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sur 426 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
l'intimité /Alice Ferney (née en 1961)
Dès les premières lignes de ce qui va s'avérer être un très beau roman, se profile le drame qui éclate dans les pages qui suivent.
Ils sont jeunes et amoureux, instruits et entreprenants, sympathiques. Tout leur sourit dans la vie.
Ada et Alexandre sont architectes urbanistes et travaillent ensemble. Ada attend un enfant, une fille en principe et l'heure de la naissance est arrivée. Ils sont en route pour la maternité après avoir confié à leur chère voisine Sandra le petit Nicolas, cinq ans, un enfant vif d'esprit, dégourdi, calme et intelligent.
Pour Sandra, trente-huit ans, libraire féministe, c'est une expérience nouvelle car elle est célibataire par conviction et n'a jamais voulu d'enfant. Au cours de cette soirée décisive, Sandra garde un attachement indéfectible au jeune garçon et à sa famille.
Il est tard le soir et Alexandre n'est toujours pas rentré. Sandra s'inquiète. C'est à minuit qu'il arrive, effondré…
A l'aube, pour Sandra écrasée par la roue du malheur, Nicolas encore endormi sur le canapé et Alexandre finalement assoupi dans un fauteuil, la mort n'a pas encore pris sa consistance réelle.
Peu à peu au cours des jours, Sandra devient l'amie intime de son voisin veuf et du petit Nicolas, une confidente pour l'homme sans femme, une présence par le souvenir associé à la mère, un fanal, une égérie, un témoin, un point de ralliement.
le temps a passé et Alexandre a tenu le coup avec son travail qui le passionne, l'amitié indéfectible de Sandra et le petit Nicolas.
Quelques années plus tard, suivant les conseils de Sandra, Alexandre visite sur Internet les sites de rencontres et il finit par faire la connaissance d'Alba, une enseignante. Il est séduit par sa beauté, sa culture et sa volonté…Mais Alba cache un secret qui va bouleverser la vie d'Alexandre…le transformant en un sigisbée vivant d'amour et d'espoir en usant au cours des conversations de syntagmes innocents en vogue mais trompeurs…
Alice Ferney, l'auteure, nous offre alors une construction romanesque grandiose sur ces trois piliers que sont Alexandre, Sandra et Alba. Les aspirations de chacun, leurs craintes, leurs opinions, leurs hésitations, leurs choix in fine nous plongent au coeur d'une polyphonie où s'illustrent les différentes manières de former un couple. La qualité des dialogues donne une haute tenue à cette comédie de moeurs où alternent les points de vue qui s'opposent tout en auscultant une société qui sans cesse repousse les limites de la nature et interroge celles de l'éthique pour satisfaire au bonheur individuel et familial.
J'ai trouvé le contenu de ce livre d'une grande richesse et les réflexions sur la maternité et la paternité, sur le désir d'avoir des enfants, vu du côté père et du côté mère, la vie du couple, le divorce (Ada est divorcée de Bernard avec qui elle a eu Nicolas), les familles recomposées, le mariage, le célibat, le veuvage, les sites de rencontre, le sentiment amoureux, la PMA, la GPA, les techniques futures de gestation, la fécondation in vitro, la collaboration dommageable des femmes à leur réification en matière de gestation : autant de sujets de société abordés avec clairvoyance au cours de conversations quasi philosophiques entre Alexandre et Sandra, puis entre Alba et Alexandre et Alba et Sandra, chacun défendant son point de vue. Il apparait alors, comme écrit l'auteur, que plus on se parle, plus on a de choses à se dire, et toutes les questions deviennent possibles.
Alice Ferney est diplômée de l'École des hautes études en sciences sociales. Les thèses développées dans ce roman concernent particulièrement des thèmes comme la différence des sexes, la maternité et le sentiment amoureux. Elle est engagée par ailleurs contre la GPA (gestation pour autrui), s'inquiétant de l'effacement délibéré des origines et de l'aliénation des femmes.
Comme je l'ai dit d'entrée, un très bon roman moderne, très bien écrit et bien structuré, de 480 pages, captivant et plein d'enseignements sur des sujets d'actualité.


