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4.04/5 (sur 150 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 30/08/1955
Biographie :

Didier Fassin est un anthropologue, sociologue et médecin français.

Après des études de médecine, il devient chef de clinique assistant des Hôpitaux de Paris, spécialisé en médecine interne et maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Titulaire d’un master d’épidémiologie et de santé publique, il enseigne ensuite ces disciplines à la faculté de médecine de l’Université Pierre-et-Marie-Curie.
Parallèlement, il s’intéresse de manière croissante aux questions morales et politiques posées par la prise en charge de personnes confrontées à des situations de précarité ou de domination : pauvres, chômeurs, migrants, réfugiés, orphelins du sida en Afrique, victimes de catastrophe au Venezuela, populations opprimées en Palestine.

Professeur de sociologie à l’Université Paris Nord en 1997 puis directeur d’études en anthropologie politique et morale à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) en 1999, il y crée le Cresp, Centre de recherche sur la santé, le social et le politique, puis, avec Alban Bensa, l’Iris, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, qui dépend du CNRS et de l’Inserm et qu’il dirige jusqu’en 2010.

Didier Fassin a été professeur à l'Université de Paris-XIII de 1991 à 2009. En 2009, il est nommé professeur à la chaire de sciences sociales James D. Wolfensohn de l’Institute for Advanced Study de Princeton. En 2019, il est élu au Collège de France sur la Chaire annuelle de santé publique.

Auteur de nombreux ouvrages, il intervient dans divers médias et forums sur les questions d’asile, d’immigration, de discriminations, de justice sociale et de politique sécuritaire.
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Source : Bibliomonde
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Didier Fassin, professeur du Collège de France sur la chaire Questions morales et enjeux politiques dans les sociétés contemporaines, introduit son cours de l'année 2023-2024 : La faculté de punir Découvrez la suite du cours : https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/cours/la-faculte-de-punir/le-moment-punitif Abonnez-vous à la chaîne @Sciences-sociales-CdF et retrouvez la playlist de ses enseignements : https://www.youtube.com/playlist?list=PLX_ensLRxEWClggY7gMa8wg1EriToKu_P Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous. Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France. Découvrez toutes les ressources du Collège de France : https://www.college-de-france.fr Soutenir le Collège de France : https://www.fondation-cdf.fr/faire-un-don Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance X (ex-Twitter) : https://twitter.com/cdf1530 LinkedIn : https://fr.linkedin.com/company/collègedefrance
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Citations et extraits (113) Voir plus Ajouter une citation
[ Croissance - Florence Jany-Catrice et Dominique Méda – Conclusion ]

En 1848, dans ses Principes d’économie politique, John Stuart Mill consacrait un long développement à la nécessité de rompre avec « une espèce de progrès économique dont se félicitent les politiques vulgaires » : le progrès de la production et de la somme des capitaux. Ajoutant : « Je ne vois pas pourquoi il y aurait lieu de se féliciter de ce que des individus déjà plus riches qu’il n’est besoin doublent la faculté de consommer des choses qui ne leur procurent que peu ou point de plaisir, autrement que comme signe de richesse […]. C’est seulement dans les pays arriérés que l’accroissement de la production a encore quelque importance : dans ceux qui sont plus avancés, on a bien plus besoin d’une distribution meilleure. »

Comme s’il entendait déjà les critiques qui se déchaînent systématiquement lorsque de tels propos sont tenus, pour lesquels toute modération de l’accumulation ne peut que nous ramener au Moyen Âge, il précisait quelle sorte de redéfinition du progrès nous pourrions espérer d’un tel changement : « Sous cette double influence, la société se distinguerait par les traits suivants : un corps nombreux et bien payé de travailleurs ; peu de fortunes énormes, à part celles qui auraient été gagnées et accumulées durant la vie d’un homme, mais un bien plus grand nombre de personnes qu’on n’en compte, non seulement exemptes des travaux les plus rudes, mais jouissant d’assez de loisirs du corps et de l’âme pour cultiver librement les arts qui embellissent la vie et donner des exemples aux personnes moins bien placées pour cela… Il n’est pas nécessaire de faire observer que l’état stationnaire de la population et de la richesse n’implique pas l’immobilité du progrès humain. » Comment délier croissance et progrès, tel est le programme intellectuel qu’il faut d’urgence engager aujourd’hui.
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Didier Fassin
Même s’il ne faut aucunement en minimiser la gravité, le Covid-19 n’est exceptionnel ni par son infectiosité ni par sa létalité. La rougeole, par exemple, est plus contagieuse et fut, avant la vaccination, plus mortelle. Le caractère unique de la situation actuelle ne tient donc pas tant à la maladie elle-même qu’à la réponse qui lui a été apportée.

