Citations sur La Guerre de la Faille, tome 4 : Ténèbres sur Sethanon (16)
"C'est la forêt la plus praticable que j'aie jamais vue, malédiction! On pourrait faire passer une parade ici sans qu'un homme sur vingt rate un pas pour éviter une racine."
Arutha luttait contre la fatigue en regardant le plus terrible rival de son père se démener . Le prince se demanda où cet homme trouvait la force qui lui permettait de continuer . Il était bien plus vieux que lui , mais Arutha se surprenait à envier à Guy son énergie . Sa rapidité à prendre des décisions montrait une connaissance parfaite de la disposition de chacune de ses unités . Arutha n'arrivait pas à aimer cet homme , mais il le respectait et , bien plus qu'il ne voulait l'admettre , il l'admirait . P. 349
[Relax67: un code bushido de fantasy]
Charles: - Alors quelle est la nature du devoir?
Baru: - Il y a le devoir envers son seigneur. Il y a le devoir envers son clan et sa famille. Il y a le devoir envers son travail, qui permet de comprendre celui que l'on a envers soi-même. A eux tous, ils deviennent le devoir qui n'est jamais réalisé de manière satisfaisante, même par le travail de toute une vie, le devoir d'essayer de mener une existence parfaite, pour obtenir une meilleure place sur la Roue.
Et il y a pis . C'est comme si toutes ces années de guerre avaient fini par saper la force de ces gens . Malgré tout le désir de se battre , ils paraissent indifférents aux nécessités de la vie quotidienne .
" Leur culture est viciée , Arutha . Tout ce qu'ils ont , c'est le combat et , à la fin , la mort . Leur poésie se limite à quelques sagas héroïques et leur musique est faite de chants de guerre simplistes . Avez-vous remarqué qu'il n'y a aucune enseigne en ville ? Tout le monde sait où chacun vit , où chacun travaille . Pourquoi des enseignes ? Arutha , personne ici ne sait lire et écrire . Ils n'ont pas temps d'apprendre . Cette nation glisse inexorablement vers la barbarie .P. 273
[Relax67: un voyage entre les dimensions. Attention! ça n'est pas scientifique. Les deux dernières phrases sont franchement paradoxales.]
Les deux hommes savaient qu'ils n'étaient pas dans ce que Pug appelait "l'espace réel". En réalité, ils se trouvaient dans ce néant gris que le magicien avait découvert quand il avait, avec l'aide de Macros, refermé la faille qui joignait Kelewan et Midkenia. Mais cette grisaille n'avait pas de substance, car elle n'était que le vide qui séparait les mailles de la trame de l'espace-temps. Ils pouvaient vieillir ici et revenir dans leur monde un instant seulement après leur départ. Le temps n'existait pas dans ce non-espace.
Carline: - Pauvre Lyam! Lui qui était si coureur, devoir se marier pour des raisons d’État. Au moins elle n'est pas laide, même si elle est un peu ennuyeuse. Il semble relativement heureux.
Arutha: - La reine n'est pas ennuyeuse. Par rapport à toi, une flotte toute entière de pirates de Queg paraîtrait ennuyeuse. (Laurie [mari de Clarine] ne dit rien, mais ses yeux bleus approuvaient clairement les propos d'Arutha).
Soudain le prince comprit cet homme. S'étant fait voler la mère d'Arutha par Borric, il avait mis son honneur personnel de côté tout en plaçant une autre sorte d'honneur au-dessus de tout autre: celui de vivre pour son royaume. Il aurait été prêt à faire n'importe quoi, même à commettre un régicide - ce qui aurait fait de lui, aux yeux de l'histoire, un usurpateur et un traître - pour pouvoir détrôner un roi dément.
Le vent soufflait de nulle part.
Hurlant comme issu des fournaises de l'apocalypse, il portait en lui la chaleur d'une forge où se préparait une guerre sanglante et dévastatrice. Né au coeur d'une terre perdue, il provenait d'un lieu étrange, à la frontière de ce qui est et de ce qui cherche à être. Il surgit au sud, quand des serpents qui marchaient debout entonnèrent d'antiques mélopées. Furieux, chargé de la puanteur d'antiques maléfices, il annonçait des prophéties oubliées depuis la nuit des temps. Frénétique, le vent jaillit du néant tel un tourbillon et se mit à tournoyer, comme à la recherche d'un chemin. Puis il sembla s'arrêter un instant, avant de filer vers le nord.
Plus loin au nord , le vent souffla dans les rues d'une ville , créant de furieux petits tourbillons de poussière qui dansèrent follement sur les pavés , bondissant en tous sens comme des bouffons endiablés . P. 29
Le dragon vira sur son aile et descendit en planant au-dessus d'un magnifique boulevard de presque cent mètres de large .
La voie était entièrement dallée de pierres qui luisaient de couleurs pastel , chacune d'une teinte très légèrement différente de l'autre , ce qui donnait de loin l'impression d'un arc-en-ciel .
Au passage de l'ombre du dragon , les dalles scintillèrent de mille couleurs changeantes .
Une musique s'éleva , majestueuse , évoquant la nostalgie des vertes vallées de montagne où serpentent les ruisseaux brillant sous les pastels du soleil couchant . P. 291