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L'écriture ample et précise d'Alice Ferney nous entraine aux côtés de personnages contemporains face à ce qui est désormais un choix mais qui reste aussi une pulsion : enfanter. On explore la diversité des options, les liens entre tendresse, attachement, sexualité et parentalité. L'introspection des personnages nous amène à épouser puis repousser leurs envies, on en sort remués, plus très sûrs de ce que nous pensons. Les dernières pages m'ont dérangée dans le sens où je ne savais comment les interpréter ni comment y réagir. Ni si j'aimais ma réaction, ni encore si je la trouvais raisonnable... Bref, un beau livre, un sujet actuel et une vision nuancée...
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Dans "l'intimité", on croise plusieurs destins, du père qui questionne sa paternité à la femme qui ne souhaite pas avoir d'enfant en préférant vivre seule. de nombreux questionnements émergent, tous plus intéressants lorsque l'on découvre les personnages de ce roman. Ada, Nicolas, Sandra ou Alba. Des personnages qui interrogent leurs identités aux prismes des injonctions qui pèsent sur la parentalité, sur les relations de couple, sur le corps des femmes ou sur la question de la reproduction. "l'intimité" est un roman qui permet de sortir de sa zone de confort, d'interroger d'éventuelles certitudes. Prenante et sensible, l'histoire l'est tout autant. La lecture nous plonge dans un engrenage où l'on ne lâche plus le livre, avec un début qui heurte. Alice Ferney a beaucoup de talent pour décrire les détails du quotidien, notamment les actes qui peuvent paraître anodins mais qui se révèlent violents dans une vie conjugale.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Autant le dire tout de suite, je suis une inconditionnelle de l'écriture d'Alice Ferney, depuis que j'ai lu mon tout premier roman de cette autrice, Les autres, lu deux fois, ce qui est assez rare chez moi vu la quantité de livres qui existent en ce bas monde. J'avais adoré son coup de force littéraire, soit raconter la même histoire trois fois sous trois formes différentes. Et à chaque fois, j'avais l'impression de lire un roman différent car j'en apprenais toujours davantage. Mais bref, on est là pour parler de l'intimité, son dernier roman.

l'intimité porte selon moi très bien son titre car il parle de l'une des choses les plus intimes selon moi, la maternité. (Il parle aussi de paternité mais ce n'est pas réellement le propos du livre). Il parle de cette grande chose que toute femme devrait connaître selon beaucoup, soit devenir mère, la plus grande, belle et naturelle aventure au monde pour certains. Et ce livre lève un tabou, sous forme romanesque, en osant aborder la thématique de la maternité (je me répète non?) au sens large: la maternité comme un passage obligé, la maternité comme un besoin viscéral, mais aussi l'absence de désir de maternité.

Le corps des femmes a toujours été étudié, scruté, analysé, ne lui appartenant jamais totalement. Lors de la grossesse, il est quand même incroyable de penser que son ventre accueille un autre être humain pouvant devenir un être médiocre ou remarquable. Et le débat reste bien entendu sur la table à l'époque des procréations médicalement assistées pour toutes et des gestations pour autrui. Tout comme cela reste suspect une femme qui ne devient pas mère, elle doit toujours se justifier car on lui posera irrémédiablement la question, même sans le vouloir ou le chercher, de manière détournée. Alors oui, il y a des femmes qui deviennent mères et s'épanouissent dans ce rôle; oui, il y a des femmes qui le deviennent également et le regrettent; oui, il existe aussi des femmes qui ne souhaitent pas le devenir. Et oui, il y a des femmes qui crèvent de ne pas réussir à le devenir.
Alors merci Alice Ferney de laisser la place à toutes ces femmes, quelles qu'elles soient, qui ont toutes dû un jour se pencher sur la question de la maternité et de ce que cela engendrait, ou non.

