Il est terrible le regard des enfants sur leurs parents lorsque les illusions de la petite enfance s'effondrent. En une phrase, Giovanna, douze ans, bascule du côté obscur de l'adolescence, ses révoltes, ses provocations.
Confrontée au secret des origines, à la honte sociale de son père et aux faux-semblants des adultes, elle perd pied, avant de trouver sa voie et de se confronter elle-même au désir et au mensonge.
Comme dans L'Amie prodigieuse, les personnages sont riches, contradictoires, odieux (souvent).
Elena Ferrante excelle à dépeindre des personnages consummés par leurs aspirations, leurs illusions sur eux-mêmes et sur les autres.
Comme dans L'Amie prodigieuse, certains ressorts dramatiques sont un peu trop systématiques, comme les colères permanentes de la terrible Zia Vittoria ou l'usage du bracelet comme symbole d'une emprise que l'on accepte ou que l'on rejette.
Mais cela n'empêche pas une lecture qui emporte et transporte. Là où certains romans ne sont que le porte-carte de leur maigre concept, je ne bouderai donc pas mon plaisir de lecture