre les problèmes. »

« - Qu'est-ce qu'il a le bâtard ? »

« - Fallait y penser avant ducon ! »

« - J'étais à deux doigt de le frapper ! »

« Les sympathies pour le leader de l'extrême-droite au sein de la brigade m'étaient déjà apparues à plusieurs reprises. A l'approche de l'élection présidentielle, les indices de xénophobie se firent toutefois plus manifestes sur les murs du bureau de la BAC [illustration de J.M. LE PEN en poster dans le bureau, ndlr]. Même le racisme s'exprimait plus ouvertement et la parole se libérait. Les tenues de certains policiers se modifièrent, et ils parcouraient les cités vêtus d'un tee-shirt noir arborant sans ambiguïté des signes de leurs affinités [ tel les chiffres « 732 » évoquant la date de la défaite des Arabes à Poitiers, ndlr]. »

« - C'est vrai, je l'ai remarqué aussi. Tous ceux de nos agents qui sont à droite, et même à l'extrême-droite sont à la BAC. Mais je ne sais pas pourquoi. »

« Aux élections régionales, plus de la moitié des forces de l'ordre avait voté pour le parti d'extrême-droite : le double de la moyenne nationale. »

« Au sein de la brigade, certains avaient toutefois progressivement pris leur distances par rapport à cette évolution. »

« - J'en pouvais plus. »

« Les défections des policiers les moins enclins à manifester leur hostilité à l'encontre des immigrés et des minorités conduisent ainsi à une concentration des agents les plus xénophobes et racistes au sein des unités. »

« - Toutes ces saloperies qu'on entendait et auxquelles on assistait ! On supportait plus. »

« Même si elles attirent un certain profil de policier, les brigades anti-criminalité ne constituent pas des ensembles homogènes. »

« - Les noirs et les arabes, moi, j'les aime pas, et si je peux les faire chier, je les rate pas. »

« Ce qui fait souvent la différence entre les uns et les autres, c'est l'environnement dans lequel ils ont grandi. Plus il diffère de celui dans lequel ils travaillent, et plus ils en ressentent d'étrangeté et même d'hostilité à l'encontre de leur public. »

« Deux grands modèles de police se sont longtemps opposés. En Grande-Bretagne, c'était le « bobby », non armé, circulant souvent à pied, bien implanté dans son environnement et respecté pour son sens civique. Aux États-Unis, c'était le « cop », toujours armé, patrouillant en voiture, entretenant peu de relations avec les habitants et redouté pour sa brutalité et son racisme. C'est ce modèle qui s'est imposé presque partout dans le monde. Cette évolution a un coût humain. En Grande-Bretagne, trois personnes sont tuées par la police chaque année. Aux États-Unis, trois meurent chaque jour dans les mêmes circonstances. Mais plus encore, peut-être, que le compte des décès, c'est le harcèlement au quotidien des classes populaires et des minorités ethno-raciales par la police et donc l'expérience des humiliations, des discriminations et des violences, qui laissent les traces plus profondes dans ces populations. »

« Aux mesures de justice sociale a donc été préféré le renforcement de l'action policière. »

« L'autoritarisme apparait ainsi comme le nécessaire complément du néolibéralisme. »

P.S. : Personnellement, je ne suis pas fan du tout du dessin, ni des traits, ni des couleurs. Ce n'est pas du tout mon style. Mais c'est largement secondaire dans le cas présent.
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Avant cette BD l'auteur a écrit un essai de 400 pages suite à une période d'un peu plus d'un an d'observation d'une Brigade Anti Criminalité de la région parisienne ( autorisée par la hiérarchie).
La mise en format sous BD permet de s'approprier des ouvrages souvent conséquents et compliqués à lire.
Les relations entre les forces de l'ordre et les quartiers populaires sont montrés de façon réalistes sans être dans l'exagération.
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Cette adaptation en BD d'une enquête sociologique au sein des BAC frappe par la force de son témoignage. Une lecture dérangeante mais indispensable pour comprendre ce qui est en jeu dans la gestion des forces de l'ordre aujourd'hui, et dans les choix politiques qui sont faits.
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