Un beau roman, subtil et très contemporain, pleinement inscrit dans son époque, servi par une plume délicate et précise.

Lu en mars 2021


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Un livre sur la maternité, le désir d'enfant, la procréation, les conditions des femmes, le couple, la paternité, les conventions de la société, la sexualité...

Alexandre est un jeune veuf qui se retrouve avec un enfant et un bébé à élever. Dans sa détresse, il est aidé par Sandra, une voisine sur laquelle il peut s'appuyer. Sandra est une libraire féministe qui a décidé de ne pas avoir d'enfant même si elle s'est attachée à ceux d'Alexandre, et qui ne souhaite pas vivre en couple. A contrario, Alexandre aspire à retrouver une vie à deux, il va donc s'inscrire à des sites de rencontre.

S'en suit des interrogations sociétales sur la sexualité, le désir d'enfant et les relations de couple dans notre société occidentale, le tout porté par une écriture subtile. Alice Ferney sait à merveille décrire les ressentis intimes des personnages. Leurs caractères très différents sont parfaitement évoqués. L'histoire romanesque nous emporte au fil des pages et on vibre avec eux tous.

Quelques réflexions philosophiques viennent émailler le roman et rendent la lecture encore plus génératrice d'une vraie réflexion.

Juste deux petits bémols : Tout d'abord, j'ai trouvé à un moment que le documentaire prenait un peu trop le pas sur le roman, avec des passages didactiques assez longs sur les différentes manières de faire /porter un enfant. Ensuite, le personnage d'Alexandre, fort sympathique dans la première partie du livre, m'est devenu exaspérant dans la deuxième partie, par son manque de décision ferme.

Un livre déstabilisant et instructif qui fait réfléchir sur le féminisme, l'éthique, le couple. Une plume pudique qui sait dire les ressentis intimes. J'ai retrouvé dans ce livre du grand Alice Ferney.

Une intimité désarçonnante.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Alice FERNEY. l'intimité.

Alexandre Perthuit vit avec Ada depuis quatre ans. Elle a déjà un petit garçon, Nicolas d'une précédente union. Elle est sur le point d'accoucher d'une petite fille. Alexandre dépose le petit garçon chez la voisine, Sandra Mollière et conduit sa compagne à la clinique. Ils reviendront à trois. Sophie sera une compagne de jeu pour Nicolas. Mais l'accouchement ne se déroule pas normalement  :Ada décède d'une hémorragie amniotique. Alexandre rentre avec sa petite fille. Sandra est très touchée par ce deuil qui pourtant n'est pas le sien. Elle, la libraire de « la Librairies des Eves », va intervenir dans la vie de la petite Sophie et de Nicolas.

Alexandre, architecte a perdu l'amour d'Ada. Il endosse la responsabilité de sa mort. Comment va-t-il faire son deuil et réorganiser sa vie, ayant deux enfants à charge ? Sandra va l'aider. Elle est une jeune célibataire de tente huit ans. Elle assume pleinement son célibat, et ne veut ni homme, ni enfant dans sa vie. Petit à petit, Alexandre reprend goût à la vie et désire partager son foyer avec une compagne. Avec Sandra, ils va rechercher sur Internet une femme. le choix est difficile. Quels sont les critères définis par cet homme pour trouver la femme idéale ? Il tâtonne. Son choix s'arrêtera sur Alma…. de rendez-vous en rendez-vous, l'amour grandira entre ces deux êtres mais Alma est asexuelle. Qu'est ce que cela sous-entend ?Elle veut bien un enfant mais pas le porter ; elle ne veut pas avoir de rapports avec son mari ; comment avoir un enfant ? Elle croit fortement à la PMA, à l'IA, GPA,etc.… il lui faut donc une mère porteuse ! ! ! Alexandre est-il prêt pour une telle parodie ? Où est l'amour charnel ?

