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Pascal Cormery (Autre)
EAN : 9782905882943
669 pages
CHSS (26/01/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Une mutation mais toujours les mêmes valeurs

Entre 1981 et 2015, la MSA a connu des évolutions profondes comme la réforme de 1984 accordant davantage de représentation aux salariés dans ses instances, celle de 1994 réformant le mode de calcul des cotisations, la restructuration de son réseau à 35 caisses mais aussi de grandes avancées sociales pour les non-salariés agricoles : retraites complémentaires, indemnités journalières en cas de maladie, améli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ouvrage de spécialistes pour des spécialistes, la dernière livraison du Comité d'Histoire de la Sécurité Sociale s'intéresse à une partie du droit de la Sécurité Sociale peu connue du public, celle concernant la protection sociale des agriculteurs et des salariés agricoles gérée par la Mutualité Sociale Agricole.
L'histoire de la sécurité sociale agricole est à l'image de l'histoire des agriculteurs en France.
Soucieux légitimement de ne pas être broyés dans le grand régime de sécurité sociale voulu par le CNR à la sortie de la guerre, les agriculteurs ont tout fait pour sortir des ordonnances de 1945, et ont accepté des années durant de troquer leur liberté institutionnelle contre une protection sociale moins protectrice que celle des salariés mais qui prenait en compte les spécificités de la profession, et ses capacités contributives.
C'est ainsi qu'est née la MSA, organisme professionnel géré par des agriculteurs et des salariés élus et organisme de sécurité sociale.
Cette ligne politique a été défendue entre les années 1945 et 1980 qui ont vu la protection sociale des salariés améliorer la prise en charge de nombreux risques tout en visant la généralisation de la couverture dès 1978.
Mais l'évolution du style de vie des agriculteurs, la pression de la PAC, la demande de protection de plus en plus forte, amène la profession a repenser sa conception de la protection sociale.
La loi d'orientation de 1980 esquisse les prémices de ce qui fondera une protection sociale agricole de plus en plus proche de celle du standard français.
L'intérêt de l'ouvrage réalisé par Christian Fer est de s'intéresser à cette période novatrice 1981-2015 durant laquelle les droits des agriculteurs, mais aussi leurs obligations sociales vont croitre et répondre à une demande légitime de la profession.
La MSA a su faire preuve d'originalité et d'innovation pour prévenir la résolution des besoins et accompagner la mise en oeuvre de lois jugées parfois contraignantes.
On peut citer parmi elles le passage d'une assiette cadastrale de cotisations à une assiette revenus professionnels, l'abandon du système de forfait fiscal, le passage à la retraite à 60 ans, la création d'un régime de retraite complémentaire pour les agriculteurs, celle d'un système d'indemnisation des Accidents du Travail, le versement d'indemnités journalières et l'amélioration du congé maternité des agricultrices pour ne citer que quelques exemples.
L'autre intérêt de l'ouvrage est de donner une large part aux débats internes à la profession et aux débats parlementaires sur la préparation des lois dont le lecteur saisit ainsi mieux l'esprit.
Le tour de force de l'auteur est de faire tenir 30 ans d'histoire en 600 pages sans faire d'impasses majeures sur le déroulement des événements...
Pascal Cormery, actuel Président de la CCMSA écrit dans la postface de l'ouvrage :
«La MSA évolue au service de ses ressortissants en jouant pleinement son rôle dans l'organisation du monde agricole et rural, mais aussi dans celle de la protection sociale de demain !»
Laissons les mots de la fin à l'auteur :
« cette évolution, mouvementée à certains moments, était inéluctable. Cependant, elle serait arrivée bien plus brutalement si la population agricole avait été gérée par le régime général. Les progrès en matière de protection n'ont pu se faire à cette période-là que parce que la MSA était la MSA »
Une somme titanesque !

Lien : https://camalonga.wordpress...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’ouvrage couvre la période de 1981 à 2015. Il traite essentiellement des dispositions spécifiques à la protection sociale agricole. De ce fait, le régime des salariés agricoles dont les prestations et les cotisations sont largement alignées sur celles du régime général occupera une place moindre que celui des non-salariés agricoles.
Des progrès notables ont été accomplis en protection sociale agricole
La protection sociale agricole s’est développée avec un certain retard sur celle des autres catégories sociales et en 1981, elle n’est pas encore complète. Entre 1981 et 2015, plusieurs textes vont permettre de compléter la protection sociale des non-salariés (retraite complémentaire, indemnités journalières). Le souci d’obtenir la parité en matière de prestations ne va pas sans une transparence en matière de contribution des non-salariés à leur régime (c’est l’importante réforme de l’assiette des cotisations de 1990) et sans une harmonisation des règles de fonctionnement entre la MSA et les autres régimes.
Le même souci de parité a conduit à un alignement progressif des cotisations et des prestations des salariés sur celles du régime général. Les pouvoirs publics ont toutefois aménagé des particularités découlant des spécificités de l’emploi agricole et notamment du caractère saisonnier de certains travaux.
Le monde agricole a profondément changé
Dans la période précédente l’agriculture a augmenté sa productivité et relevé le défi de nourrir la population et l’Europe a mis en place une politique agricole commune. L’agriculture subit le premier choc pétrolier.
A partir des années 1980, l’agriculture doit faire face aux excédents et doit s’adapter aux quotas laitiers. Les premières interrogations apparaissent sur des impacts négatifs de l’agriculture intensive. Elle doit affronter le marché mondial pour exporter. Avec la crise de la vache folle, la société perd confiance dans le système de production agricole. Les préoccupations environnementales et le souci de la qualité deviennent de plus en plus importants. Les agriculteurs subissent une crise d’identité. Le budget consacré à la politique agricole commune est mis en question. Les crises sectorielles se multiplient, les prix sur des marchés concurrentiels ne pouvant plus équilibrer les charges. Face à cela, une catégorie d’agriculteurs s’orientent vers une production de proximité et de qualité avec le bio.
Pendant toute cette période la baisse du nombre d’agriculteurs continue. Les installations sont loin de compenser les départs en retraite. La taille des exploitations augmente. En 1995, les salariés d’exploitation représentent moins de 10 % de la population active agricole. Pour certains agriculteurs la pluriactivité est une nécessité. Les formes sociétaires se développent. Si les modes de vie et de consommation des agriculteurs se rapprochent de ceux des autres catégories sociales, de nombreuses caractéristiques demeurent spécifiques en raison de l’isolement ou des contraintes de la profession. Le revenu par personne est inférieur à la moyenne. Les disparités entre productions et régions sont importantes.
La Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt de 2014 affirme que « L’agriculture française […doit] relever le défi de la compétitivité pour conserver une place de premier plan au niveau international et contribuer au développement productif de la France » et que « Cette recherche de compétitivité ne peut faire fi du défi de la transition écologique ; le projet agro-écologique pour la France a pour objectif de placer la double performance économique et environnementale au cœur de pratiques agricoles innovantes que l’environnement législatif doit favoriser. Le projet de loi d’avenir s’inscrit pleinement dans la priorité essentielle qui doit être donnée à la jeunesse, pour le renouvellement des générations en agriculture et la rénovation des enseignements et formations dispensés aux futurs acteurs du monde agricole et alimentaire, en phase avec les nouveaux défis auxquels le secteur est confronté ».
Les organisations agricoles (coopération, assurances, banque) ont connu des mutations importantes, s’ouvrant à la fois largement aux autres populations et à la concurrence internationale.
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