Probablement la plus grosse déception de l'année 2020. J'aurais aimé aimer le nouveau roman d'
Elena Ferrante, mais ce ne fut pas le cas...au contraire de la tétralogie "L'amie prodigieuse" que j'ai adoré, son dernier n'a pas su me captiver, loin de là ! L'autrice écrit avec une telle exubérance qu'elle frôle le mélodrame et pourtant elle capture quelque chose d'essentiel sur les amitiés féminines, quelque chose de sensible.
Évidemment, compte tenu de l'expérience avec ses romans précédents, j'étais assez excitée de lire "
La vie mensongère des adultes", surtout que le titre et la quatrième m'intriguait terriblement.
Mais...
L'intrigue m'a semblé un peu paresseuse au fur et à mesure de la progression. Les premières pages promettent un drame (de même que le titre) qui ne s'est pas produit malheureusement. le Naples de le premier chapitre est parfaitement familier ; une ville à deux moitiés. Les rues "dangereuses" de la zone industrielle appauvrie où les personnages parlent dans un dialecte grossier contrastaient avec des appartements bien aérés habités par des gens "raffinés" débattant de manière extravagante de la philosophie.
C'est une histoire d'adolescentes et comment elles en viennent à comprendre le monde des adultes. Giovanna grandit dans une famille ambiguë, déguisée et enivrée de fiction, de mensonge et de tendresse ...
L'envie de connaître Victoria, la tante tant détestée par ses parents, ne fera que la plonger dans une réalité malsaine. J'ai vraiment eu du mal à entrer dans le monde mélodramatique de l'adolescente. Il y avait des moments où je me sentais désolé pour elle, mais pendant la majeure partie du roman, elle m'énervait.
Margherita, Angela, Ida, Mariano, Costanza, Giuliana, Corrado, Tonino ,ils tournent tous autour de Gianinna /Giovanna et ils sont cloués par un regard sans fin sur eux-mêmes, sur le maigre gain d'affection, de morale ou de relation du moment, de la circonstance ...D'ailleurs, je crois que je ne me suis pas attachée à aucun des personnages. Je les ai trouvés parfois ridicules.
Cela étant dit, il y avait quand même un peu de magie. Naples en tant que ville est glorieusement révélée et peuplée d'un casting intéressant et complexe de personnages. La tante Vittoria est une création mémorable, tour à tour extrêmement laide et belle, grossière, cruelle et parfois gentille. Malheureusement, comme une comète, elle flamboie intensément à travers la première moitié du roman, puis s'effondre de vue.
Les principaux points à retenir ? - grandir est difficile, les adultes mentent (ainsi que les adolescents), les hommes (même les intellectuels!) sont des individus profondément imparfaits souvent aveuglés par les cuisses.
Bref, je me suis sentie un peu mal à l'aise en lisant ce roman et comme je disais plus haut, je sors de cette lecture profondément déçue...