Nous avons la réflexion de cinq femmes, Ada, la compagne d'Alexandre et la mère de Sophie, Sandra, sa voisine et amie, Alma, sa petite amie choisie sur la toile et qui va devenir son épouse, et peut-être la mère de futurs enfants, Anna, la petite fille virtuelle de Alba née grâce Alma, la mère porteuse sélectionnée sur catalogue par Alba. Rien que des femmes mais le regard des hommes transparaît dans l'écriture et les réflexions des unes et des autres...

Dans ce roman, Alice Ferney se plonge dans l'intimité des hommes et des femmes. C'est une belle étude sociologique sur le futur et le devenir du couple, du mariage, de la maternité…. Avec l'introduction de la toile pour la "vente" de père et mère sur catalogue…. Mais où allons-nous? La civilisation n'est-elle pas décadente ? Je vous laisse juge. Je conseille la lecture de ce roman. J'ai une très bonne opinion des productions d'Actes Sud…. Leurs écrits sont de très bonne facture, de bons et même de très bons écrivains sont publiés par cette maison d'édition...
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Quelle belle écriture et maîtrise des sujets abordés, je ne me lasse pas de lire les romans d'Alice Ferney.
Quel magnifique éclairage sur des sujets aussi douloureux que la mort d'une maman lors de l'accouchement, ou des sujets aussi controversés que la GPA.
Cette seconde partie m'a toutefois semblé un peu longue à certains moments, mais l'argumentation d'Alice Ferney, menée avec maestria et style, sur ce dernier sujet m'a vraiment intéressée et la porte reste ouverte et chacun peut se faire sa propre opinion.
Voici deux phrases qui pour moi, donnent le ton de chacune des deux parties du roman :
"La présence des morts dépend des vivants, de l'écho qu'ils donnent au passé, de la persistance en eux des traces..."
"Une seringue par jour dans leurs fesses pour que la matrice ne rejette pas le corpuscule étranger. Sans piqûre, le corps se débarrasserait de l'intrus."
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Lecture très instructive. Ce livre donne la part belle au vaste sujet qu𠆞st la maternité voir, plus globalement encore, la parentalité. A-t-on envie de devenir mère? Si oui de quelle manière? Que veut dire être mère? Jusqu’où une femme peut-elle aller pour être mère aujourd’hui? Ce sont toutes ces questions qu𠆞xplore le roman. Pour y répondre il confronte différents points de vus féministes.
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Ada attend un 2e enfant avec son nouveau compagnon Alexandre. Il l'a tant désiré, tant voulu, tant réclamé... que sa douleur sera immense lorsque Ada meurt en couches, laissant derrière elle Nicolas et le bébé Sophie. le deuil d'Alexandre commence, il est heureusement épaulé par Sandra, la libraire et voisine avant d'envisager tisser une nouvelle relation conjugale.

Alice Ferney confirme avec l'intimité son talent de bâtir des personnages par leurs sentiments et leurs relations affectives. Chaque chapitre porte le prénom d'un personnage (Ada, Alexandre, Alba, Alma, et l'intruse Sandra) mais le récit garde sa chronologie et nous entraîne dans le vécu d'un homme au milieu de sa constellation de femmes. Elles seront à l'initiative de ses joies, ses peines, ses manques et ses frustrations, ses motivations et ses confidences. D'un drame soudain, d'un deuil à surmonter et d'une paternité à guérir, Alice Ferney nous fait suivre la trajectoire d'un homme et celle d'une époque. Son amie célibataire illustre une liberté féministe actuelle, et l'asexualité revendiquée d'Alma qui rencontre le fort désir de maternité. Cette contradiction est rendue possible par la médecine actuelle, et évoque et questionne d'autres libertés féministes.....
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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J ai adoré ce livre
En tant qu homme , j ai trouvé que l on apprenait beaucoup sur les femmes dans ce roman
De nombreuses surprises et une vraie envie d avancer la lecture pour savoir comment l histoire va évoluer

Très bon moment d évasion

Je conseille vivement !
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