le livre lui-même est court et dans un joli format presque carré, pour mettre un peu de fantaisie dans les bibliothèques - en plaisir attentif. Il y a un piano, un chat qui a un nom et un surnom, le ciel, le vent, des immeubles qui naissent et meurent, l'inquiétude, le déseuvrement, Marseille, encore l'inquiétude, toujours la musique, l'inperceptible, des notes de musique encore, un ton détaché qui fouille.
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L'infini mis à part, le monde est trop grand pour Sam ; trop plein de choses et d'êtres et trop divers qu'il aurait fallu étudier un par un, l'oeil vif et la tête froide, avant de se résoudre à les aimer ou à les ignorer sans le plus mince remords - sans parler des idées qui, pas plus et pas moins qu'eux, sont pour lui des êtres, des choses, (de même qu'une abeille, un visage, un bateau) et méritent qu'on les emprunte comme on fait d'une veste ou d'un train. Afin de se préserver, de se prémunir contre cet afflux, cet assaut , il a adopté des principes, tenu pour acquis ceci et cela, mais il doute de la validité et de la pertinence de ces tamis, ces grilles, assez souvent il est tenté de s'en déprendre seulement il craint trop de se sentir perdu, de se dissoudre et le monde avec lui dans un magma obscur et ricanant...
Il n’y connaît pas grand-chose en arbres, largué dans une forêt avec la mission d’en nommer une douzaine il aurait fait chou blanc ; mais il remet au premier coup d’oeil les tilleuls, pour les avoir longuement observés, toutes les fois qu’il a pu passer du temps à leur côté, sous eux serait plus juste car il n’y a rien de mieux, trouve-t-il que de s’étendre sous leur feuillage, par temps clair, mais versatile, quand la lumière bavarde parcourt sa gamme, le tilleul, trouve-t-il encore, accrochant, superposant, décomposant celle-ci comme pas un ; sans doute la chose est connue, évidente pour les amateurs, galvaudée même, c’est à craindre, tant elle est remarquable, la tendresse et la fraîcheur inimitables de ce vert, maintenant qu’il y pensait universellement réputé sous le nom de vert tilleul (robes, rubans, papiers peints), et la transparence de ces feuilles, leur forme si propre à rappeler les pointillistes, plissât-on les paupières ou, se levant soudain, prît-on du recul – cette teinte, cette texture et ces bords interceptent, avec une rapidité surprenante, la plus infime variation, donc, de la lumière, et c’est un délice, si le tilleul est bien vieux, bien grand, bien seul, de la voir se déplacer dans son ombrage, éclairer tout un pupitre de feuilles ou n’en exhausser qu’une le temps d’un bref accord acidulé, jaune, blanc, frangé, ou se distribuer en découpes, liserés, taches aquatiques. Celui qu’il avait sous les yeux, deux fois plus grand que lui, n’était qu’adolescent, son exposition laissait à désirer, trop au nord, la lumière le ratait de peu, son écho l’atteignait mais pas sa chaude présence – laquelle d’ailleurs tiédissait comme, auparavant, le souffle du vent.
Il n'y connaît pas grand-chose en arbres, largué dans une forêt avec la mission d'en nommer une douzaine il aurait fait chou blanc ; mais il remet au premier coup d'oeil les tilleuls, pour les avoir longuement observés, toutes les fois qu'il a pu passer du temps à leur côté, sous eux serait plus juste car il n'y a rien de mieux, trouve-t-il que de s'étendre sous leur feuillage, par temps clair, mais versatile, quand la lumière bavarde parcourt sa gamme, le tilleul, trouve-t-il encore, accrochant, superposant, décomposant celle-ci comme pas un ; sans doute la chose est connue, évidente pour les amateurs, galvaudée même, c'est à craindre, tant elle est remarquable, la tendresse et la fraîcheur inimitables de ce vert, maintenant qu'il y pensait universellement réputé sous le nom de vert tilleul (robes, rubans, papiers peints), et la transparence de ces feuilles, leur forme si propre à rappeler les pointillistes, plissât-on les paupières ou, se levant soudain, prît-on du recul – cette teinte, cette texture et ces bords interceptent, avec une rapidité surprenante, la plus infime variation, donc, de la lumière, et c'est un délice, si le tilleul est bien vieux, bien grand, bien seul, de la voir se déplacer dans son ombrage, éclairer tout un pupitre de feuilles ou n'en exhausser qu'une le temps d'un bref accord acidulé, jaune, blanc, frangé, ou se distribuer en découpes, liserés, taches aquatiques
Didier Da Silva - Louange et épuisement d'Un jour sans fin .Didier Da Silva vous présente son ouvrage "Louange et épuisement d'Un jour sans fin" aux éditions Hélium. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/da-silva-didier-louange-epuisement-jour-sans-fin-9782330047115.html Note de Musique : ?Ghost Dance? (by Kevin MacLeod). Free Music Archives. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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