Court métrage : Je suis en Chine

Pour échapper aux violences conjugales de son beau-père envers sa mère, une jeune fille s'évade dans une Chine imaginaire. Comme "on ne sait jamais comment ça commence", elle est en permanence sur le qui vive, tentée de disparaître dans son monde intérieur. Mais le paravent est bien frêle et il devient impossible de refuser de voir et d'entendre...

Court récit qui alterne les descriptions d'une Chine magnifique et la dure réalité d'un petit appartement où se déroule au quotidien une violence incompréhensible et inacceptable. L'auteur réussit ainsi à évoquer avec pudeur mais aussi avec force l'indicible.

Quelques chiffres en fin d'ouvrage permettent au lecteur de mieux connaître la réalité des violences faites aux femmes, en France et dans le monde. Quelques exemples : une femme sur cinq dans le monde sera victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie. 40% des femmes de l'Union européenne ont fait état d'une forme ou d'une autre de harcèlement sexuel sur me lieu de travail. 80% des enfants vivent au domicile où s'exercent les violences et y sont exposés.

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"Je suis en Chine" est un ouvrage extrême intéressant qui prend l'aspect du roman, il permet d'aborder la question des femmes battues avec une narratrice interne qui voit les violences en question subies par sa mère. Par ailleurs, son contenu textuel est très réduit, il est employé un vocabulaire de base, sans mots relevant du vocabulaire recherché.

Les seules phrases, qui sortent de l'ordinaire, sont celles qui renvoient à une violence verbale :
« C'est quoi ce débit, là, sur le compte ? Deux-cent-soixante-dix euros ? Madame s'est payée un super massage avec supplément ? Il était mignon, au moins, le type qui t'a tripotée ? Ça ne le dégoûte pas, les vieilles comme toi ? Remarque, tant qu'elles paient ... »  (page 37)
ou éventuellement celles portant un exotisme de pacotille :
« J'entre dans les gargotes où l(on boit du vin de riz tiède. J'entends les rumeurs sur l'Empereur et sa famille, les plaintes contre les ministres et les lettrés qui, dit-on, affament le peuple tout en s'enrichissant ». (page 36)

"Je suis en Chine" a la particularité de bien faire distinguer le réel porté par une écriture en italique de l'univers rêvé à savoir celui de la Chine dans lequel se plonge l'héroïne, fille de la femme battue, lui est en écriture bien droite. Il y a toujours la même narratrice interne d'un bout à l'autre. À la fin du récit cette dernière s'empare d'un couteau de cuisine afin de défendre sa mère.

La narratrice rêve qu'elle vit dans une Chine du passé comme une princesse. Mais la réalité brutale revient vite dans une vie où son beau père fait régner un climat de terreur et de violence dans la maison. Jusqu'au jour où elle décide de ne plus voir sa mère souffrir en silence...

Cette collection, Court métrage, semble proposer des textes pour lecteurs débutants. Que nenni ! A chaque fois, ce sont des textes certes courts mais très denses, très forts sur des sujets peu traités dans la littérature de jeunesse. On aborde ici avec pudeur la violence conjugale, un texte informatif complète le roman.

Des ouvrages difficiles mais nécessaires.

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Un tout petit roman sur la violence conjugale.
L'héroïne vit avec sa mère et son beau-père, très violent. Dès qu'il se met en colère, elle court se cacher et s'imagine en Chine, dans une vie rêvée, le temps que l'orage passe.
Une très courte histoire, qui alterne une ou deux pages de sa vie "en Chine" et une page sur sa vie réelle. le style est percutant, je ne sais pas trop si j'ai aimé ou non tellement il est court. En tous les cas, c'est un bon point de départ pour lancer une discussion sur le sujet. A la fin, des sites, numéros et conseils pour en apprendre plus sur les violences conjugales, les féminicides.

Petite nouvelle traitant d'un sujet d'actualité et pourtant très ancien. J'ai été un peu décontenancée par la mise en scène du récit mais une fois terminé, j'ai trouvé qu'elle permettait d'aborder ce sujet difficile crescendo.
Très bonne lecture avec une approche différente et pourtant efficace.

Petit livre qui nous amène dans le quotidien d une petite fille qui préfère se soustraire à la réalité violente du conjoint de sa mère plutôt que de l affronter. Son imaginaire prend le pas en tant que protection psychique

J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture dont le récit alterne entre une Chine rêvée où tout est paisible et sublime, et un petit appartement somme toute très commun où se déroule jour après jour, une violence incompréhensible et inacceptable.
Sauf que parfois s'évader ne suffit pas toujours et le filtre des rêves devient alors un peu trop fin pour que la dure réalité ne nous rattrape pas.

Vous l'aurez compris, ce court texte destiné aux plus jeunes traite principalement de violences conjugales, avec certes beaucoup de pudeur, mais sans toutefois masquer la dure réalité. Bref, c'est difficile, poignant, oppressant et en même temps tristement réaliste.
Un texte informatif relatant quelques chiffres se trouve d'ailleurs en fin d'ouvrage, histoire de vraiment comprendre la réalité de ces violences cachées et trop souvent tues.
Bref, une lecture importante et pertinente que je ne peux que vous conseiller.