Source journal du CNRS


https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-pandemie-a-montre-que-toutes-les-vies-nont-pas-la-meme-valeur
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Que la police doive mesurer son efficacité en termes de faits constatés et de faits élucidés au regard d'un but chiffré est, après tout, raisonnable. Le problème est moins théorique (comment faire une bonne évaluation d'une politique ?) que pratique (comment augmenter le nombre de délits et de crimes constatés et élucidés lorsqu'ils sont de fait en diminution et souvent commis dans des conditions laissant peu la possibilité de trouver les coupables ?). (...)
La solution logiquement trouvée par les policiers, c'est de compléter leurs prises en rapport avec des atteintes aux biens et aux personnes, qui sont la raison d'être principale de leur métier, par des faits à la fois aisés à réaliser et faciles à élucider, mais éloignés de leur mission première. Il s'agit essentiellement de deux types de délits : les infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS), et les infractions à la législation sur les étrangers (ILE), autrement dit des "shiteux" et des "sans-papiers". Un agent de la BAC m'expliqua : "En principe, on est censé faire trente interpellations. C'est ce que le major nous demande. Le mois dernier, mon équipage en a fait seulement vingt-quatre. Alors on a fait des ILS et des ILE pour compléter. C'est le commissaire lui-même qui nous l'a dit." (...) Les fonctionnaires considèrent les ILS et les ILE comme des "situations intéressantes", car non seulement elles sont aisées à "faire", mais elles sont par définition élucidées puisque la découverte du délit suppose l'identification du coupable.
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Deux grands modèles de police se sont longtemps opposés.
En Grande-Bretagne, c'était le 'Bobby', non armé, circulant souvent à pied, bien implanté dans son environnement et respecté pour son sens civique.
Aux Etats-Unis, c'était le 'Cop', toujours armé, patrouillant en voiture, entretenant peu de relations avec les habitants et redouté pour sa brutalité et son racisme.
C'est ce modèle qui s'est imposé presque partout dans le monde.
Cette évolution a un coût humain.
En Grande-Bretagne, trois personnes sont tuées par la police chaque année.
Aux Etats-Unis, trois meurent chaque jour dans les mêmes circonstances.
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[ même en rapportant ces chiffres (de 2007) à la population de chaque pays, la différence reste considérable :
GB : 63.7 millions - USA : 316.1 millions en 2013 ]
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Souvent, [mes compagnons de patrouille de la BAC] me confiaient avec satisfaction que, lorsqu'une opération de la police en tenue se passait mal, leur arrivée calmait immédiatement les individus concernés. Ils n'hésitaient pas à user de la force bien plus que ne le faisaient leurs collègues, mais en général leur présence était suffisamment menaçante et leur réputation suffisamment établie pour couper court à toute velléité de réaction de la part de leur public (...).
Leur dureté faisait peur : ils le savaient et s'en flattaient. Il y avait d'ailleurs, dans leurs interventions, une performance plus ou moins consciente, une façon de jouer un rôle de méchant comme au cinéma ou à la télévision. Si les gardiens de la paix avaient un point commun avec les adolescents des quartiers, c'était leur fascination pour les sites d'hébergement de films amateurs de poursuites et de rodéos, pour les jeux vidéo de guerre et de violence, enfin pour les séries et les films policiers.
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La relation ethnographique, c'est-à-dire le lien qui se constitue en situation d'enquête entre l'enquêteur et les enquêtés, met en effet toujours en tension complicité et duplicité : d'un côté, on cherche à induire une proximité artificielle qui finit cependant par devenir réelle ; de l'autre, on s'efforce de maintenir une certaine réserve sur un projet intellectuel qui se constitue du reste au fur et à mesure que la recherche progresse. Généralement, la complicité prévaut, ne serait-ce que pour des raisons pratiques de meilleur rendement scientifique (on dit plus de choses à un chercheur avec lequel une certaine connivence est établie), mais aussi par un biais misérabiliste assez répandu dans les sciences sociales (la plupart des recherches portent sur des groupes dominés [...]).
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L'action judiciaire engagée contre les forces de l'ordre pour des faits de violence (...) est le résultat d'une conjoncture qui n'est que très rarement réalisée puisqu'il faut que la victime porte plainte, que la doléance soit enregistrée, que le parquet soit saisi, qu'une instruction soit diligentée, qu'un non-lieu soit évité et qu'une condamnation soit prononcée. À chaque étape de cet enchaînement de faits improbables, le nombre d'affaires diminue jusqu'à ne donner que quelques dizaines de sanctions dont on a vu qu'elles n'étaient même pas nécessairement exécutées.
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Les sympathies pour le leader de l'extrême-droite [JM Le Pen] m'étaient déjà apparues à plusieurs reprises.
A l'approche de l'élection présidentielle [2007], les indices de la xénophobie se firent toutefois plus manifestes sur les murs du bureau de la BAC.
(...)
Les tenues de certains policiers se modifièrent, et ils parcouraient les cités vêtus d'un tee-shirt noir arborant sans ambiguïté des signes de leurs affinités.
A côté du mot PATRIOT et du casque franc à l'intention explicite, les trois chiffres [732] évoquant la date de la défaite de l'armée arabe à Poitiers étaient devenus le symbole de ralliement de l'extrême-droite.
L'institution policière, qui avait saisi la justice et fait condamner pour outrage un fabricant de tee-shirts détournant ironiquement le sigle des brigades anti-criminalité [B.A.K. - Brigade Anti Keuf] se montrait au contraire très indulgente à l'égard de ses agents qui livraient au regard des habitants leurs opinions hostiles aux immigrants et aux minorités.
(p. 85)

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https://www.liberation.fr/societe/2003/02/14/bak-93-des-vetements-qui-froissent-la-police_430917
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Les policiers sont convaincus que les juges sont trop cléments. “On arrête des délinquants et le lendemain ils sont remis en liberté“, répètent-ils sans cesse. Punir dans la rue leur apparaît donc comme une manière de se substituer à une justice qu’ils pensent défaillante.
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Une légitime défense dont en 2017 la législation a élargi les critères pour rendre son invocation plus facile, entraînant dès l’année suivante une augmentation de plus de la moitié du nombre des ouvertures de feu par la police. 
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